Un étrange et désagréable sentiment de déjà vu s'empare de moi à la vue du générique de fin de cet Assassin's Creed Brotherhood. Je vous rassure, il ne m'a pas fallu attendu la fin du jeu pour en ressentir les méfaits. Dès mes premiers pas dans la cité de Rome, j'ai cru d'abord jouer à un simple DLC puis je me suis finalement résigné aux faits : il s'agit bien d'une suite à part entière vendu au prix fort pour les pauvres consommateurs de 2010 (ce qui n'est pas mon cas, ouf). Il faut bien comprendre que RIEN n'a changé par rapport à Assassin's Creed II niveau jouabilité et graphisme. Il s'agit d'un vulgaire et honteux copié/collé. Comme ça les mecs s'emmerdent pas, le blé rentre sans effort. Question scénario, comme d'habitude je ne comprends rien. Mais paradoxalement, j'ai bien aimé croiser quelques personnalités historiques de la Renaissance italienne. C'est lorsque l'histoire part dans le délire du complot mondial futuriste que je perds le fil. Je dois être trop con ou pas assez impliqué dans la pseudo gravité scénaristique dans laquelle les développeurs essaient désespérément de plonger le joueur.
Bref, on passe direct aux ajouts qui sont plus que substantiels. Les milliards de quêtes annexes ne valent rien, il s'agit toujours des mêmes missions rébarbatives et vides de contenues, sans contextualisation pour ne pas dire sans âmes. Ubisoft sont les rois en la matière. Je joue actuellement à Borderlands 2, je peux vous dire qu'on la voit la différence entre une quête secondaire made in Ubisoft et une made in Gearbox Software. Les gars qui ont eu le courage de se farcir toutes les missions courtisanes, voleurs, mercenaires ou Léonard de Vinci gagnent mon respect instantanément. Franchement, je n'ai pas l'ombre d'une once de demi force de remplir toutes ces missions de merde. Mention spéciale aux quêtes de Léonard qui sont, en plus d'être hallucinantes d'anachronismes et de bêtises (tir à la mitrailleuse sauce Moyen-Âge), franchement horribles du point de vue gameplay. Ce sont les missions qui ont failli mettre à mort ma manette. Déjà que les contrôles d'Ezio ne sont pas toujours de la tarte... En fait, on nous faire croire à une liberté de mouvement totale mais en réalité (et ce n'est plus une surprise) les déplacements mono-touche sont ultra scriptés !
Ensuite je n'ai pas vu l'intérêt d'acheter la totalité des commerces de Rome. Cet aspect gestion est pas assez abouti, on ne comprend pas pourquoi. Si ce n'est être gavé de pognon en à peine 5 heures de jeu au point qu'ils ont dû verrouiller certains équipements d'Ezio en fonction de votre progression dans la campagne principale...
Certes, retrouver la totalité des monuments de la Rome antique est très agréable (Colisée, Panthéon, Arcs de Triomphe, Forum etc.) mais la ville en elle même est triste et monotone. Toutes les maisons, les rues et les ruines se ressemblent ! Les PNJ servent à rien même si leur nombre assez élevé parvient à donner l'illusion d'un peu de vie. La désagréable impression qu'Assassin's Creed Brotherhood a été fait à l'arrache en deux, trois coups de cuillère à pot est saisissante.
Enfin, je trouve que pour un jeu d'assassinat où le héros devrait se tapir dans l'ombre pour frapper, ce volet ne change absolument pas l'aspect bourrin de cette licence. Rien n'est fait pour jouer discrètement que ce soit dans le level design, dans le comportement des ennemis ou dans la jouabilité, ce jeu rate sa vocation principale là où Thief m'avait vraiment comblé. Est ce que sincèrement vous accordez de la crédibilité à ces putains de missions où Ezio doit suivre des PNJ !!! Ils marchent trente mètres et se retournent comme des GLANDS ! UN, DEUX, TROIS, SOLEIL !!!!! Ridicule... Diriger la confrérie des assassins est une excellente idée mais rend le jeu encore plus facile qu'il ne l'est déjà ! Encore un aspect pseudo gestion complètement foiré selon moi. Et c'est le titre de cet épisode !
Heureusement, ils ont raccourci la durée de vie du soft ce qui rend la pilule de crotte bien plus comestible ! Je reprochais au AC II d'être beaucoup trop long quand on voit la "diversité" du gameplay, il est de bon ton d'éviter d'épiloguer sur 30 chapitres... Bon point donc !
Je passe à Révélations. Que Dieu ait pitié de mon âme !