Ah Connor ! Il se sera fait attendre, celui là ! Un an après Assassin's Creed Revelations, quatrième épisode de la série et troisième volet de la trilogie Ezio, Ubisoft nous emmène une fois de plus dans l'Animus pour un "véritable troisième épisode" ! Et on peut dire qu'un fameux poids repose sur les frêles épaules de Connor, car Revelations se montrait quelque peu poussif, à deux doigts de l'épisode de trop dans une série sympathique et se bonnifiant avec le temps et les épisodes; il n'y a qu'à voir l'avancée fulgurante entre Assassin's Creed I et II, et entre ce dernier et Brotherhood. Pas que Revelations était mauvais, loin de là, mais quand on le comparait à Brotherhood, on ne voit pas tellement ce qu'il apportait à la saga, malgré la présence (somme toute anecdotique) d'Altaïr.

Déjà, un très bon point pour ce AC3, il nous place aux commandes d'un nouveau personnage en la personne de Connor, un métisse né d'un père Anglais et d'une mère Indienne, nous permettant de découvrir de nouveaux horizons : l'Amérique ! Et pour ce faire, trois environnements s'offrent à nous : les villes de Boston et New York version 1775, et une vaste zone reliant le tout du nom de Frontière. Frontière, c'est un peu comme la map d'Assassin's Creed premier du nom qui permettait de se rendre d'une ville à l'autre, mais c'est un peu aussi comme la map de Red Dead Redemption, un petit monde autonome, avec ses villages, ses avant-postes templiers et surtout sa vie sauvage; qu'il est possible de chasser à l'instar de John Marston. Ces trois zones offrent au joueur un terrain de jeu immense, clairsemé de quêtes annexes. De plus, il est possible de silloner les mers à bord d'un navire, l'Aquilae, pour des séquences de pilotage et batailles navales particulièrement agréables à jouer. Autant dire qu'il y aura du pays à voir dans ce Assassin's Creed cuvée 2012 !

Niveau scénario, le jeu s'ouvre sur une séquence aux allures de tutoriel où le joueur incarne Haytam, le père de Connor, fraichement débarqué en Amérique, jusqu'à un twist scénaristique surprenant (mais très mal expliqué, j'en reparlerai plus bas); pour ensuite continuer le tuto en incarnant Connor dans ses jeunes années, mettant ainsi en situation toutes les nouveautés présentes dans cet épisode : la chasse, les recherches d'indices et la possibilité d'escalader les arbres et y effectuer la traditionnelle course libre; assurément l'une des features les plus impressionnantes de ce nouvel opus tant l'animation de notre héros lors de ces séquences est réussie. Malgré une durée un rien tirée en longueur, ce tutoriel plonge réellement le joueur dans le bain et offre un grand bol d'air à la saga !

Une fois le costume d'assassin enfin enfilé, on navigue entre terrain connu et nouveautés. Certaines missions placent par exemple Connor à la tête d'un régiment militaire, devant gérer un affrontement tel un général filant d'un peloton à l'autre pour dispatcher ses ordres aifn de ralentir la progression de l'ennemi, tandis que d'autres, comme suscité, prennent place aux commandes de l'Aquilae sur les mers bordant le continent. A coté de ça, on trouve les traditionnelles missions de filatures et d'assassinat que l'on a l'habitude de jouer depuis Altaïr en 2007, ainsi que des missions annexes typiques des jeux en monde ouvert, dont la seule finalité est d'aller d'un point A à un point C en passant par le point B sur une map. Autant dire qu'elles sont aussi folichones qu'une course d'escargots fatigués et que l'on passera rapidement à coté. A propos de ces missions, d'ailleurs, un tout gros point noir qui pèse son poids dans la balance de ma note : scénaristiquement, on n'y comprends pas grand chose, et on se retrouve à travailler pour diverses personnes sans trop savoir ni comment ni pourquoi on se retrouve impliqué dans de tels faits historiques ! En effet, le scénario (ou plutôt sa quasi absence) est vraiment dur à suivre, on a l'impression que les grandes lignes sont là, mais qu'on a oublié de les relier entre elles. Ainsi, à aucun moment on n'a l'occasion de comprendre pourquoi Haytam est un templier (le fameux twist suscité), lui qui est pourtant un descendant d'une longue lignée d'assassins (Altaïr, Ezio, la généalogie de Desmond pour ceux qui ne suivent pas); ni comment il sait quand il croise Connor qu'il s'agit de son fils. Quand à Connor, on comprend plus ou moins qu'il souhaite tuer le groupe de templiers dont son père est à la tête dans un désir de vengeance, mais il y a tellement de flou dans le tas qu'à aucun moment je n'ai compris exactement comment se faisait-il qu'il se retrouve toujours au bon endroit au bon moment afin de participer à de hauts faits historiques. Dès que notre personnage est bel et bien devenu un assassin, on enchainera les missions en perdant de plus en plus le fil de l'histoire, notre progression entrecoupée par des voyages dans la Frontière parfois un peu longs ainsi que par des séquences où le jeu invite à incarner Desmond.

Eh oui, car l'ami Miles est toujours présent ! Et j'avouerai volontiers ne jamais m'être intéressé à son histoire, ses séquences cassant le rythme de nos aventures historiques depuis le premier opus. Il faut dire que le coté complètement barré qu'a attrapé le scénario moderne au fil des épisodes n'aide pas non plus, fait confirmé une fois de plus par la fin du jeu (au passage, j'ai vraiment du mal à y croire, je vois mal Ubisoft ranger sa poule aux oeufs d'or comme ça). Mais donc, à plusieurs reprises dans Assassin's Creed 3, on se retrouve aux commandes de Desmond, notamment dans trois missions qui lui sont spécialement dédiées et où les codes des aventures de ses ancetres sont transposés de façon contemporaine pour un résultat assez sympathique, posant de bonnes bases pour un épisode d'AC se déroulant intégralement de nos jours. Certes, c'est perfectible, et de nouveau on se pose beaucoup de questions sur le scénario (mais c'est qui ce mec qu'on doit pourchasser chez Abstergo ?!?) mais force est de reconnaitre qu'il s'agit dans AC3 des séquences "Desmond" les plus réussies de la saga.

Niveau gameplay, Connor répond au doigt et à l'oeil, mais la refonte du système de combat demandera un petit temps d'adaptation aux habitués de la série. En effet, il n'est plus nécéssaire de jongler entre le profil actif et le profil passif lors de ces derniers, et il ne suffit plus de parer un coup au bon moment pour effectuer les traditionnelles et toujours aussi efficaces ripostes mortelles. Ces dernières sont d'une violence à la limite de la barbarie, apportant un supplément de crédibilité au personnage incarné : en effet, notre Amérindien se battant au tomahawk est tout sauf un aristocrate Italien ! A propos du tomahawk, dommage que les lames secrètes soient beaucoup moins solicitées que dans les précédents opus lors des missions, au profit de ce dernier.

Assassin's Creed 3 est donc un titre assez inégal. Il n'est peut être pas parfait, mais il est particulièrement envoutant. Certaines séquences sont mémorables, à l'instar de la scène de la prison joliment mise en scène ou des ballades enivrantes dans la Frontière prise sous la neige. Dommage que le tout manque cruellement de cohérence scénaristique, empêchant le joueur de se sentir impliqué dans la quête de son personnage. Dommage également que les traversées de la Frontière rallongent artificiellement le scénario, et que les quêtes secondaires ne soient pas plus passionnantes que ça. Il n'empêche que cette nouvelle invitation à parcourir l'Animus est à faire, que vous soyez ou non fan de la série, car c'est un diamant brut que l'on aurait aimé voir un rien plus travaillé ! Maintenant, je suis bien curieux de voir l'avenir de la série... Ceux qui l'ont fini comprendront pourquoi !
SlaughterMass
7
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le 25 nov. 2012

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5 j'aime

Jerem Mass

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