Assassin’s Creed c’est toujours la même chose ! Et puis le gameplay est assisté, les missions sont répétitives, c’est optimisé avec les pieds, c’est chiant, les objectifs et missions secondaires n’ont aucun intérêt ou utilité, et en plus ils prennent même plus la peine de débugger leurs jeux.

C’est ce qu’on entend à chaque nouvel opus, ça et bien d’autres critiques dans le genre.

Et elles sont totalement justifiées. Mais à chaque sortie, je me laisse faire malgré tout. Pourquoi ? Parce que ça a du charme. Parce que le premier de la série, bien qu’extrêmement répétitif, était doté d’une atmosphère fascinante, parce que les environnements regorgent de vie, parce que chaque opus apporte de nouvelles idées, et tout simplement parce que je suis fasciné par le trip de se balader dans un autre lieu, dans une autre époque, de se prendre pour un assassin même si c’est pas crédible le moins du monde. Assassin’s Creed, c’est typiquement le genre de licences qui vous demandent d’abandonner votre pseudo-objectivité en lançant la partie. C’est un peu la marque de fabrique d’Ubisoft Montréal, et malgré tous les défauts qu’on peut y trouver, je suis preneur. La seule exception fut Revelations, un jeu qui promettait plein de choses et qui n’a pas tenu même une seule de ses promesses.

Pourquoi que je raconte tout ça ? Parce que la polémique autour de cette licence est éternelle, et que AC IV ne déroge pas à la règle : si vous vous basez sur des critères objectifs, le jeu est médiocre. Pas foncièrement mauvais, il y a moyen de passer un bon moment en rushant la campagne solo, mais doté de très peu de valeur ajoutée.

Donc, vous contrôlez un assassin EUUUUUH NAAAAN EN FAIT ENFIN PAS TOUT DE SUITE ENFIN PAS VRAIMENT ENFIN C’EST COMPLIQUÉ MAIS ON S’EN FOUT C’EST AC LE SCÉNARIO EST LÀ POUR DÉCORER. Bref. Le mec c’est un pirate, il rejoint les rangs des Assassins et il défouraille du Templier dans les Caraïbes parce que c’est BANDANT de faire le pirate assassin qui se jette du haut des mâts pour assassiner des mecs sur un bateau qui tangue 15 mètres en contrebas. Voilà.

AC IV, c’est le jeu qui est né à partir des affrontements en bateau du III. C’était fun, rythmé, un poil tactique (juste un poil, mais c’est déjà pas mal), et BORDEL DE MERDE TU TIRES AU CANON SUR DES TEMPLIERS EN PLEINE TEMPÊTE ET APRÈS TU PARS À L’ABORDAGE. C’était cool, tout le monde en voulait plus, et donc AC IV se ramène avec une grosse ambition : un open world qui couvre la surface des Caraïbes où l’on navigue en navire, attaquant qui on veut quand on veut, environnement dans lequel on peut lâcher la barre à tout moment pour faire trempette ou aborder les îles ou aller dans les ports ou crapahuter dans la jungle pour chercher des trésors enterrés parce que c’est trop cool ta mère. Mais voilà, comme on est chez Ubi, entre attentes et réalité, il y a une légère marge. Donc, qu’est-ce qui foire dans ce jeu ?

Déjà, c’est optimisé avec les pieds, mais genre vraiment quoi. C’est un peu plus beau que AC III, mais pas beaucoup plus non plus, sauf que ça rame sévère sur les configurations moyennes, à tel point que c’en est ridicule. Et ne comptez pas sur la possibilité de désactiver les effets, la plupart sont lockés, et va crever sale pauvre.

Ensuite, open world ? C’est pas tout à fait vrai. La plupart des îles sont accessibles sans chargement, mais il s’agit là d’environnements extrêmement simplistes et pauvres, dans lesquels vous vous faites royalement chier parce que vous faites toujours la même chose. Les grands ports appartiennent à des maps séparées, et ne sont pas vraiment plus élaborés, c’est du AC classique, avec une architecture moins exubérante (tout comme dans AC III, vous êtes dans des villes plus récentes, donc moins riches dans l’ensemble qu’une Rome, qu’une Florence, Venise,..), donc bof bof. Puis on vous promet de pouvoir explorer les fonds sous-marins à tout moment… Faux. Il y a quelques zones dans lesquelles vous pouvez plonger, et celles-ci sont très limitées.

Le scénar ? Bitch please, vous êtes dans AC : le premier, bien que classique, avait du charme, le second était plaisant, Brotherhood capitalisait sur le second, Revelations était naze, le troisième était plutôt moyen (bien qu’ils y aient apporté beaucoup de soin, il restait horriblement classique), et le quatre… Bof. Très bof. C’est pas du Revelations, mais c’est pas non plus brillant. Le personnage principal est atypique par rapport à la série, mais reste peu attachant, et l’on retrouve une grosse caractéristique de la série, qui est que, voulant coller à l’Histoire, la vraie, le scénario manque de liant, est fragmenté, éclaté, et c’est pénible. Sinon il y a aussi les passages dans le présent. Je sais que beaucoup de personnes n’ont pas apprécié que l’on continue après la mort de Desmond, parce que c’est pas cohérent, mais à vrai dire moi ça ne me dérange pas, le scénario est improbable à la base, alors un peu plus ou un peu moins... Après j’ai pas mal aimé l’univers développé, mais ces phases sont chiantes. À la limite, qu’il n’y ait pas d’action je m’en fiche, mais c’est lent, c’est prévisible, et ça n’apporte que très peu de choses au scénario principal.

Voilà les principaux problèmes du soft. Peu engageant pas vrai ? Toutefois, si vous accrochez au concept même de la licence, qui est d’explorer le passé « comme si on y était » (oui enfin bon, plus ou moins quoi), AC IV fonctionne bien. Le scénario principal se laisse suivre, et il y a plein de choses à faire à côté, qu’il s’agisse de la chasse, du harponnage, du pillage de plantations, des missions navales, de l’exploration d’épaves, d’assassinats optionnels, du domaine à « gérer » (c’est horriblement simpliste, on est d’accord), des mini-jeux dans les bars… Plein de choses. Attention, hein, finir chaque activité à 100% est chiant comme la mort. Mais vous avez cette possibilité. Vous avez cette sensation de liberté, de pouvoir vous adonner à n’importe quelle activité n’importe quand. Vous ne passerez pas des heures et des heures après avoir fini la campagne à compléter ces activités, à moins d’être un infâme maniaque (comme moi, qui lutte fortement contre moi-même pour ne pas succomber à la tentation du 100%), mais voilà, en tant qu’Edward Kenway (si je me trompe pas), vous avez des choses à faire. Dans un monde animé, vivant, du moins en apparence.

Finalement, c’est ça Assassin’s Creed, c’est un peu un gros mensonge, et vous le savez, mais vous voulez croire à ce mensonge, parce que si vous y croyez, vous pouvez sauter de toit en toit, des lames cachées dans vos manches, et vous retrouver l’instant d’après en pleine bataille navale, ou caché dans des algues pour échapper aux sens d’un requin, ou à la poursuite d’une baleine (c’est mal ? Please, c’est un tas de pixels), ou en train de dévaliser une plantation de ses bénéfices, juste comme ça.

Et parfois, ça fait du bien de simplement rêver.

Créée

le 10 août 2014

Critique lue 324 fois

Antevre

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