Mon relation avec Assassin's Creed est une relation de totale non-confiance absolue, ou à chaque épisode qui sort il a intérêt à assurer avec repas au chandelle et nuit torride à la clé. Et oui, il faut me séduire, on m'écarte pas l'oignon comme ça en mode Tinder, chaque nouvelle épisode c'est le premier rendez vous.
Ça faisait depuis Assassin's Creed Black Flag que je ne m'étais pas perdu dans plus d'une 100ene d'aventure d'AC, et Odyssey a renouvelé l'exploit. Après un Unity qui m'a tenu 5h, un Syndicate que je n'ai pas fait et un Origins qui apportait un souffle certain à la sortie tout en restant chiant et confus, voilà que la licence revient avec un Origins 2.0 qui a su corriger pas mal des défauts du précédant rejeton.
Premièrement : La grèce antique, ben ça tue. Ca tue beaucoup plus que 5km de désert. Alors "ouiiii mais c'est un gout persoooo, moi j'aime bien les momies et les triaaaaangles", soit. Mais il n'empeche que j'ai trouvé les décors d'Odyssey beaucoup plus travaillés et surtout beaucoup plus agréable à parcourir que Origins. Les forêts, certaines villes, voir des régions entières sont magnifiques, et assez variées. Les jeux de lumières sont splendides et les modèles de personnages sont excellents.
Ensuite, viens le gameplay. Contrairement à Origins, Odyssey laisse une véritable liberté au joueur, en finissant de dessiner au papier calque la méthode narrative de The Witcher 3. La ou il fait fort, c'est dans l’installation du culte de Kosmos : Enfin un AC ou on peut complètement librement aller tuer tous les pti fils de flûte à bec dans l'ordre qu'on veut, et surtout quand on le veut. Fini les cibles directement désignés par la trame principale (enfin, non, puisque certains membres du culte n’apparaissent qu'une fois l'histoire avancée), on avoine du salopard comme bon nous semble, avec ou sans quête.
L'inventaire toujours aussi bordélique qu'Odyssey gagne quand même en clarté, et on a pas l'impression d'avoir du stuff énorme toutes les 5mn. Les perks sont bien trouvées et on retrouve enfin un vrai arbre de talent utile, avec des compétences utiles, contrairement à celui de Origins ou devait dépenser ses points pour gagner 2% de dégats à l'arc. Par ailleurs, le gameplay de combat est à l'apogée de la série, bien plus fluide que celui de The Witcher 3 selon moi, mais aussi plus fatalement plus simplistes, surement le point le plus fort du jeu.
L'histoire en elle même ne casse pas 3 pattes à une autruche, mais les personnages sont intéressants et les dialogues cool, encore une fois, en opposition à Origins avec des dialogues parfois inutiles et surtout un finish qui sortait de l'entendement avec la meuf qui débarquait de nulle part. Là ou le gain est énorme c'est sur l'apport de la mythologie grec et l'insertion d'une quête qui ira un peu plus loin que l'affrontement d'un gros boloss spartiate.
Hélas, un assassin's creed n'est jamais parfait. Question répétitivité on y est pas encore. Certes, le jeu propose des quêtes annexes un peu plus travaillées qu'habituellement. Non le vrai problème se trouve dans les "spots" de choses à visiter. Je n'ai toujours pas retrouvé ce sentiment de Skyrim ou quand on rentre quelque part, on ne sait pas trop si on tombe sur quelque chose d'énorme avec un gros boss à la fin, ou si c'est juste une grotte de merde et qu'on ne sait pas trop ou on va ressortir.
Cela vient du problème du HUD, qui en dit trop, même désactivé au maximum, mais également finalement de la petite diversité d'élément qu'on peut trouver : Des outpost (militaire, bandits, ou chasseurs), des grottes, des forts, et des temples. Bon c'est 4 fois plus divers que Horizon Zero Dawn, mais on est toujours pas foufou, surtout quand les outpost ont quasi même disposition d'un camp à l'autre (on retrouve 3 ou 4 patterns différents, pas plus, même problème pour les grottes).
L'autre gros problème réside dans le level scaling et la gestion de la difficulté. Avec sa composante RPG, Assassin's Creed gagne gros en interêt, mais hélas avec un biais : On a vite fait se retrouver contre des sacs à PV qui sont portant du même niveau que nous. PIre : Il y a très peu de rencontre de très bas ou de très haut niveau.
Pourtant on pourrait s'attendre, à la fin du jeu, à ce qu'un villageois d'une zone de départ reste moisi. Et bien non, si on revient niveau 60, alors le villageois sera niveau 60, 3 coups de bâton mal placé, et c'est le tapis.
Le level scaling retire au jeu la surprise de tomber sur plus fort que soi, ou au contraire d'arriver dans un camp et avoir le plaisir du carnage facile, ainsi qu'un manque de stratégie en s'occupant des plus faibles avant de taper les plus gros. Pourquoi un loup de merde a le même niveau qu'un gros ours, et que globalement ils me font autant de dégâts.
Heureusement, le système de mercenaire vient casser justement cette routine en faisant pop des ennemis parfois plusieurs niveau au dessus ou en dessous de soi. Mais cela ne suffit pas à retirer le sentiment général qu'il ne sert à rien de progresser puisque de toute façon tout est calé sur son niveau et que les armes ont finalement un impact très faible comparé au saut d'un niveau à l'autre.
Ce problème était déjà présent dans Origins, et n'est toujours pas résolu dans Odyssey, même légèrement affiné. Encore un peu et on y est.
Dernier point noir : Le bateau. Autant dans Black Flag on y était, autant dans Odyssey on y est plus. Et oui c'est con, mais tirer un salve de boulet de canon c'est plus marrant que tirer 20 flèches à la con. Les batailles navales ont un feeling désagréable et peu jouissif.
Résumons : C'est beau, on ne s'ennuie pas grâce à un gameplay de combat et de stealth à l'apogée de la série, avec un petit bémol sur la répétition end game, surtout pour les achievers comme moi, y a plein de choses à faire, à voir, le loot est bien géré, les armes sont intéressantes et ENFIN ON PEUT JOUER UNE FEMME (par choix). WOW. S E U L E M E N T 8 E P I S O D E S. Mais comme on dit, mieux vaut tard que jamais.
Le meilleur se situe dans la quête du culte de Kosmos, finalement la meilleure et la vraie expérience "Assassin's Creed" depuis des années.
S'ajoute à cela maintenant classiques tares de la saga depuis Origins : Level scaling grossier et répétitivité des points d’intérêt.
Je suis sur que la licence peut encore s'améliorer, mais là, on commence à être vraiment pas mal.
S'il vous plait, la suite.