Assassin's Creed Origins
7.3
Assassin's Creed Origins

Jeu de Ubisoft Montréal et Ubisoft (2017Xbox One)

Avant tout et il est important d’expliquer le contexte, je n’ai que très rarement apprécié les jeux Ubisoft, par leur nature très interchangeable et générique. Alors bien-sûr il y a un autre Ubisoft dans ce même Ubisoft avec des studios comme celui de monsieur Michel Ancel par exemple, mais on ne va pas se mentir, depuis de nombreuses années Ubisoft n’en reste pas moins, pour moi, en plus d’être une entreprise française qui a propension à faire des jeux qu’elle pourrait vendre aux services marketing de l’US Army, une entreprise qui a avant tout mis la curiosité et le risque de coté pour se concentrer sur des suites toujours plus oubliables et à oublier, et c’est très dommageable au vu des talents au cœur de celle-ci.


Malgré cela j’ai essayé de garder un œil attentif sur les jeux en développements, ne serait-ce que, comme je disais plus haut, pour ne pas louper un « petit » jeu ou une anomalie qui arriverait à s’extirper de cette avalanche de triple A monde ouvert de 200 km2 pondu tous les 6 mois. Ils devraient envoyer quelques gars chez Square Enix au passage… Bref, au final c’est bien à propos d’un Triple A monde ouvert que cette critique est écrite...


Il y avait un homme au sein d’Ubisoft qui a toujours attisé ma curiosité, au-delà de monsieur Ancel, c’est notre cher Jean Guesdon. Vieille tête dans l’entreprise, il est passé par de nombreuses étapes pour en arriver à son poste actuel de Directeur créatif sur AC.Origins car il occupait deja ce meme poste sur AC.Black Flag. Alors certe cette critique concerne Origins, mais il important de souligner que si j’en suis arrivé ici à vous parler de celui-ci c’est avant tout grâce à ce fameux Black Flag.


Ces deux jeux furent dirigés et développés par la même équipe et je pense sincèrement que l’on retrouve dans l’un l'aboutissement des idées qui avaient été implanté dans l'autre.
Quand je me suis lancé dans ce Origins, je n’avais que pour seul intérêt le souvenir d’avoir fortement apprécié Black Flag pour sa propension à m’aider à me vider la tête et ne pas voir l’heure tourner à voguer sur la mer des Caraïbes au gré des chants de pirates de mon équipage.
Dans sa globalité c'était un bon jeu sans être exceptionnel mais en soi après avoir fini ce Origins j’ai bien l’impression que ce n'était qu’un brouillon, certe très bon, mais très loin de ce que Origins apporte, ici, Jean Guesdon et son équipe se sont surpassés.


Origins c’est avant tout un voyage dans le passé, sans longue introduction superflue vous êtes directement transporté dans l’Égypte Antique. L'aventure commence dans un tombeau et ce qui frappe d’emblée c’est l’atmosphère qu’on ressent, tout comme Black Flag en son temps la force du jeu intervient dans sa facilité à vous aspirer au coeur de son univers de part son ambiance visuelle, sonore et les détails qui fourmillent.
Cette première impression n’en sera que renforcé au fil de l’aventure et de ses environnements. Des déserts chauds et lourds qui vous feront presque transpirer devant votre écran, aux champs de fleurs et de palmiers irrigués par le Nil, ainsi qu’aux environments plus hallucinés sans oublier la belle Alexandrie chaque moment dans Origins vous fera littéralement voyager.
Comme dans toute bonne présentation E3 qui se respecte on n’en viendrait presque à marcher à vitesse réelle pour apprécier chaque détail du monde qui nous entoure.


Ça grouille, ça braille, les PNJ voguent à leurs occupations, les chats viennent se frotter à vos pieds bref rarement un open world n’a été aussi vivant, déjà dans le très oubliable Syndicate on pouvait louer l'implantation de réelles “vies” des PNJ mais dans ce Origins cette idée va plus loin, mention spéciale aux cérémonies en direction des temples qui peuvent durer plusieurs grosses minutes et dont on peut apprécier leurs déroulements, tout comme la construction des pyramides.
Tout cela est très louable car se sont des détails qui demandent un travail important de la part des développeurs mais dont très peu de joueurs prendront le temps d'apprécier, mais pour ceux qui feront l’effort, le dépaysement est total.


Quand je parlais de l’atmosphère il est important de souligner qu’au delà du simple aspect technique du jeu, car oui en plus d’être parfait techniquement (Xbox One X dans mon cas) c’est surtout artistiquement que le jeu épate.
Attention il prend volontairement certaines libertés historique et artistiques et ne prêtant pas être parfaitement réaliste et l’assume comme l’explique Maxime Durand d’Ubisoft “L’idée est d’adapter des connaissances scientifiques pour faire du jeu vidéo. Nous faisons des choix que l’on peut expliquer : réduire les distances entre les sites, ou faire des monuments plus imposants, afin que l’expérience reste agréable et spectaculaire pour les joueurs, par exemple” tout est dit, mais il n’en reste pas moins que la découverte du monde est fascinante et d’une beauté à couper le souffle et si le besoin s’en fait sentir le mode Discovery est toujours la pour nous rappeler plus en détails la réalité historique de l'Egypte antique au travers de nombreuses visites virtuelles.


L’autre point dont les AC avait fortement souffert au fil du temps et l’utilisation abusive d’artifices pour gonfler la durée de vie en partie à cause de quête “FedEx” inutiles et une multiplication de marqueurs sur la carte, si ce dernier point n’a pas réellement changé l'écriture a par contre très fortement progressé et malgré le nombre important de quêtes secondaires celles-ci restent agréables sans être transcendantes, ce qui amène une envie d’en accomplir une grande partie d’entres elles et donc indirectement de visiter de nombreux recoins de la carte.
En plus de cet effort non négligeable sur les quêtes secondaires, la narration du tronc principal du jeu sans être exceptionnel non plus reste cohérente et prenante dans son écriture et respecte mieux historiquement parlant les faits si l’on compare aux jeux précédents.
La quête de vengeance de Bayek pour des raisons que je ne dévoilerai pas ici reste attachante et très lisible dans son écriture, et tout cela n'est que très peu entrecoupé de flash dans le monde actuel, ce qui ne gâche pas le rythme mais au contraire renforce le mythe autour de celui-ci et son histoire.
Origins possède déjà plusieurs atouts majeurs qui font de lui un bon jeu, que ca soit sa direction artistique, sa technique impeccable ou sa narration plus que correcte. Mais là où il surprend d’autant plus c’est dans son gameplay réinventé qui, il faut l’avouer, est très fortement inspiré par un autre gros open world passé par là en 2015…


Ce changement radical de cap et cette légère RPGisation apporte un dynamisme indéniable au jeu, la ou Odyssey, mais c’est un autre sujet, part peut être trop loin dans le côté RPG, Origins trouve l'équilibre parfait entre infiltration comme les anciens et combats à la Ouicheur.
L'évolution de son personnage par le biais de compétences et équipements divers motive l’exploration et la recherche de nouvelles armes ou armures qui pour certaines sont de réelles beautés. La souplesse du personnage et la facilité à diriger celui-ci lors d’un affrontement apporte une certaine jouissance quand après un saut dans le vide, le tout au ralenti, vous décochez une flèche pour abattre un garde et se réceptionner sur son voisin dans une chorégraphie des plus inspiré, les combats dans un AC n’ont jamais été aussi prenant, il n'empêche qu'une approche furtive reste toujours appréciable voir nécessaire dans la majorité des cas, je conseillerai au passage de régler le leveling des PNJ sur adapté automatiquement au niveau de votre personnage pour apporter un vrai challenge car ce Origins est loin d'être une promenade de santé dans certains modes de difficultés élevés.


Ce n'est pas un détail pour certains d’entre nous et certainement pas pour moi, nous n’oublierons pas de souligner le travail sonore, musiques et doublages compris qui sont d’une très grande qualité, c’est malheureusement un point qui est difficile de transcrire par écrit sans réellement se plonger dans le jeu mais chaque visite de pyramide ou traversée du nil deviennent des épopées épique grâce à l'apport audio.


Vous l’aurez compris, j’ai vraiment été aspiré par cet Assassin’s Creed Origins et c’est pour moi une surprise, un véritable choc même d’avoir autant apprécié cette aventure de près de 100h de jeu, DLC compris et c’est seulement la deuxième fois que j’investis dans des DLC (The Witcher 3 auparavant) c’est pour dire.


Jean Guesdon et son équipe on un talent certain pour transposer les joueurs dans les univers qu’ils ont créé de leurs mains. Ce travail titanesque qui a été accompli à mon avis mérite la curiosité de chacun et même si comme moi au départ vous n'êtes pas réellement sensible à ce genre, ou même encore si Origins n’est pas exempt de défauts, il n’en reste pas moins un jeu unique avec des qualités indéniables et surtout qui n’oublie pas ce qu'un jeu vidéo doit être, vous faire oublier que vous êtes assis sur votre canapé et vous immerger dans le monde qu’il vous offre, ici le plaisir et l'évasion prime avant tout et surement qu’on ne reverra pas de sitôt voir jamais un jeu qui aborde l'Egypte d’une si belle manière.


Tel un vieux papyrus, gardez précieusement ce jeu chez vous, car il reste une oeuvre unique dans l’univers JV et les mots jeu vidéo, open world et Egypte ne seront plus jamais associé de la même manière.


Le voyage qui m’a été donné de faire était majestueux et singulier et c’est un monde où il fait bon de se perdre et n'est ce pas là le plus important ?

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le 30 août 2019

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Sajuuk

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