Assassin's Creed: Rogue
6.6
Assassin's Creed: Rogue

Jeu de Ubisoft et Ubisoft Sofia (2014PlayStation 3)

Le dernier épisode sorti sur PS360 revient encore sur la période Américaine, mais ne nous mets pas aux commandes d'un Kenway cette fois ci. L'histoire se passe même bien après Black Flag et après le prologue d'ACIII, qui nous mettait dans la peau d'Haytham, le père de Connor. En fait l'histoire se passe entre les deux, on suit les aventures de Shay Patrick Cormac, jeune Assassin insolent et remettant sans cesse les ordres en question, se bornant à répéter en boucle "Je fais ma propre chance". Au bout de quelques heures de jeu, Shay va effectuer une action pour les Assassins qui changera son idéal et son camp : il va en effet retrouver à Lisbonne un objet précurseur et va irrémédiablement causé un séisme, tuant alors des milliers d'innocent.


En revenant en Amérique, il demande des explications à Achille, alors Mentor de la Confrérie, qui le considère comme un traître à la cause et le laisse pour mort. Retrouvé par les Templiers, Shay va alors dédier sa vie à chasser les Assassins et protéger les reliques Précurseurs. Sous ce pitch franchement aguicheur (jouer avec un Templier quoi, pour de vrai !), le scénario possède les mêmes défauts que les épisodes depuis Revelations. Les scènes cinématiques sont courtes, les personnages vont droit au but et il y a donc forcément un manque de background pour eux, ainsi qu'une manque de développement de leur personnalité. C'est vraiment dommage qu'un jeu de cet ampleur, ou le scénario, les personnages se veulent importants soient finalement presque mis de côté, au profit d'un gameplay vieillissant et ne corrigeant toujours pas les défauts des derniers épisodes (imprécis, bugs en tout genre...).


L'autre problème du jeu, c'est qu'il n'est finalement qu'une sous version de Black Flag. Plus moche, plus bugué, moins fluide, avec les mêmes animations de combats et de mini cut-scenes lors des prises de tavernes, il garde néanmoins le côté ultra dynamique de ses combats et doté d'une mise en scène classe, de même que les batailles navales qui sont toujours aussi explosives et intenses. Mais voilà, on reste trop ancré dans Black Flag et on nous propose les quasi-mêmes activités, les mêmes missions répétitives et chiantes (suivre quelqu'un, assassiner, attaquer, ne pas se faire voir etc.), les missions principales et annexes se révèlent bien nases pour la plupart. Heureusement, certaines sortent un peu du lot.


L'OST est d'une grande qualité, comme toujours dans la série, mais Ubisoft n'a pas l'air de comprendre que mettre le volume de la musique aussi bas (et pourtant je le mets à fond dans les paramètres) n'aide pas quant à l'immersion. Je veux dire, pendant une course poursuite, on a le droit à une superbe musique, mais elle est réellement toute basse, limite on ne l'entendrait pas, ce qui est vraiment con et regrettable. Ceci étant dit, l'ambiance globale du titre reste assez cool, New York est cette fois plus intéressante à parcourir, moins de gardes sur les toits comparé à ACIII, on peut se balader tranquillement... ou presque.


Car être un Templier nous offre une nouveauté, tout droit tiré du multijoueur d'AC (absent ici). En effet, régulièrement (trop), on aura droit à un chuchotement qui intervient, à l'écran qui change de couleur. Quand on active notre vision d'aigle, on s'aperçoit qu'un curseur comme dans le multi est apparu, et que plus on s'approche de la cible, plus le curseur grandit. Une fois rempli, on découvre caché dans une botte de foin, sur un banc, dans les feuillages, sur un toit etc, un Assassin, qui nous attaquera dès que l'on sera proche de lui. On peut le buter avant, ou attendre qu'il nous attaque pour le contrer. Cette feature, au tout début, est assez excitante, mais elle montre très vite son énervement quand une mission échoue à cause d'un connard planqué n'importe ou, ou que toutes les deux minutes on ait le droit à ses chuchotements. Encore une fois, dès qu'Ubi trouve une nouveauté dans un AC, il surexploite cette dernière jusqu'à nous gonfler. De plus, les Assassins qui nous attaquent ne ressemble pas du tout à un Assassin, mais juste à un putain de random sorti de nul part. L'immersion est donc niqué pour cette nouveauté.


A cela s'ajoute des prises de territoires contrôlés par des Assassins assez chiantes et peu passionnantes, ou l'on devra trouver le chef du gang et l'éliminer, avec quelques autres objectifs à remplir (couper le drapeau, détruire les réserves de poisons, sauver les prisonniers...). Peu intéressant. Autrement, il reste peu de choses à dire sur le jeu, qui, comme dit précédemment, reprend la quasi-totalité de ce qui se faisait dans Black Flag, même les fléchettes tranquillisantes et furie, sauf qu'au lieu d'une sarbacane, c'est un fusil silencieux. Voilà. Le présent est similaire à celui de BF, a ceci qu'on incarne le "Cobaye" maintenant, et qu'il y a toujours des minis jeux nuls pour avoir accès à des documents forts intéressants, et des infos sur les Templiers, Assassins, futurs jeux limite, ainsi que la Première Civilisation. Limite j'aime bien ce côté exploration en vue FPS à l'intérieur d'Abstergo, je regrette juste les minis jeux.


Le jeu m'a déçu globalement, parce que j'ai bien aimé l'ambiance et le scénario, aussi peu développé qu'il soit, m'a intéressé et le personnage de Shay est important dans la mythologie AC. La fin d'ailleurs, comporte en soi un très gros rapport avec Assassin's Creed : Unity, une fin précipitée mais intense, bien cool.


Assassin's Creed : Rogue n'apporte donc rien au gameplay de la série, n'innove jamais, se veut répétitif mais plus court qu'avant (25h pour quasiment 100%), et l'on regrette qu'être un Templier ne soit finalement pas si différent qu'être un Assassin, malgré un scénario intéressant mais pas assez développé.

Sephrius
5
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le 30 janv. 2016

Critique lue 1.9K fois

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Sephrius

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