Assassin's Creed Valhalla
6.3
Assassin's Creed Valhalla

Jeu de Ubisoft Montréal et Ubisoft (2020PlayStation 4)

Ayant terminé Assassin's Creed Valhalla hier soir et venant tout juste de revenir sur la fiche du jeu afin d'y mettre ma note, je me devais de réagir au vu des critiques (et des notes, justement) de mes collègues SC à son sujet.


Tout d'abord : oui, c'est bien un 9.


Fan de la franchise depuis la première heure, je vais pour commencer parler de l'aspect technique et purement "vidéoludique" de cet opus pour ensuite aller plus loin dans le lore de la saga. Les balises spoilers seront de mise, mais dans le doute : vous voilà prévenus !


Graphiquement : j'ai trouvé le jeu particulièrement beau. Y ayant joué sur PS4 (merci la pénurie de PS5), je m'attendais à retrouver un univers visuellement bien similaire à Origins ou plus récemment Odyssey (déjà très agréables), mais non. Une attention toute particulière, à mon sens, a été portée à la modélisation des paysages de Norvège et d'Angleterre.
Les cinématiques "principales", quand à elles, auraient tout à fait leur place dans un long-métrage de synthèse.
Alors oui, bien sûr que lorsque l'on cherche la mauvaise texture, on la trouve.
Egalement, tous les visages et expressions n'ont pas reçu le même soin mais cela est vite rattrapé par un doublage de qualité.


Musicalement : un délice de retrouver Jesper Kyd. D'autant plus que le compositeur du thème iconique de la saga (entre autres) peut ici compter sur une collaboration avec Einar Selvik, à l'oeuvre déjà sur la série Vikings.
Notons également que Sarah Schachner (à qui l'on doit la B.O égyptienne de Origins très réussie) est toujours de la partie également. Mention spéciale à sa composition "The First Departure", pépite d'immersion dans cette épopée médiévale, venant régaler les oreilles pendant que les yeux se délectent eux-mêmes de paysages à couper le souffle.


Gameplay : Il faut l'avouer, ACV s'articule autour d'une mécanique pouvant s'avérer répétitive. Vous êtes à la conquête de l'Angleterre et il va vous falloir la conquérir région par région. Chaque région présentant globalement ses intrigues politiques propres, certes, mais dont la résolution sera (souvent) la même : à savoir asseoir sur le trône de la dite région un (potentiel) allié fait en chemin à grands coups de marteaux et de haches.
Alors oui, on commence à bien comprendre la structure au bout de quelques régions, mais j'ai personnellement pris un immense plaisir à aborder chacune d'entre elles. Les voyages en drakkar sur fond musical chanté par votre équipage, les cornes de guerre avant chaque raid,... L'immersion est totale.
Cette "colonne vertébrale" de quêtes viendra toutefois être complétée de belle manière par des arcs narratifs plus "annexes" mais ô combien jouissifs et intéressants


(l'arc narratif onirique basé à Asgard et Jötunheim, là juste comme ça...)


La map est immense (sans doute la 2e plus grande de la franchise après celle d'Odyssey) et est un plaisir à parcourir.
Cette dernière est, bien sûr, parsemée de quêtes annexes. Mais !
Bien que nombreuses, ces quêtes ne sont pas venues perturber mon expérience. Leur complétion a de plus le mérite de se trouver dans la zone où celles-ci vous sont données. Nous ne sommes donc pas dans du Fedex pur et dur vous envoyant à l'autre bout de la map pour trois fois rien.
Pour aller plus loin, je dirais même que certaines d'entre elles furent de véritables moments de détente et d'humour propices aux easter eggs en tout genre.


(Je me souviendrais longtemps de ce dénommé Keith entonnant une chanson baptisée "Smack that Bishop" lors d'une rixe contre l'évêque local...)


Mais bien que souvent moments de légèreté au sein de cet univers sanglant, certaines de ces quêtes annexes, à l'opposé, se veulent bien plus sérieuses, et surtout, bien plus intéressantes d'un point de vue narratif (les anomalies d'Animus)...


Ce qui nous amène donc à la dernière partie de cette critique : le scénario et lore.


Scénario & Lore :


Assassin's Creed est une franchise au scénario complexe et entremêlé d'intrigues historiques sur fond de guerre millénaire secrète superposée à une intrigue prenant place de nos jours. Intrigue en général particulièrement attendue par les fans à chaque volet majeur de la saga.


De ce côté, ACV reprend les aventures de Layla Hassan, amenée à revivre les souvenirs d'Eivor, protagoniste viking du jeu. Elle et les Assassins modernes sont en effet guidés aux coordonnées de la sépulture du guerrier nordique par un mystérieux intermédiaire.
La raison ne sera connue qu'à la fin du récit, dans un final fait de twists et autres révélations, rappelant l'arc Desmond.
Layla sera d'autant plus jouable au sein même de l'Animus, lors de ces fameuses séquences anomalies citées plus haut, débloquant à la fin de chacune d'elle des bouts désordonnés d'une vidéo mystérieuse, rappelant là aussi les grands jours de la saga Desmond (les séquences Vérité d'Assassin's Creed II). La vidéo est bien sûr amenée à totalement se dévoiler après complétion de toutes les anomalies et celle-ci apportera magnifiquement sa pierre à l'édifice du lore global de la saga


(Si vous appréciez les intrigues autour des Isus, ces dieux ayant partagé le monde avec les premiers Humains, vous allez êtres servis. Cette vidéo fait d'ailleurs directement écho aux protagonistes vikings de l'histoire principale ainsi qu'à l'arc narratif se déroulant en Asgard)


, levant magnifiquement le voile sur certaines interrogations naissant au fil du récit.


Car des interrogations, il y en a. Et les réponses (ou esquisses de réponses) viennent particulièrement tard. C'est d'ailleurs peut-être l'une des choses que je reprocherais globalement au jeu, c'est que ses noeuds narratifs, contenant les véritables enjeux d'un Assassin's Creed, mettent un certain temps à se mettre en place.


Mais pour peu que l'on prête attention aux détails, tout finit par faire sens et s'imbriquer dans le lore Assassin's Creed déjà très fourni.
De ce point de vue là donc, Assassin's Creed Valhalla défend son titre. L'intrigue Isu et moderne (les deux étant intimement liées depuis quelques volets) avance et vient éclaircir plusieurs points migraineux laissés par Origins et Odyssey.


Mais Assassin's Creed Valhalla est-il un Assassin's Creed ?
Eh oui. Autant le dire tout de suite :


Eivor ne rejoindra jamais la Confrérie, du moins dans cette partie de sa vie narrée dans le jeu. Les Assassins sont bien présents, seront en contact avec Eivor. Eivor lui-même sera amené à explorer divers sanctuaires de la Confrérie datant de l'époque romaine. La Confrérie en elle-même est donc bien présente, à travers son aspect séculaire et ses idéaux traversant le temps. Mais jamais vous ne pourrez vous targuer d'en faire partie dans ce volet. Eivor est et restera un Viking avant tout.
Je comprends que certains fans puissent tiquer face à ça. Mais après tout, AC nous a déjà habitués à travers certains volets à ne pas incarner un Assassin, ou tout du moins un protagoniste le devenant sur le tard.
A mon sens, cela n'enlève rien au fait que la Confrérie est bien présente.


De plus, Valhalla s'inscrit dans la veine d'Odyssey, où l'accent était surtout mis sur les débuts de l'ordre des Templiers ("Ordre des Anciens" avant sa fondation officielle par Hugues de Payens en 1129). Le jeu va même plus loin en développant dans son final le "pourquoi du comment" cet Ordre fut amené à devenir l'Ordre du Temple tel que nous l'avons connu dans le tout premier Assassin's Creed.


Alors oui, Eivor n'est pas un Assassin, ni même un "Ancien" ou un Templier. Mais cette partie de sa vie montrée dans le jeu nous en apprend beaucoup sur le conflit secret de ces ordres narré par Ubisoft depuis 2007.


En bref et avant tout, merci de m'avoir lu !
Je finirais par conclure que, non parfait (j'aurais pu parler des bugs parfois un peu trop présents, il est vrai), Assassin's Creed Valhalla fut pour moi une magnifique expérience immersive.
Un grand jeu. Une jouissive simulation de viking et, pour qui prête l'oreille et les yeux aux détails, un très bon Assassin's Creed. ;)

Jarry_Lounes
9
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Créée

le 28 juin 2021

Critique lue 502 fois

3 j'aime

Jarry_Lounes

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