Vingt-deuxième épisode de la série des Atelier, Atelier Ryza 2 est, comme son nom l’indique, la suite du premier volet des aventures de Reisalin Stout  et sa bande. Loin d’être une nouvelle licence, c’est néanmoins un petit baptême du feu pour le studio Gust. En effet, bien qu’habitué à réemployer ses anciens protagonistes sous forme de personnages secondaires, c’est la première fois que le développeur japonais met à nouveau une figure connue sur le devant de la scène. Il est vrai que l’engouement autour des aventures de Ryza dans fut l’un des plus importants rencontrés par la série. Il était donc logique que le studio nippon redonne sa chance à l’alchimiste en micro-short. Forte de sa nouvelle localisation en français, la formule est-elle toujours efficace ou est-ce la goutte qui fait déborder le chaudron ?


Reisalin, c’est ma copine
En bonne suite logique, Atelier Ryza 2, se déroule trois ans après les événements de l’île de Kurken. On retrouve Ryza, officiant désormais comme enseignante, approfondissant ses recherches alchimiques, mais séparée de ses amis partis poursuivre leur rêve. Ses journées sont devenues bien monotones, les quelques relations épistolaires qu’elle entretient avec ses anciens compagnons ne la satisfont plus. Aussi, quand elle reçoit une lettre de Tao, désormais étudiant à la capitale d’Ashra-am Baird, mentionnant la découverte de ruines mystérieuses entourant la cité, son sens de l’aventure carillonne. Le hasard fait bien les choses, l'aristocrate Moritz lui confie une gemme mystérieuse dans le but d’en découvrir l’origine. Heureuse d’avoir un prétexte pour réunir la troupe, Reisalin Stout décide de traverser l’océan et de se rendre en ville.


La complainte des 99 Elixirs
Comme de coutume pour la licence, Atelier Ryza 2 est donc un J-RPG pastel au ton léger, où l’on part à l’aventure entouré de ses amis, dans lequel même les bandits ne sont pas vraiment mauvais et où l’on évite au monde un sort funeste dans la joie et la bonne humeur. La recette est toutefois sensiblement différente de la plupart des titres de sa catégorie. En effet, elle rend leurs lettres de noblesse à tous ces bons vieux objets que le joueur lambda a pour habitude de laisser moisir dans son inventaire “au cas où”, la plupart du temps jusqu’aux crédits de fin. Ici, pas de faux-fuyant, les sorts de soin n’existent pas. La survie de nos aventuriers repose sur l’utilisation de Cristal Fondamental permettant d’utiliser leurs objets sans les consommer. Heureusement, toute campagnarde facilement impressionnable qu’elle soit, Ryza n’en reste pas moins un aventurière expérimentée et versée dans les arcanes de l’alchimie, un procédé magique lui permettant de fabriquer à peu près n’importe quoi en mélangeant les ingrédients adaptés dans son chaudron. C’est donc naturellement à elle que revient la lourde tâche d’amasser les ressources et de s’occuper de la fabrication de l’attirail servant à assurer des expéditions fructueuses à son groupe.


Le pugilat des étoiles
Si le fil rouge scénaristique de Atelier Ryza 2 est principalement centré sur l’exploration des ruines mystérieuses, la structure du titre se déroule autour de quatre grands préceptes fondamentaux. Tout d’abord, les combats, nombreux même si aisément esquivables. Tout le sel des escarmouches de Atelier Ryza 2 repose sur un simili temps-réel basé sur une chronologie et sur l’accumulation de divers points. Le joueur ne contrôle qu’un personnage à la fois et peut passer de l’un à l’autre à la volée en une pression de gâchette, le reste de son groupe étant géré par l’IA. Les parades réussies et les attaques physiques permettent d’engranger les Points d’Action, nécessaires à l’utilisation des compétences spéciales. Ces capacités, en plus d’être bien plus dévastatrices que les frappes basiques, peuvent s'enchaîner jusqu’à épuisement des PA pour générer des combos augmentant les dégâts de façon spectaculaire, tout en générant une unité de Charge Fondamentale et en allongeant la Jauge Tactique que l’équipe à chaque utilisation. Une jauge mieux remplie, et les combos physiques s’allongent et la réserve maximale de PA s'agrandit. Les CF engrangés, eux, permettent d’utiliser un ou plusieurs objets stockés dans son Cristal Fondamental, y compris hors de son tour, au prix d’un retard sur la frise chronologique.


Matérialisme 101
Comme dans tout bon J-RPG qui se respecte, les combats restent un passage obligatoire pour faire évoluer ses personnages. Atelier Ryza 2 ne déroge pas à la règle, mais opère un changement de paradigme au niveau de l’équipement. Et d’ailleurs c’est précisément à ce niveau qu’interviennent deux autres des autres clés de voûte principales de la série des Ateliers : la récolte et l’alchimie. En plus du butin obtenu sur les monstres, le monde regorge de ressources naturelles. Plantes, minerais, bois, poissons, tout est disponible en profusion pour qui daigne faire un petit crochet et perdre quelques secondes. De plus, divers outils viennent progressivement enrichir l’arsenal du joueur, lui permettant de récolter de nouveaux composants. Frapper un arbre avec son bâton en fera tomber les fruits, alors qu'une serpe en décrochera l'écorce et une hache le débitera en rondins. L’exploration des zones du jeu est une chasse au trésor sans cesse renouvelée, en plus d’être l’occasion d’éprouver les nouvelles capacités d’exploration de Ryza, qui peut désormais nager, franchir divers obstacles à l’aide d’une corde magique ou encore utiliser une monture.


Échange équivalent
Une fois la réserve copieusement garnie en composants divers et variés, on a fatalement envie de jouer à l’apprenti alchimiste. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que pour les joueurs tombés dans le chaudron du theory crafting ou de l’artisanat des jeux vidéo, Atelier Ryza 2 remplit toutes ses promesses. Riche et profond, le système de boucles et d’héritages du premier opus est conservé, offrant une grande souplesse lors de la sélection des ingrédients pour synthétiser un objet. Et pour les plus flemmards, il est tout à fait possible de l’automatiser. On retrouve également la Transformation, débloquant de nouvelles recettes en incorporant de nouveaux matériaux à celles déjà connues. À noter également la présence d’un tout nouvel arbre de compétences, regorgeant à la fois de précieuses formules alchimiques et de capacités passives augmentant la productivité des phases de récolte et de synthèse. La confection d’objets se voit de plus enrichie par plusieurs nouveaux sous-systèmes, permettant d’améliorer d’anciennes créations ou de modifier les éléments et les propriétés des boucles. Le bébé de Gust prêche pour sa paroisse : inutile de changer les bases d’une recette qui fonctionne quand il suffit juste d’y incorporer quelques nouveaux ingrédients pour l’améliorer.


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le 9 févr. 2021

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