Batman Arkham Asylum était la plus grosse surprise de l'année 2009. Ce jeu avait transcendé la licence Batman comme jamais. Autant dire que sa suite était attendue au tournant avec une grosse pression sur les épaules. Et bien les gars de Rocksteady ont réussi leur pari et nous prennent encore une fois par surprise en nous livrant une suite qui transcende son aîné. Si on compte bien on a donc à faire à une double transcendance, et qu'est ce que c'est bon !!! Attention, devant un tel chef d'œuvre, les superlatifs sont de rigueur.

Arkham City, quartiers difficiles !

Reprenons par le commencement. Arkham City commence quelques mois après Arkham Asylum. Suite aux évènements survenus dans ce premier volet, le maire Quincy Jones a transformé le quartier d'Arkham en un vrai New York 1997 regroupant ainsi tout le vilain gratin de Gotham. Découpé en quartier aux couleurs des grands ennemis de Batman (façon cirque chez le Joker, un poil bipolaire chez Two-Face, ou encore glacial chez le Pingouin), cette prison géante est dirigée par Hugo Strange. C'est vrai que mettre un savant fou à la tête d'une ville de dégénéré ça peut se tenir ;). Enfin bref, pour mettre un terme à cette folie, c'est sous les traits de Bruce Wayne que notre cher héros mène campagne. Mais il va vite se rendre compte qu'il va falloir enfiler sa cape et ses collants pour être plus efficace.

Et ça continue encore et encore. C'est que le début d'accord d'accord...

Comment sublimer un jeu déjà parfait. Et bien on reprend la même recette, on transforme un univers fermé en un beaucoup plus ouvert. On améliore deux trois petits trucs au niveau de la maniabilité. On caresse le fanboy dans le sens du poil en y injectant une bonne partie des éléments qui font le succès de Batman. On mélange le tout, et voilà. Rien que la liberté de jouer au Dark Knight et de planer de toit en toit à coup de grappin et de cape me suffit. Autant dire que tout le reste c'est du pur bonheur. On retrouve ainsi une progression au fur et à mesure des gadgets débloqués. Le jeu regroupe des phases d'explorations, d'infiltration, d'éliminations, d'énigmes et de combats qui font appel à tout notre arsenal et demandant ainsi une parfaite maîtrise de Batman. Une fois n'est pas coutume cette suite propose dès le départ de commencer avec tous les gadgets débloqués dans le premier épisode. On débute donc de base avec une multitude d'aptitudes. Avoir retourné le premier volet dans tous les sens aide donc plutôt bien à la maîtrise de toutes ces capacités.

It's not who I am underneath, but what I do that defines me...

Une fois de plus, RockSteady retranscrit à merveille la sensation de puissance du Dark Knight. Tout d'abord dans les combats avec cette simplicité et cette fluidité accrue pour le coup avec l'apparition de raccourcis pour accéder à tous ses gadgets. Paradoxalement cette puissance est d'autant plus ressentie par la vulnérabilité du Caped Crusader notamment face aux armes à feux ou encore d'immenses vagues d'ennemis. C'est alors tapi dans l'ombre et en usant de stratégie ainsi que de toute sa panoplie qu'on réussit à venir à bout de n'importe quelle situation. Et quel pied on prend lorsqu'on enchaîne quelques éliminations discrètes, puis on surgit sur le groupe restant en lançant quelques gadgets bien placés pour enfin disparaître à coup de fumigène. Idem pour les phases de combats qui demandent une certaine réactivité et un minimum de stratégie pour maîtriser des dizaines et des dizaines d'ennemis simultanément. Enfin bref, quelque soit les moments on prend un pied absolu.

D'un point de vue scénario, il est assez réussi pour nous tenir en haleine. On pourra lui reprocher de mettre un peu trop en second plan certains personnages mais ça a l'avantage de pouvoir rencontrer un tas de vilains aussi. Pour moi ce qui importe le plus dans un jeu c'est l'immersion et ici on est très bien servi. La bande son est fabuleuse et je trouve qu'elle fait plutôt bien écho avec celle d'Hans Zimmer qui servait The Dark Knight et Begins. La modélisation d'Arkham City est absolument bluffante. Certes la ville n'est pas immense mais il n'y a pas un quartier qui se ressemble et chaque recoin est très soigneusement détaillé. Comme je le disais un peu plus haut, on retrouve une parfaite ambiance à la New York 1997 dans Gotham City. Et rien que ça c'est le pied (encore une histoire de pieds).

D'un point de vue de la durée de vie, là aussi on en a pour notre argent. Bien que la trame principale se termine assez rapidement, Arkham City regorge d'évènements annexes entre les centaines d'énigmes de l'Homme Mystère, les quêtes secondaires qui vous feront croiser des personnages tels que le Chapelier Fou, Azraël, Zasz ou encore Hush ainsi qu'un paquet de défis combats et éliminations. Le challenge est au rendez-vous et autant dire qu'il va y avoir du boulot avant de réaliser les 100%.

Les Mad Men du Marketing

Un petit point sur le sujet qui fâche à savoir le pass Catwoman. Vous le savez le développement d'un jeu comme ça nécessite une multitude de personnes. On a les développeurs, les designers, les scénaristes, etc. ainsi qu'une équipe marketing. Vous savez ceux qui savent mieux que tout le monde comment vendre un jeu et surtout comment pourrir votre pouvoir d'achat sur tous vos divertissements. Leur plus grande trouvaille ces dernières années était les DLC, ou comment transformer un jeu à 70€ en un jeu à 90€ avec des petits ajouts qui à une certaine époque aurait pu se débloquer en fin de jeu. Mais bon, pour la plupart, ces DLC étaient loins d'être obligatoires et finalement ne gâchaient pas forcément l'expérience de jeu. Et bien pour Arkham City, ils ont trouvé mieux en amputant une partie du jeu par le biais du fameux pass Catwoman. Quezako ? Et bien resituons le contexte. Depuis l'annonce d'Arkham City, toute la comm' est centrée bien évidemment sur Batman mais aussi sur Catwoman. Pendant plus d'un an, on nous a fait saliver du Catwoman à toutes les sauces sauf que finalement pour faire joujou avec la belle Sélina, on doit remplir certaines conditions. Le jeu sort enfin, on insère notre galette dans le lecteur et voici ce que l'on a. 1. Télécharger une mise à jour (normal, on est à peine en day one et il y a déjà une maj à faire). 2. Entrer le pass Catwoman. 3. Retélécharger une maj. Donc pour résumer, si tu n'as pas internet tu l'as dans l'os, si tu as acheté ton jeu d'occaz, tu l'as aussi dans l'os, si on te l'a prêté, tu l'as bien sûr dans l'os. Rassurez vous pour les deux derniers cas il est toujours possible d'acheter ce passe pour la modique somme de 10€. C'est une façon pas très classe de court-circuiter le marché de l'occasion certes. Mais le fait de communiquer à mort sur un élément pour découvrir qu'il ne sera pas accessible à tous ça craint. C'est tolérable sur les contenus additionnels, là non. Surtout que ça fait une mauvaise pub pour un jeu qui est magnifique. Merci le marketing ! Je distingue bien le marketing car cette mauvaise opération ne gâche en rien la qualité intrinsèque du titre ainsi que le travail fabuleux des développeurs.

Cette parenthèse étant fermée, je peux enfin conclure et déclarer Batman Arkham City comme mon Game Of the Year 2011 !!!

Les plus :

Batman !!!!!!!
La liberté
L'ambiance & le design
Tellement de choses à faire

Les moins :

Le pass Catwoman
Les personnages secondaires un poil trop en retrait
Kothlis
10
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le 28 mars 2012

Critique lue 320 fois

Kothlis

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