Label Ubi

Quand Jim Lee décide de créer un nouveau personnage devant faire ses premiers pas dans le jeu vidéo, ça donne Rise of Sin Tzu, un jeu Batou pris en charge par Ubisoft. Le résultat est sans appel, on ne reverra plus jamais ce protagoniste. Il faut dire que Batman et Ubi n'ont jamais vraiment fait bon ménage, et cet opus ne fait que corroborer cette évidence.

Rise of Sin Tzu est un beat'em all en 3D à la direction artistique cartoonesque permettant pour le coup au jeu, très loin d'être un foudre de guerre, de ne pas être moins beau qu'il ne l'est déjà. On incarne au choix l'un des quatre protagonistes de l'aventure à savoir le Bat, Robin, Batgirl ou Nightwing. Chacun dispose de sa palette de coups et combos et des petites animations et autres gimmicks personnels. Mais dans les faits, ils font tous un peu doublon, i.e. Batman et Nightwing sont les costauds qui tapent dure et les deux autres les plus faiblards compensant cette lacune par leur vitesse.
On enchaîne des niveaux assez longs où l'on poutre de l'ennemi par vague. Le hic, c'est qu'il y a constamment un timing, soit pour sauver un civil au prise avec un caïd, soit pour désamorcer une bombe, voir juste pour battre un nombre d'adversaires donné. Le chrono se réinitialise à chaque objectif atteint et ainsi de suite jusqu'à la fin du niveau. Et l'on a vite fait le tour du concept, car c'est au final toujours la même rengaine. Seul les boss se démarquent avec des stratégies bien précises à adopter. Le reste devient aussi vite ennuyeux que répétitif.

Le problème est qu'ici, le jeu est trop long. Un peu plus de six heures pour arriver au boss final, là ou un tas de mètres étalons du genre se torche en moins de deux tout en proposant un rythme infernal pour tenir en attention le joueur. La répétition des zones identiques avec objectifs similaires jouent clairement en la défaveur de cet opus.
Question répétitivité, les grande majorité des combinaisons de coups se contentent d'un enchaînement de touches croix et carré, renforçant la sensation de masher toujours les mêmes boutons. Et ce n'est pas les nombreuses combinaisons à acheter pour upgrader ses persos qui changent vraiment la donne. Du coup on bourrine la plupart du temps, et le pire, c'est que ça passe sur 95% du jeu, avant d'arriver au niveau final devenant quasi injouable avec cette altération d'état que te balancent en boucle les ennemis et inversant les contrôles directionnelles. Tout ça pour au final se retrouver face à un boss final très coriace que je ne pourrais malheureusement jamais mettre au tapis, la faute à un bug récurrent le faisant se coincer dans la petite salle où il rentre, et ce, à chaque fois au même stade d'avancement de l'affrontement. Frustrant.

On pourra rajouter la caméra au festival sur laquelle, hormis, un micro zoom, l'on n'a aucun contrôle, et offrant quelques cadrages inédits dans un beat'em up, le meilleur restant dans le combat final (encore lui) où l'on ne voit pas la moitié du temps l'ennemi plus rapide que Flash dans un grand jour. Ouais, le duel est designé avec le cul, mais on n'est plus vraiment à ça près à ce moment-là de l'aventure.
Un dernier soucis majeur. Si de nombreux tips sont disponibles pour aider le joueur, ainsi qu'un récapitulatif des commandes, celui-ci oubli cruellement d'expliquer le principe des Power Moves, du coup tu peux faire limite tout le jeu sans y avoir recours, pour ensuite pleurer sur le boss final intouchable sans ces derniers. Et l'info est quasi introuvable sur le net en plus. Bon en gros, quand votre jauge en rouge est rempli, vous appuyez sur l'une des touches simples de coup basiques et vous la maintenez suffisamment longtemps pour admirer l'attaque dévastatrice qui s'en suit.

Bref, si il y avait un label Ubisoft récompensant les plus belles des nombreuses bouses que la boîte a pondue, Rise of Sin Tzu l'arborerait fièrement. Presque un savoir-faire unique à ce niveau-là.