Une Bombe ! Dans tout les sens du terme...
Dévoilé par Sega en mai 2008, Bayonetta est le second jeu développé par Platinium Games pour le compte de Sega après le sanglant MadWorld sur Wii. Le public européen dut attendre longtemps avant de pouvoir prendre le contrôle de la belle sorcière, en effet, le jeu sort début 2010, soit près d'un an et demi après avoir été annoncé. La longue attente sera-t-elle dignement récompensée ?
Bayonetta est un beat them all dont le style se trouve être similaire à la célèbre série Devil May Cry de Capcom, normal me direz-vous puisque le projet fut dirigé par Hideki Kamiya, père des aventures de Dante. Le jeu débute alors que les sorcières de l'umbra, à savoir Bayonetta (représentant les forces des ténèbres) et Jeanne (qui elle défend la lumière), se livrent un combat sans merci. Vingt ans plus tôt, la jeune femme s'était réveillée au fond d'un lac, amnésique, enfermée dans un cercueil immergé. Tout au long du jeu, guidée par de vagues souvenirs, la belle sorcière tentera de renouer avec son passé et devra faire face à de terribles péripéties armée d'une incroyable décontraction et d'une confiance en soi à toute épreuve. Des traits de caractère qui ne sont pas sans rappeler ceux d'un autre personnage de Sega, le célèbre hérisson bleu, Sonic.
Comme dans tout beat them all qui se respecte, le principe est le suivant : le joueur doit atteindre la fin d'un niveau donné en survivant à des hordes d'ennemis de plus en plus coriaces. Mais ce qui différencie un bon BTA d'un mauvais, c'est le gameplay et autant le dire tout de suite, celui du titre de Platinium Games est une pure merveille, en effet, les combos sont incroyablement nombreux et variés, ce qui confère à Bayonetta une richesse insoupçonnée d'autant plus qu'il est possible d'utiliser de nombreuses armes différentes ayant chacune ses combos propres. De plus, il est possible de les combiner afin d'étendre encore un peu plus des possibilités déjà gargantuesques et il est également possible de faire appel à quelques invocations, appelées "Demons infernaux" qui auront pour but de clore de façon spéctaculaire un combat difficile. Ensuite, la durée de vie se révèle très correcte pour un jeu de ce genre, il vous faudra donc une quinzaine d'heures afin d'en voir le bout en mode normal, le challenge étant assez relevé et certains combats de boss se révélant extrêmement longs, notamment sur la fin.
Visuellement, Bayonetta est toutefois assez inégal : si certains décors rendent plutôt bien à l'écran, d'autres sont inexplicablement bâclés et rappellent la génération de console précédente, globalement, les textures sont donc très grossières et anguleuses pour ce qui concerne les environnements. En revanche, la modélisation des différents personnages et ennemis se trouve très convaincante et les gigantesques boss impressionnent, ce qui donne lieu à des affrontements épiques et mémorables comme celui de Fotitudo, Hydre qui fait office de premier boss, le tout dans une fluidité quasi-parfaite. Mais malgré quelques défauts d'ordre technique, Bayonetta parvient sans mal à nous plonger dans son univers totalement déjanté avec sa patte artistique unique et ses personnages attachants et charismatiques que sont Rodin, Luka ou encore l'irrésistible Cereza dont les subtilités et véritables identités se dévoilerons un peu plus au fil du scénario.
En conclusion, Bayonetta se révèle un jeu extrêmement riche et passionnant de par son gameplay aux petits oignons et son univers totalement loufoque. Il demeure l'un des grand jeux de l'année 2010 et s'impose sans doutes comme le meilleur Beat them all de cette génération, surpassant sans problêmes tout ses concurrents, aussi nombreux soient-ils.