Sous l'eau c'est grand... sous l'eau c'est graaaand !

Continuant ma quête consistant à faire les jeux pc que j'avais raté ces 15 dernières années, je m'atèle enfin à Bioshock.


Et si on m'avait teasé autour du monde de Rapture, sur l'univers unique de son univers, sur son ambiance et les choix moraux autour des petites soeurs, le jeu ne m'avais pas dit que caché derrière son aspect FPS se trouvait un jeu à d'aventure très très bien écrit. En effet, Bioshock est avec les Portal l'exemple d'un équilibre parfait entre un gameplay très fun et une histoire très prenante.


Au début mes efforts pour comprendre l'intrigue étaient un peu nuls, j'étais comme le personnage principal, complètement largué, m'obligeant à lire les journaux audios de gens sans doute morts dont je n'avais rien à faire et suivant mon guide (Atlas) d'une oreille distraite. Au début, je voulais surtout acquérir les nouvelles armes, les nouveaux pouvoirs, explorer la map et collecter de l'argent pour survivre. Au départ, le jeu m'a lâché en mode "survival" (notamment si l'on commence par le mode "moyen") je ne savais pas si j'allais avoir assez de munitions pour mes armes, assez de seringue d'EVE pour déclencher certains pouvoirs, j'avais peur qu'on me saute dessus, je me faisais sans arrêt toucher par les tourelles.


Et puis, petit à petit j'ai trouvé mes marques, découvert comment faire pour éviter que les ennemis me sautentdessus et découvert l'éventail assez énorme de gameplay que le jeu m'offrait : on peut à la fois faire le jeu en mode "gros bourrin" avec des combinaisons de mitraillette et de plasmide de feu, se la jouer ninja en attaquant les gens dans le dos et en se rendant invisible des caméras, ou se la jouer "patient mais préparé" en hackant systématiquement les caméras, les tourelles afin d'entrainer les ennemis dans des pièges mortels dans lequel on aura pas à tirer une balle.


Et petit à petit je me suis immergé dans le jeu : à force de retrouver certains noms (Souchong, Fontaine, Tenenbaum) et d'entendre leurs compte-rendus, les messages de propagandes et les pubs débiles ("Marie, tu es simplement en descente de plasmide") j'ai commencé à m'impliquer dans cet univers où tout le monde (ou presque) vous semble complètement antipathique. (Et qui aligne une sacrée collection de méchants.) Notre personnage est une sorte de nettoyeur qui arrive après la catastrophe, qui est témoin des règlements de compte des uns envers les autres et détruit les derniers éléments d'une société définitivement tombée dans la décadence. La lecture des wikis m'a permis de voir que pas mal d'éléments étaient présent depuis le début même si je ne les avaient pas remarqués, formant un tout très cohérent.


Andrew Ryan, le fondateur de Rapture, me fut immédiatement antipathique avec sa philosophie objectiviste (mais très américaine) m'a filé la nausée par son côté "tout ceux qui frainent ma libre entreprise sont des parasites" et fait penser à un Ford ou un Walt Disney puissance 1000. Il s'avère littéralement odieux, même si son goût pour le mélange d'art déco, de Jazz, d'océan et d'influences rétros d'années 20 à 50 n'est pas pour me déplaire. Il y a dix ans, Bioshock tranchait complètement dans tout ce qui avait été fait en matière de FPS jusqu'ici et fait de façon géniale.


Pour le reste, on m'avait parlé du dilemme des "petites filles" entre le fait de les tuer et de les épargner mais celui-ci n'a pas duré : quand j'ai vu la première d'entre elle, je me suis refusé à la tuer malgré son "aspect" monstrueux, quitte à avoir un jeu plus dur.


Et encore, ça n'est pas le cas parce que le jeu m'a récompensé d'avoir fait ce choix et j'ai débloqué la "bonne fin" dès mon premier run. Et celle-ci est assez touchante.


On pourrait gueuler sur certains trucs : la répétitivité de l'aspect Puzzle-Game lors du détournement des tourelles, la nécessité de photographier tout ce qui bouge si on veut évoluer, le manque d'intérêt de certains pouvoirs (notamment la glace, qui oblige à vider beaucoup de cartouches pour au final voir l'ennemi ne rien rapporter du tout.)


Ha et en pinaillant, j'ai trouvé un peu vain un des plots twist de milieu de jeu :


Le fait qu'Atlas / Fontaine nous demande "gentiment" de faire des actions, ce qui répond à un contrôle mental, est loin de m'avoir fait tomber de ma chaise. Le jeu ne m'a jamais fait agir comme si j'étais "contrôlé" par ses suggestions, mais juste parce que ce qu'il me demandait tombait sous le sens (ramasser une arme par terre pour se défendre) ou parce que le game-design des niveaux m'obligeait à suivre le fil de ses suggestions.


Mais ces objections ne sont rien comparées à la richesse et au fun que Bioshock déploie durant sa vingtaine d'heures de jeu.


Le seul problème de ce jeu c'est ce HIC énorme :


La version "Remastered" qu'on est obligé de jouer si l'on veut enfin s'offrir le jeu sur Steam Crashe. E-NO-R-ME-MENT et surtout elle crashe SOUVENT pendant les phases de sauvegarde et de chargement. Combien de fois j'ai dû me retaper un passage du jeu que je venais de faire ? Combien de fois j'ai sauvegardé la peur au ventre sans savoir si ça allait fonctionner ou si j'allais bêtement effacer ce que j'étais en train de faire depuis dix minutes.


Après, cette version est chouette, offrant des très beaux rendus, un musée avec des artworks, des commentaires des développeurs (qui auraient été bien plus chouettes s'ils avaient été sous-titrés, parce que c'est limite se taper une vidéo d'une heure) et trois petits challenges qui transformerait presque Bioshock en jeu d'énigme. Elles sont tellement chouette qu'on se demande pourquoi ne pas en proposer plus (voir avoir un "hub" pour que la communauté les partage à la manière des cartes créées par les fans de Portal 2.)


La version remastered offre aussi la possibilité de refaire le jeu en conservant ses upgrades. Je me suis dit que ça pourrait être chouette de m'en faire un speedrun de cette façon, histoire de débloquer des succès et de passer devant des trucs qui m'avaient échappés au début.


Et puis le jeu à planté au bout de 20mn et j'avais pas sauvegardé ! Fuck it 2K, je vais jouer à autre chose. Dommage, car à le refaire j'étais étonné de voir à quel point de nombreux éléments avaient déjà été mentionnés mais que j'étais trop occupé sur mon jeu pour les remarquer. Je le ferais peut-être plus tard si un patch plus performant voit le jour.... mais je suis curieux de voir ce que donne le 2.


Temps de jeu : 36 heures - 69% des succès débloqués !

le-mad-dog
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le 23 juin 2017

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