Un univers beau, intelligent et glauque à souhait

Un jeu mythique auquel j'avais hâte de m'attaquer. Et comme j'avais pu le lire ici et là, "BioShock" est une véritable oeuvre vidéo-ludique, tant sur la forme que sur le fond.

Personne ne peut nier que l'univers dépeint dans "Bioshock" est d'une originalité et d'une maîtrise à toute épreuve. Les couloirs sombres et glauques de Rapture empruntent autant au steampunk, qu'aux jeux de zombies, pour un résultat des plus réussis. La présence de petits sœurs avides d'Adam et de leurs puissants protecteurs installe par ailleurs une atmosphère inquiétant autant que malsaine. Quant à la trame de fond, inspirée des mouvements libertariens et de la philosophie délirante d'Ayn Rand, elle confère évidemment une épaisseur indubitable à l'histoire. D'un superbe huis-clos dans une cité sous-marine qui prend l'eau de toute part,on passe à une oeuvre magistrale aux interprétations multiples.

C'est finalement sur l'aspect gameplay à proprement parler que je retire mes deux points à "Bioshock". La répétitivité des scènes de combat, des ennemis et des actions finissent par agacer à la longue. On a l'impression de passer son temps à chercher des bouteilles, des seringues d'eve et des munitions dans la moindre caisse qui traîne. Quant aux chrosômes, ils deviennent lassant à force d'assaut incessants et attendus.

Mais on pardonne bien vite ces faiblesses au vu de la richesse de l'univers dans lequel on évolue et d'une évolution scénaristique bien pensée : décors somptueux, mises scènes tantôt grotesques tantôt grandioses, personnages ambigus que l'on apprend à connaître au fur et à mesure du jeu, intrigue qui évolue au gré de la découverte d'enregistrements... Et une fin surprenante et maîtrisée, qui donne encore plus de profondeur au jeu. Un jeu qui se découvre, se ressent et se savoure pleinement le soir, dans l'obscurité...