Bioshock Infinite est un jeu que j'ai sans doute moins aimé que la plupart des gens. Cela dit, malgré ses nombreuses qualités, je ne suis pas fan de la licence Bioshock tout court, y a ça. Burial at Sea opère un changement de décor, et nous replonge au coeur de Rapture, ce qui est franchement une chouette idée.


On incarne de nouveau Booker Dewitt, résidant cette fois dans Rapture (univers parallèles, tout ça, l'excuse bidon parfaite pour faire n'importe quoi), un peu avant le bordel du premier jeu. Sa fille, Sally, a été enlevée, et Elizabeth, plus âgée, frappe un jour à sa porte pour le mettre sur la voie de son ravisseur. S'ensuit une courte enquête puis le dézingage décérébré habituel dans les tréfonds de la ville.


Je mentionne ce dernier point parce que c'est quelque chose qui m'a toujours choqué dans les Bioshock : les NPC majoritairement hostiles. Je sais, c'est courant dans le jeu vidéo, et c'est généralement justifié dans Bioshock, mais... quand même, je sais pas, les Splicers, ils ont une vie, ils s'entretuent parfois mais pas tout le temps, et dès qu'on apparait, tout le monde semble instinctivement savoir qu'il faut nous massacrer (c'était un peu moins le cas avec Bioshock Infinite, je le concède). Bref, c'est relativement un détail, mais je le mentionne quand même, parce qu'ici, la transition parait très artificielle : au début du jeu on est dans la Rapture "normale", où les gens ne passent pas leur temps à s'entretuer, et puis on se réveille dans les ruines coulées du quartier de Fontaine, apparemment transformé en prison par le maitre de céans, et tout le monde est sauvage. C'est une transition désagréable et facile.


Bon, passons à des choses plus concrètes : déjà, c'est super joli, et on retrouve le côté semi-ouvert des meilleures heures du level design Bioshock. Quelques modifications de gameplay ont été opérées, comme le retour d'une roue des armes qui permet de collecter toutes les armes du jeu, et on a droit à un plasmide de glace (déjà présent dans les deux premiers jeux si je ne m'abuse) et à une arme qui fait exploser les ennemis à distance. C'est l'ensemble du nouveau contenu en termes de gameplay. C'est peu.


D'ailleurs, en parlant de peu, on est quand même sur quelque chose de très court. J'ai pas compté, mais je doute qu'on dépasse les deux-trois heures.


Quant au scénario, il se finit sur un plot-twist foireux. Apparemment faut voir l'épisode 2 pour mieux comprendre, mais honnêtement, j'ai beaucoup de mal avec l'excuse des univers parallèles, qui permet désormais de faire un peu n'importe quoi. On en a un nouvel exemple ici : on va dire que Booker Dewitt il est à Rapture dans cet univers, comme ça on doit pas aller creuser trop loin pour rattacher ce DLC à l'histoire. Et on va dire qu'on a une Elizabeth d'une autre ligne temporelle qui se ramène et qui va faire des références, du name-dropping et du foreshadowing pour faire mouiller les fans à bon compte. Et pour finir, on va emmener l'histoire dans n'importe quelle direction, parce que maintenant on peut faire un peu ce qu'on veut vu qu'on a canonisé les dimensions parallèles.


Cela dit, j'ai pas mal aimé l'idée autour du sauvetage de Sally, c'était méchant, c'était sympa.


Mais voilà, c'est un add on un peu quelconque et trop court, même s'il est satisfaisant pour un fan de la licence (même moi malgré mes critiques j'ai pas détesté).


Cependant, le tarif est scandaleux, n'achetez pas ça à 15€ (ouais le prix est toujours celui-là cinq ans après la sortie), ni même à moitié prix.

Antevre
6
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le 12 nov. 2018

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