Bloodborne, le sang comme ami

Il y a un an j'ai lancé le jeu de FromSoftware, rempli d'apriori, de pré-notions, "est-ce trop dur?" "vais-je avoir le temps?" Pourtant j'ai pris mon courage à deux mains, j'ai accepté mon destin et je suis devenu un chasseur.
J'ai un rapport très particulier avec les jeux de Myazaki, souvent considéré comme un génie du XXIe Siècle il m'inspirait il y a encore peu de temps qu'une légère méfiance venant d'un homme qui vend son pain en travaillant l'idée d'un jeu rude. Bloodborne a été mon premier bain dans son univers non sans difficulté, non sans tasse, mais que ne fut pas ma surprise en découvrant les merveilles profondes de son travail. J'ai démarré ce jeu au début de ma décompensation, comme un écho à ma maladie. Cela se transmet partout dans Bloodborne, de la première à la dernière porte, on y voit la dépression d'un monde sans sens où la contagion et la folie a pris la place de l'humanité qui ,devant sa terrible mortalité, préfère prier des Dieux à la puissance incontrôlable. Hommage à Lovecraft, amour pour la souffrance, Bloodborne nous questionne sur notre humanité, sur notre vision du beau et du moche, de la monstruosité et de la mort. Petit être affrontant l'univers, on apprend par la défaite à combattre nos peurs. Bientôt nos pires cauchemars deviendront des simples cibles à abattre. On se forge tandis que le jeu avance, notre esprit, telle une lame à chaud pénètre la souillure mystérieuse de ce jeu occulte. En le lançant c'est comme si on ouvrait le Nécronomicon, un amas de connaissance qui vient nous frapper, on est livré à nous-même, perdu devant l'infini, happé.
N'ayez pas peur chasseur•e, votre arme au clair viendra à bout des pires créatures qui parcourent ce monde.