Présenté comme le grand retour du RPG traditionnel au tour par tour, Bravely Default a beaucoup fait parler de lui. Développé par les personnes responsables de la saga Final Fantasy, possédant un système de combat innovant, visuellement à tomber, pas étonnant que ce jeu ait été le hype de la fin d'année 2013. Alors au final, ça donne quoi ?
Le scénario tout d'abord. Il possède les caractéristiques d'un Final Fantasy basique (héros de lumière, scénario en lien avec les cristaux, le méchant qui tire les ficelles dans l'ombre...). La grosse originalité est le twist au milieu de l'histoire, mais sinon c'est ultra classique et ça ne sort pas des chemins balisés. A mon sens cela n'est pas un défaut, le jeu livrant ce que j'attendais, mais je comprends certains déçus. Il faut par contre noter que les chapitres 5 à 7 sont vraiment pénibles, ne donnent pas envie de continuer et montrent une certaines paresse des développeurs. Cela a beau être justifié scénaristiquement, il manque vraiment quelque chose pour nous pousser à continuer.
Les quatre personnages principaux ont des traits de personnalité clichés au départ mais leur évolution est faite correctement et on finit par s'attacher à eux. Cela vient en partie des dialogues optionnels, qui créent petit à petit une cohésion dans le groupe. Les voix aident aussi à cela et sont réussies (je juge uniquement le doublage japonais). D'ailleurs la cartouche accomplit la prouesse de contenir un jeu entièrement doublé en deux langues. Chapeau.
La direction artistique du jeu donne un grandiose à tous les lieux : les décors sont en fait des immenses tableaux à l'aquarelle qui, une fois en plein écran, font ressortir le charme et l'épique de l'aventure. La musique quant à elle fait son travail. Les premiers thèmes entendus sont excellents mais les suivants sont soit des remix soit des pistes anecdotiques (grosse déception pour la musique du boss de fin).
Le gameplay constitue l'intérêt majeur du jeu, contrairement à ce qu'on pourrait attendre d'un jeu de rôle. C'est simple, il propose un jeu au tour par tour à l'ancienne sans toutes les contraintes que cela implique. Deux commandes font leur apparition : Default permet de se protéger et de "sauver" son tour tandis que Brave donne l'opportunité d'attaquer jusqu'à quatre fois de suite, avec ou sans tours "sauvés" au préalable. On peut donc attaquer dès le début du combat quatre fois de suite, mais cela implique de rester trois tours sans rien pouvoir faire. On peut aussi paramétrer le jeu pour les combats : taux d’ennemis allant de +100% à -100%, difficulté pouvant être changée à tout moment, vitesse de combat pouvant aller jusqu'à x4, tout est là pour farmer l’expérience, l'argent et les points de compétences tranquillement. Une véritable révolution.
Les points de compétences sont utilisés pour améliorer la classe actuelle du personnages. Elles sont variées (24 classes) et, avec leurs compétences acquises, permettent de créer une quasi-infinité de stratégies. Ce système est addictif et monter ses jobs est un plaisir.
Enfin, on peut noter la présence d'un journal mystérieux qui a une utilité scénaristique mais qui sert aussi de lexique des objets, des lieux, des personnages et des monstres. Idéal pour ceux qui aiment compléter leurs jeux à 100% (comme moi). Via ce journal on peut aussi regarder n'importe quelle cinématique du jeu, à n'importe quel moment. Un objet utile donc, qu'on aimerait voir plus souvent dans les RPG.
Je vais lister les quelques éléments que je n'ai pas encore abordé :
-Les donjons se résument à des labyrinthes tous construits de la même manière, avec des passages secrets durs à trouver, grosse déception.
-La fin se termine trop vite et fait vraiment "Maintenant, achète la suite". Par contre j'ai aimé que l'élément de résolution soit un élément de Gameplay, c'est très intelligent.
-La répétitivité de quelques cinématiques, qui sont heureusement passables.
-Les villes, déjà pas nombreuses, qui ne sont pas très intéressantes.
Voila. Bravely Default renouvelle le RPG dans son gameplay mais pas dans son scénario, trop répétitif. Toutefois, l'ensemble de ses qualités en font un très bon jeu. Si Bravely Second arrive à s'affranchir des quelques défauts de son prédécesseur, il sera à coup sûr un chef-d'oeuvre.