Bravely Default fait partie, sans aucun conteste, des meilleurs jeux de l’année 2014. Les critiques ne retiennent que quelques éléments scénaristiques, qui ont tout de même leur importance, et qui agacent autant les personnages que les joueurs. L’expérience de mise en abîme est totalement réussie, tant par des environnements développés, dessinés à la main de manière impressionnante, que par un système de classes/jobs super bien ficelés, mais en même temps accessible à tous et simple d’utilisation, qui ne s’adresse pas uniquement aux aficionados des JDR vidéo. Prosaïque, mais efficace, Square Enix fait ainsi du neuf avec du vieux, avec beaucoup d’audace et une sincérité particulière, dans une intrigue qui n’est peut-être pas ce qu’on attend, jusqu’au-bout, mais qui réserve son lot de surprises dans un classicisme singulier, ce qui en fait tout un paradoxe.
C’est sans doute cette absence de prétention du côté des développeurs, qui en font un jeu à part, censé s’inscrire dans une tradition japonaise qui n’était peut-être pas accessible aux joueurs du monde entier dans le système de jeu. Voilà pourtant que le système Brave/Default pour accomplir plusieurs actions en un même tour apporte la fraîcheur à une série qui se réclame des plus conservatrices. Elle trouve ainsi le compromis entre une forme d’action-JDR (auquel le jeu était destiné dans un premier temps), comme Tales of Zestiria, et de JDR-Japonais pur, où le joueur est totalement libre de ses choix et de ses goûts.
Par ailleurs, il est à noter que les musiques absolument exceptionnelles provoquent une immersion totale dans l’univers, et que sous l’apparence juvénile/chibi des personnages reposent une leçon de vie importante sur les hommes et leur comportement entre eux de manière générale.
S’il est toujours difficile de jauger la qualité d’OST en raison de leur caractère subjective, notons tout de même qu’avec 46 musiques en poche, le titre s’offre une diversité agréable à l’oreille, et des thèmes qui semblent ne pas jurer avec les événements auxquels le joueur fait face. La qualité du doublage est d’ailleurs saisissante, quand bien même il est dommage de devoir attendre la fin de l’introduction avant de pouvoir passer les voix en japonais (même si le travail anglophone est tout aussi salutaire, mais peut-être moins « authentique »).
Cela dit, quelques bémols sont présents, notamment dans le manque de travail visiblement rapporté et réchauffé du chapitre 7. Par extension, certains diraient à partir du chapitre 5, mais les nouveaux dialogues sont bel et bien présents dans le début de cette deuxième partie. Ce n’est qu’à partir du chapitre 7 où on pourrait parler d’un « chapitre de trop », qui, de plus, est incohérent avec ce vers quoi l’intrigue nous pousse entre cette bonne et mauvaise fin.
En somme, ce jeu est mon premier JDR après Fire Emblem, je l’admets. Et je le trouve beaucoup plus accessible, beaucoup plus ouvert que FE : Awakening, ce pourquoi je le recommande aux débutants et, de manière générale, à tous ceux qui voudraient s’immerger dans un univers plein de surprises, et de quêtes annexes à n’en plus finir, dans des moments épiques, classiques, peut-être parfois enfantin, mais qui suffisent à prendre les choses avec légèreté… sans prises de têtes.
Enfin, sauf pour les Boss.