Un coup de pieu droit au coeur des fans
Après un premier opus épique et inoubliable qui nous contait l'histoire de Gabriel Belmont, l'attente fut longue, très longue, pour pouvoir enfin jouer à la suite de Castlevania Lords of Shadow. Les différents trailers et l'incroyable démo ne faisant qu'attiser la flamme de mon désir ardent, de pouvoir incarner Dracula prisonnier de son immortalité cherchant à retrouver ses pouvoir pour vaincre Satan un bonne fois pour toutes.
J'en attendais beaucoup de ce Lords of Shadow 2 et peut être trop même, car s'il est une chose que je peux dire sans hésiter c'est que j'ai été déçu, déçu comme rarement on peut l'avoir été. Après une aventure en demie-teinte dont j'aurais pu pardonner toutes les erreurs, le jeu se termine sur un boss final pathétique et sur une fin honteuse à plus d'un titre pour arriver à un gâchis sans nom.
Mais avant d'en arriver là, revenons en arrière, à tout ce qui fait le jeu et tout ce qu'il y a faire; qui y'a-t'il de bon et de moins bon. Alors histoire de finir sur une note positive, afin d'éviter un bad trop prononcé, commençons par ce qui ne va pas.
En haut de la liste on retrouve, ces phases dans la ville moderne répondant au nom de Castlevania. Il y a au total 4 quartiers dans cette ville même s'il y en a 1 ou 2 qui arrivent à tirer leur épingle du jeu, l'ensemble reste fade et terne même si cela reste cohérent et qu'on peut se dire à certains endroits que "ha oui là c'est beau" ils ne tiennent pas la comparaison avec le château. Car l'aventure se déroule sur 2 tableaux: l'un dans la ville, l'autre dans le château. Et même si le jeu commence dans le château par un passage on ne peut plus grandiose, on se retrouve vite dans cette ville construite sur les restes du château et qui vous ramènent à la dure réalité: du métal, des bornes d'incendies, des trottoirs et des parkings souterrains... Puis le temps passe et la BIM grosse claque dans le museau, nous nous retrouvons dans le château avec ses décors immenses, détaillés et gothiques à souhait. Tout respire la "fantaisie" de Dracula et qu'est-ce que ça fait du bien de pouvoir déambuler dans cette oeuvre d'art majestueuse! Malheureusement pour en voir plus il faudra d'abord refaire un tour en ville et c'est là que ça fait mal, le rythme de progression en souffre et se voit cassé net. S'ils avaient été peut être un peu plus travaillé les environnements de ce monde moderne auraient pu nous tenir en haleine le temps de revenir au château, mais dans ce cas présent tout ce que ça fait, c'est que ça nous donne envie de retourner très vite dans le château.
Deuxième point qui me chagrine: le scénario. On nous promettait monts et merveilles, une conclusion épique et après avoir fait le 1, une aventure riche en rebondissements et d'évènements marquants; mais là pour le coup on repassera. Pour ma part, soit ça ne m'a fait ni chaud ni froid, soit ça m'a carrément choqué au vu de l'absurdité de la situation ou bien j'avais déjà presque deviné. /!\ ATTENTION ZONE DE SPOILS /!\
Que dire de la mort de Victor Belmont, personnage bien badass qui a l'air de tenir à rôle important et qui se voit tuer d'une manière complètement ridicule tout ça pour pas grand chose, là on sent clairement le manque d'inspiration. Et le twist final qui nous révèle entre autre que le chevalier de Zobek est en fait ... attention roulement de tambour... Alucard! Wahoou quelle révélation, alors que peut être pour certain ça ne semblait pas évident mais pour moi ça m'a sauté aux yeux.
Et donc ce twist qui nous raconte qu'après la bataille épique contre le paladin bah en fait Dracula il a fait un bon gros somme ce qui fait qu'il ne s'est absolument rien passé... J'ai eu l'impression de m'être pris une grosse tarte dans la tronche et qu'on s'était tout simplement moqué de moi tellement c'est creux et nul!
Ha oui et de manière générale, c'est du déjà vu: bon Satan va revenir donc faut tuer ses 3 acolytes pour l'en empêcher. Hou mais ça sent Lords of Shadow 1 avec les seigneurs des ombres. Sauf que non car le 3ème qui était censé être le plus fort de tous, se fait tout simplement tué par Satan après avoir été invoqué parce qu'il n'est pas content que Dracula soit toujours en vie... Alors la manière dont il le tue est vraiment "cool" mais WHAT quoi, rien n'explique ce geste, Satan commence déjà à se tirer une balle dans le pied histoire de bien fêter son retour en tuant un de ses plus puissants généraux. /!\ FIN DES SPOILS /!\
Et j'en arrive aux boss et plus spécialement à leur combat, là c'est du bourrinage de touches, aucune subtilités, il n'y a pas à réfléchir longtemps, tu tapes tu tapes tu tapes jusqu'à ce qu'il s'effondre, faut quand même faire gaffe à ses attaques imparables mais c'est tout. Et du coup tous les combats se ressemblent, c'est juste la taille qui change. Et merde après le Titan de Glace, la sorcière corbeau ou le seigneur Lycan, là ça fait tâche, très peu scénarisé, pas épique, ou peu, pour un sous on est très loin du premier opus. A part peut être Carmilla et Victor, le reste c'est basique de chez basique.
D'ailleurs le jeu est plus facile que son prédécesseur, j'ai quand même commencé en difficile et je me suis plus ou moins baladé. Alors que mince quoi, le premier même en ayant bien acquis la technique du contre, j'en bavais pas mal. Mais là bah c'est tranquille, je suis peut être mort plusieurs mais ça c'est à cause des phases d'infiltrations.
Ha les phases d'infiltrations, elles ont fait coulé beaucoup d'encre et pour pas grand chose au final. Même si elles sont mal pensées et très punitives si on n'a pas compris comment on fait, c'est pas la mort parce qu'il doit y en avoir 5 ou 6 et qu'elles ne représentent que 30 min de jeu sur le total. Alors oui, ça casse le rythme, c'est mal utilisé et ça reste bancal mais au moins ça apporte un peu de nouveauté et on ne peut pas reprocher à Mercury Steam d'avoir essayer d'apporter un peu de sang neuf.
Alors là, on va attaquer les gros du sujet, le passage qui m'a presque fait couler une larme, qui m'a dégouté et qui m'a comprendre l'ampleur du gâchis: la fin et son boss de fin /!\ SPOILERS /!\
Le boss de fin comme tout le monde s'y attend est Satan (hohoho) et tous ceux qui ont joué au premier Lords of Shadow se souviennent de ce combat intense et du dénouement qui suivi: hé bien accrochez-vous car là on entre en zone sensible. Le boss se caractérise par deux phases, l'une ou on escalade un énorme léviathan afin d'aller lui planter ses propres bouts d'amures, 2 actions à effectuer et la bête s'écroule... Ha ouais quand même, moi personnellement, je n'aurai pas dit non à un combat dracolyche v2 parce que là c'était... NUL. Puis vient le combat contre Satan himself, sauf que non en fait... Celui-ci prend le contrôle du corps d'Alucard (qui pour le coup n'a toujours pas retirer cette immonde armure...) on le tabasse encore et encore, bon au bout d'un moment il a quand même mal, blablabla, tu ne tueras jamais ton fils pour m'anéantir, là Gaby replique d'un "You don't know me Satan" brandit la croix de combat (qu'Alucard avait récupérer) et va planter son fils mais Satan finit par se retirer, Dracula ayant de super réflexe devit son coup, attrape Satan le plante et c'est fini!
Hé oui on en est là, une mort ridicule, un combat fade et sans véritables enjeux, bref je crois que pour le coup on a eu affaire à l'un des pires boss de fin de jeu.
Imaginez un peu, une escalade incroyable du Léviathan, un combat contre Alucard possédé (ouais les mecs ils sont à 2 contre 1 quand même) et puis ensuite Satan plus fort que jamais dans un combat à mort. Mais non ça on ne l'aura jamais, il faudra se contenter de ça, et là déjà ça fait mal...
Mais c'est pas fini parce qu'arrive la fin, cette fin si épique qu'elle clôturerait la saga Lords of Shadow de la plus belle des façons. Le message tant répété dans les trailers qui amènerait Gabriel à la fin de son immortalité.
Hé bien là aussi il faudra repasser, Gabriel et son fils discute un petit peu, le premier dit que le soleil se lève, il regarde quelque chose que le miroir du destin lui montre, il sourit malicieusement, brise le miroir. son fils visiblement surpris lui demande, "What happens now"? Et là son papounet lui répond "Who know what fate has in store" et il retourne dans l'église où il créchait depuis 1000 ans sous fond de trompettes et tambours... FIN
Ha ouais ça calme n'est-ce pas. Mais bon sang c'est ça la fin épique qu'on nous promettait? C'est comme ça que Gabriel est libéré de son immortalité? C'est comme ça que Gabriel retourne auprès de sa famille. Je me suis sentis trahi rien de plus. Après avoir fait monté la sauce d'une façon si intense, ça s'arrête là, comme ça mais c'est du foutage de gueule pur et simple. Un GÂCHIS monumental, voilà à quoi nous avons eu droit et je ne trouve rien de plus fort pour exprimer un tel merdier. Ce twist, ce boss, ce final mais enfin pourquoi tant de haine envers les joueurs qui se sont tant impliqué dans le voyage de Gabriel pour avoir droit à ça.
J'étais prêt à tout pardonner au jeu s'il me donnait une fin digne de ce nom à savourer mais là non, avec cette fin plus que merdique, c'est tout le jeu qui devient minable, impossible de savourer tout ce qu'on vient de jouer, de se dire que c'était quand même pas mal tellement la fin est minable. Mon ressentie est tel que, cette fin immonde prend le dessus et me fait oublier tous les bons cotés du jeu, parce qu'il en a.
A commencer par les environnements du château, juste à tomber par terre. C'est immense, c'est beau, c'est détaillé et c'est varié. Mention spéciale à la tour de guet et son passage avec Agreus qui m'a littéralement envouté et passionné. Les passages avec Trevor sont empreint de mélancolie et forment les meilleurs moments du jeu et que dire de l'antre de Carmilla qui révèle des décors somptueux et des panoramas de dingues. J'ai adoré l'idée de la boutique tenue par le Chupacabras, ça créé un décalage savoureux avec le personnage de Dracula. Cette boutique servant à s'approvisionner en item spéciaux que l'on peut aussi récupérer sur les mobs comme le sablier qui ralentit les ennemis une fois touchés, ou encore une orbe qui débloque toutes vos compétences de façons temporaires. Car oui il y a toujours les points d'expériences à dépenser pour (ré)apprendre des compétences au fouet, à l'épée et aux griffes (poings) du chaos. Mais ce n'est pas tout plus, on utilise une compétence plus on remplit une jauge que vous transférez vers votre capacité de maitrise de l'arme; augmenter la maitrise permettant de faire plus de dégâts. Et que dire des musiques, qui bien qu'elles soient peut être un cran en dessous du premier, restent absolument géniales et incroyablement épiques.
De façon générale, le jeu oscille entre le très bon et le moyen avant de s'effondrer net et sans bavures à la fin. Tout n'est pas à jeter loin de là, mais il faut faire avec un rythme haché et une fin aux fraises complètement à coté de la plaque. Pour moi le constat est sans appel, je me suis senti trahi tout simplement, on s'est moqué de moi et on ne m'a pas du tout livré un produit convenable. Pour autant j'ai quand même pris un peu de plaisir à jouer Dracula mais ça s'arrête là.
Voilà c'était Castlevania Lords of Shadow 2 et j'ai comme un gout amer dans la bouche. Cela aurait pu être un jeu énorme et exceptionnel mais il n'est qu'un "bon" jeu et il souffre trop de la comparaison avec son ainé. Merci Konami, merci Mercury Steam d'avoir réalisé ce gâchis.
