Le pouvoir de la moustache ne ferait-il plus effet ?

Gameplay :

Changement de structure pour ce second volet : les principales "fermetures" du premier volet ont disparues et on se retrouve ici dans un petit monde ouvert, semblable à celui de Darksiders 1. Hélas, le level-design n'est vraiment pas terrible du tout. Le retrait de la caméra fixe et de la linéarisation, qui étaient sensés être des améliorations, se révèlent être tout l'inverse et apporter plus de mauvais que de bon.

Malgré la disparition de la séparation en chapitres (mais pas l'absence de chargements...) conséquente de ce changement de structuration, le rythme se retrouve paradoxalement malmené et souffre de hachures. La faute également, à l'une des grosse tare du jeu : les phases d'infiltration. Oui, vous avez bien lu, de l'infiltration dans un Lords of Shadow :o Mais qu'est-ce qui leur a pris d'intégrer ce type de gameplay ? Bien qu'elles ne soient pas à chier, elles ne collent pas avec le type de jeu, cassent le rythme et sont mal intégrées au reste du gameplay.

Au niveau du combat, j'avais vraiment apprécié le système de LoS 1, malgré le manque d'armes. Et au moins à ce niveau, la suite ne déçoit pas et vient perfectionner et enrichir la base initiale. Une arme principale (le fouet) et deux armes spéciales, liées à la magie bleue (la Void Sword) et à la magie rouge (les Chaos Claws). Non seulement tout cela est réussi, mais en plus le système d'upgrades est remarquable : chaque mouvement de chaque arme dispose d'une barre d'expérience. Ainsi, cela pousse à utiliser tout le panel de mouvements disponible pour augmenter la puissance de l'arsenal. La difficulté est toutefois inférieure à celle du premier à cause de la puissance de certaines options : la Void Sword régénère trop de vie, les Chaos Claws font trop de dégâts et les nouvelles reliques sont un peu abusées (redonne toute la vie, magie infinie pendant 30 secondes, ralentit le temps, etc).

La grimpette est de retour mais a été retravaillée : il y a moins de soucis de contrôle, mais justement il y a encore moins de contrôle et plus de scripts. Elles n'ont donc que très peu d'intérêt ludique (voire aucun). Les énigmes, par contre, sont quasi-absentes de cette nouvelle aventure (probablement remplacées par l'infiltration...).



Graphismes :

Aussi bien techniquement qu'artistiquement, ce second opus est hélas, nettement moins beau que son prédécesseur. Là encore, la faute à l'ouverture du monde et au placement de la caméra (qui nous "prive" des plans panoramiques, soigneusement cadrés).

Artistiquement, on perd totalement le charme et la richesse des environnements et du bestiaire de LoS1. À ce niveau, ce dernier offrait un véritable festival. Transposer l'action dans une époque contemporaine était déjà très risqué, mais alors le choix des environnements n'est vraiment pas avisé. Les égouts et les immeubles, franchement non, c'était le truc à ne pas faire. Les monstres eux aussi manquent d'inspiration et se ressemblent tous plus ou moins.

Pour ce qui est du château et de la ville en extérieur, c'est réussi, mais bon, leur monotonie lasse. Dans LoS 1 le château était une grosse portion placée au milieu, entre deux portions bien différentes, de telle sorte à ce qu'il passe crème par sa démarcation dans la globalité de l'aventure. Dans LoS 2 l'omniprésence applatit l'effet.

Toutefois, au niveau des bons points, l'animation et les effets d'impacts ont vraiment fait un bon en avant, l'action étant d'une fluidité très agréable.

À noter aussi que le personnage principal à vraiment la classe cette fois, grâce à des petites modifications bienvenues.



Bande-son :

Ici tout est à peu près sauf, le doublage comme les musiques. Cela dit ces dernières sont généralement moins puissantes et entraînantes (ce qui est probablement voulu vu le ton de cet opus) que celles du premier.



Scénario :

Comme dans le premier opus, ça traîne beaucoup avant de se déouner assez rapidement vers la fin. Si le préambule était plutôt alléchant, l'exécution à de quoi laisser perplexe, et renforce le sentiment de dispensabilité de cette suite.



Durée de vie :

La durée du premier était conséquente et collait avec le voyage et le dépaysement constant. Ici, on se retrouve avec une aventure d'une durée similaire (un peu plus courte, environ 15-16 heures) mais bien moins dépaysante, ce qu'il fait qu'elle est compressée par l'esprit.

Cet second volet offre des heures supplémentaires grâce à l'exploration/backtracking (bien mieux adaptée dans cet opus étant donné l'ouverture du monde) et aux challenges.



Fun, feeling :

LOS1 étant l'une des bonnes surprises de la 7 ème gen, j'appréhendais cette suite comme il se doit, avec quelques craintes vis à vis de l'épilogue. Hélas, ces craintes se sont avérées plus que justifiées. Exit les environnements naturels, exit l'ambiance et le bestiaire medieval-fantasy, exit le rythme soutenu... Bonjour l'ouverture "inutile", les niveaux génériques avec embranchements permettant de se paumer ! (bon faut pas abuser car il faut vraiment être nul en orientation pour se perdre et seule une partie des niveaux est générique).

Cela dit, il faut relativiser. Passé le début assez pénible, le jeu vaut le coup, c'est un bon BTA (dans son genre).

Pris en tant que tel, LOS2 n'est vraiment pas un mauvais jeu, malgré certaines tares évidentes. C'est la comparaison avec son aîné qui fait mal, car ils n'ont pas du tout la même identité. Mais bon, au moins, on peut pas reprocher aux devs d'avoir fait une suite trop similaire. Mais avec plus de 3 ans de développement, on était en droit de s'attendre à quelque chose de beaucoup plus marquant.

Les plus...
[+ + +] Le système de combat, au poil
[+ +] Direction artistique
[+] Bande son
[+] Bonne durée

Les moins...
[- -] Phases d'infiltration ?
[- -] Trop homogène
[-] Mal rythmé
[-] Bestiaire peu mémorable