Catherine
7.5
Catherine

Jeu de Atlus (2011PlayStation 3)

La crise de la quarantaine vous connaissez ? C'est quand un homme achète un cabriolet après avoir largué son épouse dans le but de trouver de plus jeunes compagne potentielles. Ou encore c'est lorsqu'une femme écume tout les Macumbas de la région où le roi de la soirée c'est celui qui a le plus gros tracteur tout en maudissant "son ex mari".
Ah la ça y est, vous entrevoyez la chose et vous pensez irrémédiablement à quelqu'un !


Cependant connaissez vous la crise de la trentaine ? Phénomène moins médiatisé et moins traité mais néanmoins existant pourtant.
La trentaine c'est un peu l'age des grandes étapes de la vie tel que le conçoit la société moderne : Acheter un bien immobilier, se marier, avoir des enfants... C'est la période transitoire entre le jeune insouciant que l'on été hier et l'adulte équilibré que l'on veut être demain.


Figurez vous que Vincent est en plein dedans.


LOVE IS OVER


Car oui, Vincent c'est notre héros. Il a son petit boulot de salarymen du genre qui paie le loyer mais ne permet pas beaucoup de fantaisies, il a sa piaule de quelques mètres carrés en location, et il a sa compagne depuis quelques années : Katherine. Le soir, c'est au bar avec ses 3 amis et la bienveillante serveuse Erica, que Vincent vient s'enfiler un verre ou deux pour décompresser et raconter les derniers potins. Tiens par exemple celui du moment : Ces étranges corps d'hommes desséchés retrouvés dans leur lit... C'est aussi l'occasion de demander conseils face aux sous entendus toujours plus pressant de sa belle. "Quand emménageons nous ensemble ? Tout le monde autour de moi est marié et a des enfants... Tu pourrais trouver un boulot qui paie mieux..."
Bref, le pauvre Vincent est perdu.


Un soir comme les autres, il décide de rester au bar après le départ de ses comparses et de s'enfiler encore une bière ou deux. Le lendemain il se réveille au coté d'une jolie blonde dénudée, Catherine, sans aucun souvenirs de sa soirée mais elle, semble s'en souvenir et être très proche de lui ! Bref... Vincent a fauté. Et si généralement c'est la que les ennuis commencent, il n'imagine pas à quel point...


Les nuits suivantes Vincent se retrouvera dans d'étranges cauchemars dans lesquels ils devra gravir une montagne de cubes aux mécanismes et pièges toujours plus retors. Il comprendra rapidement que ces cauchemars n'ont rien de classique et que mourir dedans, c'est mourir dans le monde réel !


UNE HISTOIRE DE CU(BE)


Ce qui nous amène au jeu en lui même. Nous sommes face à un puzzle game dans la fourchette haute du genre. (un patch a même ajouté un mode easy au Japon devant les plaintes des joueurs. J'ai trouvé la difficulté idéale pour offrir le juste challenge à titre personnel) Si au départ les premiers tableaux à résoudre sont assez "simple", la seconde moitié du jeu demande une certaine maîtrise des différents mécanismes et une rapidité à les mettre en place.


Pourtant sur le papier c'est plutôt simple, Vincent peut pousser et tirer des blocs afin de former des moyens de grimper. Mais dans la pratique le système est purement diabolique ! Le temps passant, les chemins seront de plus en plus complexe à se créer puisqu'il vous faudra composer avec des blocs pièges tel que ceux empalant, explosant, poussant, glissant...


A chaque tableau réussi, Vincent arrivera sur un pallier faisant office de pause dans lequel il pourra parler à des..... hommes-moutons ! Mais ces hommes-moutons ne se voient pas eux même comme tels. Non. Vincent par exemple, se ballade en caleçon à cœur rouge, mais les autres le voit comme un mouton....


Certains seront bienveillant et vous donneront des techniques afin de vous améliorer, d'autres perdront l'esprit et pourront même tenter de vous nuire dans certains niveaux. Ce pallier de calme sera aussi l'occasion, pour passer au stage suivant, d'entrer dans le confessionnal.
Ici, une voix énigmatique vous posera des questions d'ordre moral sur votre conception du couple. Vos réponses influeront sur une jauge de Karma qui déterminera à la fin du jeu, de la chute de votre aventure. Et de multiples fins peuvent être débloquées. Chaque monde se terminera par un boss, incarnant une peur de Vincent, et la encore la difficulté est au rendez vous ! Ces moments sont véritablement intense car l'on sait que réussir a gravir ce niveau c'est l'assurance de retourner à la vie réelle.... jusqu'à la prochaine nuit bien sur.


STRAY SHEEP


L'aspect narratif du jeu est alors étoffé durant ces phases diurne où Vincent jongle entre sa compagne Katherine (Grande, longs cheveux châtains, sérieuse, avec des lunettes) et une Catherine (petite, blonde, frivole, aguicheuse, sexy) folle amoureuse de lui et totalement imprévisible. Les dialogues sont drôle et les situations cocasses pour le héros qui peine à garder sa vie à flot.

Puis vient inéluctablement le soir et son traditionnel passage au bar. A ce moment Vincent peut se balader dedans et discuter avec les personnages étant présent (ce qui est recommandé pour avoir un maximum d'infos), il peut également répondre à des SMS provenant de Katherine ou Catherine, ou encore... boire (ce qui lui confère un bonus de rapidité lors des cauchemars !). D'ailleurs chaque choix d'alcool consommé sera ponctué d'une petite anecdote culturelle sur la dite boisson : Inutile donc indispensable ! Enfin, il vous est possible d'aller à une borne d'arcade dans le bar intitulé : Rapunzel (Raiponce). Un mini jeu plutôt complet puisqu'il comporte de nombreux niveaux similaire à ceux rencontré dans le jeu, à base de cubes, mais en plus court.


Graphiquement le jeu est en Cell Shading conférant au titre un design manga très réussis. Ce n'est clairement pas un étalon graphique qui vous décrochera la mâchoire mais le rendu est des plus honnête.
Pour l'audio la, on tape dans le haut du panier. Entre les compos de Shoji Meguro (si reconnaissable dans son style) et la réutilisation de musique du répertoire classique dans des versions retouchées. Autant dire que l’ambiance sonore est la et qu'elle joue énormément dans la personnalité unique du titre.


HALLELUJAH


Catherine est un OVNI vidéo-ludique. Un jeu comparable à nul autre. C'est un projet un peu fou, qui, d'un point de vue marketing est une aberration commerciale : Un jeu de puzzle à base de cubes, sur la crise de la trentaine, sous fond d'érotisme et d'ésotérisme au design manga..... Kamoulox ? En plus le jeu ne se laisse pas aimer facilement, il repoussera le joueur non préparé à grand coup de pièges sournois provoquant autant de frustration que d'hémoglobine. Mais ceux qui gratteront derrière la pochette aguicheuse et une difficulté qui, bien que surmontable, pourrais frustrer les moins patient, découvriront un jeu qui en a dans le ventre, qui ose et tente quelque chose. Mieux. Il réussit son pari et vous marque par son originalité. Rapidement, l'envie de connaitre la fin de cette histoire prend le pas et on enchaine les niveaux pour suivre Vincent dans sa folle aventure jusqu'au dénouement que vous aurez provoqué par vos choix durant l'aventure.


Catherine a une forte personnalité et elle ne plaira pas à tout le monde.

Joo-Hwan
8
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le 25 janv. 2018

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Joo-Hwan

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