Catherine
7.5
Catherine

Jeu de Atlus (2011PlayStation 3)

Sorte de puzzle game intégré à un jeu d'aventure, Catherine propose au joueur de suivre Vincent, adulescent de trente ans pris entre deux femmes : sa petite amie Katherine avec qui les choses commencent à devenir sérieuse malgré la phobie de l'engagement du héros et une jeune fille sexy et entreprenante rencontrée dans un bar, Catherine. Bref, le jeu nous met face à deux figures féminines allégoriques classiques, l'une représentant la sécurité affective, la vie rangée et l'autre le frisson de la liberté, de la passion brûlante.

Cette hésitation existentielle masculine se cristallise dans le jeu par une jauge qui reflète vos choix et donc votre orientation du moment : rouge passion ou bleu calme ? Concrètement, vous influencerez la jauge en répondant à des questions - qui permettent d'ailleurs de comparer aux choix respectifs des joueurs et joueuses - en parlant avec d'autres personnages et en choisissant ou non de répondre à des SMS. Vos choix conduiront évidemment à 8 fins différentes (être au milieu de la jauge est aussi une orientation) et influencent dans une moindre mesure les pensées du personnage.

L'histoire de Catherine est simple. A un carrefour de son existence où Vincent devrait s'engager ou non avec sa copine, Catherine déboule dans sa vie et il couche avec elle dès le premier soir. Du coup, il va se trouver dans une situation délicate... Parallèlement à cela, il fait des cauchemars toutes les nuits à la manière de divers autres jeunes hommes dont certains sont retrouvés morts de façon incompréhensible dans leurs lits... La rumeur de ces morts enfle et envahit peu à peu les médias, etc.

Structurellement, Catherine fait un peu penser à personnage. Jour après jour, on alterne les phases d'aventure (principalement cinématiques et discussions dans un bar) et les cauchemars la nuit qui correspondent aux puzzles.

La première partie assez limitée mais plaisante montre notre héros dans ses péripéties amoureuses grâce aux cinématiques (in-engine ou animées) puis nous mène irrémédiablement vers 20h30 dans le bar avec Vincent et ses trois potes. Dans ce bar, les dialogues tournent principalement autour des histoires amoureuses et/ou sexuelles (des hommes) mais aussi sur l'engagement en général (dans un mode de vie). Contrôlant Vincent, nous pourrons alors discuter avec les autres clients, le barman, etc. avec une évolution du remplissage du bar au cours du temps. Plutôt sympa bien que court et assez limité.

Ensuite, après avoir bu ou non (astuce : vous bourrer la gueule vous rend plus rapide dans les puzzles), soutenu ou non les autres clients (que vous retrouverez dans le rêve sous forme de moutons), vous allez dormir et entrez dans le cauchemar.

Comme dans un dungeon-game, vous allez devoir gravir une sorte de "tour" (en fait à un mur de cubes) jusqu'au dernier étage. Il s'agit alors là d'un puzzle game. Le principe est simple : pour monter, Vincent doit déplacer des cubes pour former des escaliers jusqu'au sommet de l'étape.
Facile ? Eh bien non car au fur et à mesure de nombreux obstacles se présenteront. Déjà, le mur s'écroule par le bas au fil du temps, ensuite les cubes vont être de plus en plus variés en type, puis les casse-tête seront de plus en plus difficiles en raison de la disposition des cubes et enfin vous devrez gérer des boss à chaque nuit qui ajoutent à la contrainte de la réflexion une bonne dose de réflexe et d'empressement.
A ce niveau, Catherine est plutôt un bon jeu malgré quelques défauts pas trop gênants comme la caméra embêtante, la difficulté abusive de certains boss, la calamité des contrôle quand on veut aller derrière le mur et la facilité à déplacer un bloc sans le faire exprès.
De plus, après chaque étape d'une nuit, Vincent se retrouve à un étage avec les autres moutons (car on est transformé en mouton la nuit) avec qui il pourra échanger des techniques pour se frayer un passage (le jeu est plus riche qu'il n'en a l'air concernant la partie puzzle !) et qu'il pourra soutenir ou non, entraînant des conséquences dans le monde réel... Ce passage est plutôt sympa et assure un lien entre les deux parties du jeu.
Globalement, il y a un vrai sentiment de progression grâce aux techniques et on finit par acquérir des automatismes selon qu'on est confronté à tel type de disposition des blocs, etc.

Si l'on prend l'ensemble du jeu, Catherine fournit donc une expérience plutôt intéressante bien qu'un peu frustrante car on sent que le concept aurait pu être plus étoffé à tous les niveaux. La partie aventure surtout est un peu chiche au niveau dialogues/contenu et le contenu philosophique sur le passage à l'âge d'homme est un peu superficielle au final d'autant plus que les fins sont assez décevantes voire ridicules.
Voilà donc un bon jeu trouvable de toutes façons pour pas cher qui vaut bien son prix mais à qui il manque un peu d'ampleur pour être vraiment marquant.
Foulcher
7
Écrit par

Créée

le 5 mars 2015

Critique lue 296 fois

2 j'aime

Foulcher

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