Child of Light par Sylvain Coulomb

[Critique sans spoils]
Child of Light est ce genre de jeu qui a surpris un peu tous le monde lorsqu'il a été annoncé. Personne ne l'attendait vraiment et ça aurait été vraiment dommage de passer à côté de cette petite perle artistique.

Avant toutes choses, la direction artistique est absolument sublime. On retrouve des décors dessinés (avec la même patte que Breavely Default), les musiques sont sublimes, et les dialogues avec une touche d'humour et de poésie (les phrases rimes). Un bémol sur le character-design qui est assez inégal et on se retrouve avec des personnages pas toujours attachant.

Vous l'aurez compris, la force de Child of Light c'est avant toute chose son emballage. Malheureusement le jeu possède des défauts qui viennent ternir ce tableau. Le jeu est plein de bonnes idées (les combats, les énigmes avec la lumière, le système de craft pour améliorer les bonus du personnage) mais ces trouvailles ne sont pas assez approfondies.

Les combats sont peu passionnant et on se retrouve avec le syndrome du "je bourrine et ça va passer" plutôt que d'essayer de chercher la stratégie adéquate. Seulement 2 personnages sont utilisables en même temps (heureusement on peut toujours switcher entres à n'importe quel moment) la stratégie devient vite limitée. Le système d'interruption de cast est un peu laborieux (selon moi). De même que le système de craft de gemmes censé ajouter des bonus à l'attaque et à la défense se révèle très vite trop basique et ennuyeux. Les ennemis sont rarement du même type, on a aucun moyen de connaitre ses faiblesses avant de l'avoir affronter au moins une fois donc il faudrait changer très (trop) souvent de pierre pour être réellement efficace, mais comme je l'ai dit plus haut, en bourrinant, ça passe, donc pas d'intérêt. La progression des personnages se fait par un arbre de talent on ne peut plus classique. Mais la lisibilité est tellement mauvaise et les différentes capacités tellement peu utiles qu'on se contente de dépenser ses points un peu n'importe comment.

En dehors des combats, la progression est on ne peut plus linéaire. Les énigmes sont vraiment bateau : activer un levier pour ouvrir une porte, refléter de la lumière pour ouvrir une porte (déclinée 3 ou 4 fois), mettre une caisse sur un interrupteur pour ouvrir une porte (globalement, on ouvre des portes dans ce jeu). Le scénario, est lui aussi très peu intéressant. On aurait pu s'attarder sur les quêtes annexes, mais au final on se demande à quoi bon les faire vu que les combats sont un peu laborieux et l'exploration on ne peut plus plate.

Bref en résumé, je suis assez dur avec Child of Light, peut être parce que j'attendais beaucoup de ce potentiel RPG d'Ubisoft. Je pensais mettre 6 ou 7 mais finalement le 6 prend le dessus pour tous les défauts cité plus haut. En plus de cela, la non-rejouabilité et la faible durée de vie accentuent la légère déception que m'a procuré child of light. Mais je recommande quand même à tous d'y jouer car ce jeu est une oeuvre d'art avant tout.