Ciconia When They Cry - Phase 1: For You, the Replaceable Ones par Fivda

On l'a attendu ce bonhomme

Les attentes étaient fébriles, la hype était à son comble, jusqu'à ce qu'elle commence un peu à dégringoler, que ce soit avec l'opening clairement pas à la hauteur des autres jeux, la liste des compositeurs qui montrait zts absent, puis l'annonce du prix et le peu de transparence vis à vis de la communication autour de ça...

Et plus important encore: Comment est-ce que Ciconia va faire pour se distinguer d'Higurashi et Umineko à sa façon, et comment faire confiance à ce titre pour qu'il soit digne de porter le nom tout de même assez conséquent de "When They Cry" ? Ma plus grosse crainte était que ce VN finisse par être peu mémorable ou intéressant.

Et ben je suis heureuse de m'être trompée car Ciconia est sincère, va droit au but, et on comprends au fil du temps pourquoi Ryukishi est prêt à remettre le sous nom "no Naku Koro ni" à Ciconia. A peine immergé dans l'univers, cette fois-ci dans un (pas si) lointain futur, Ryukishi évoque ses névroses, ses craintes, ainsi que sa vision du futur qui est au final très crédible par rapport aux temps que nous sommes en train de vivre en ce moment. Ryukishi utilise le thème du futur, de la guerre, la technologique, l'impact que l'humain a sur terre de toute ses forces pour évoquer non pas des messages, mais des hypothèses sur ce que le monde risque de devenir.

Les personnages sont hauts en couleurs, et même si on reste avec des persos aussi nombreux que dans Umineko, ils ont tous droit à leur propre personnalité, leurs propres envies, espoirs, tiques, et surtout, un truc que j'ai adoré, c'est leur diversité. Evidemment le jeu se veut international puisque l'histoire tourne principalement autour de jeunes adolescents militaires qui communiquent via une salle de chat privée, donc avoir des personnages de cultures différentes était presque indispensable. Je me serais attendu au pire à cause de ce qu'on peut voir dans Rose Guns Days, mais au final, tout est vraiment écrit avec tact, et on a clairement l'impression de faire face à un Ryukishi qui est devenu plus mature avec le temps.

Evidemment, qui dit Ryukishi dit valeurs morales grises. Le jeu ne perds pas son temps pour nous montrer les horreurs de la guerre, l'incohérence des humains à travers l'histoire, et comment certains sont prêts à marcher sur les autres pour leur propre besoin. Tout est très bien mis en scène sans jamais paraître un peu too much, et le rythme de l'histoire rends le tout ultra agréable à lire.

Sans parler de la production value bien plus élevée dans ce jeu : on a droit à des animations visuelles, une interface vraiment agréable, du widescreen en très zoli 720p, et tout plein de détails pour rendre la sortie épisodique de ce jeu palpitante à suivre. Plus gros défaut, qui est un sacré coup de fouet, surtout pour moi, mais la bande son est franchement presque ridicule. Pardonne-moi Ryukishi mais non, malgré toute tes excuses sur le prix du jeu, du staff, etc, je comprends juste pas comment on s'est retrouvés avec une ost composée à peine de 15 morceaux originaux sur les 34. Les meilleurs morceaux viennent d'Haworthia, un album produit deux ans avant, et au delà de ça, on a droit à quelques tracks originales pas trop mal et qui font le café mais qui sont juste répétitives et presque grossières, sans parler de certaines tracks libres de droit qui seraient pas trop mal si elles étaient pas réutilisées constamment. Je commence à en avoir ras le bol de ces percussions militaires et de ces samples de violons crados. Je trouve ça ridicule qu'on ait ça après avoir goûté à tout les travaux de Ryukishi, on est de retour à WTC1 là.

Mais au delà de ce soucis majeur, l'écriture, la présentation, et l'introduction à Ciconia nous laisse sur notre faim, et on a qu'une envie c'est de voir ce que nous réserve ce futur, qui risque de nous plonger dans le désespoir total. A3W nous embarque dans son ambiance, utilisant notre ignorance de ce nouveau monde pour nous perdre et nous faire redécouvrir les horreur des hommes et de leur égos à travers des scénarios catastrophiques, et les prochains tomes sont bien partis pour nous faire bien souffrir.

Autrement: Tout va bien, c'est un When They Cry dans toute sa splendeur. Vivement la suite.