Clock Tower: The First Fear
7.6
Clock Tower: The First Fear

Jeu de Human Entertainment (1995Super Nintendo)

Figurez-vous que cela ne me surprend pas plus que ça de remarquer que la plupart des avis écrits ici sur ce titre - dont on pourrait aisément considérer qu'il est un classique - sont rédigés par des autodidactes incultes dotés d'une orthographe déplorable. (Que voulez-vous, les systèmes éducatifs de nos pays respectifs sont brisés depuis au moins deux décennies ne vous attendez donc pas à ce que le niveau remonte de votre vivant.) Certains semblent même ignorer que la SNES était une machine 16 bits; c'est dire le niveau transcendant de la réflexion que vous pouvez d'habitude trouver sur ce site. Par chance, là, maintenant, un expert de la question va vous causer quelques instants. Vous savez, histoire de remonter le niveau...


Clock Tower est un titre atypique. Un classique inespéré sorti par une petite compagnie comme pour marquer la fin d'une ère. Racé. Fin. Élégant. Désuet. Rien de surprenant qu'il soit si peu populaire auprès du public soi-disant hardcore - vous savez, ces conformistes qui jouent aux titres auxquels tout le monde joue pour avoir l'impression de faire partie de quelque chose - qui peuple le jeu vidéo de nos jours. D'ailleurs, chose rare, c'est un point & click japonais... et un survival-horror. Tout ça sur SNES et quelques mois après la sortie de la PlayStation. Atypique, hein, je vous l'avais dit.


Vous y incarner une jeune orpheline nommée Jennifer perdue dans un manoir victorien où elle fut attirée sous l'étrange prétexte d'être adoptée. Comme de bien entendu, après quelques jolies illustrations en pixel-art, vous êtes poursuivie par un monstre doté de coupe-haies d'une taille sidérante : le Scissorman. (Sans-doute un lointain cousin des Scissor Sisters.) Le plus étonnant avec Clock Tower reste bien qu'il remplit avec une aisance nonchalante les objectifs qui lui ont été assignés par ses créateurs. Le titre est simultanément effrayant, jouable, anxiogène et même... un point & click inspiré par l'œuvre d'Argento dont l'efficacité des systèmes fait penser que la carrière de Tim Schafer a toujours été surévaluée par les lunetteux de l'internet. (Le type est tant un excellent conteur qu'un exécrable game designer; sachez-le.)


Parlons quelques instants du créateur du titre : Hifumi Kouno. Sa carrière commence en 1992 en dirigeant - oui, à l'époque l'on débutait parfois dans le métier en devenant directement directeur - F1 Pole Position 2 d'Human Entertainment. Si la compagnie ne vous est pas familière, hey autant l'admettre, c'est que vous ne connaissez finalement pas si bien que ça vos jeux vidéo japonais des nineties. C'est d'ailleurs assez normal : leur production peine à quitter le japon. Tant et si bien que Clock Tower ne sera jamais disponible à l'international avant d'être patché par des aficionados il y à quelques années de ça. Kouno n'est pas étranger à l'horreur : il est japonais... mais aussi le scénariste de Michigan. Un titre dont il semblerait que les paltoquets post-modernistes de maintenant trouvent qu'il est vraiment très mauvais, tu vois. Ce qui n'est pas totalement faux, d'ailleurs, c'est un jeu du très surestimé Suda 51. Mais si une partie de l'affaire fonctionne dans ce titre c'est bien le scénario qui sert avec aisance un gameplay cheap réalisé pour quelques cents dans un dénuement des plus totaux.


Un peu comme Clock Tower, tiens, maintenant que j'y pense. Sauf que ce dernier est un classique inoxydable qui saura émouvoir toute personne ayant l'honneur de poser les pattes dessus tandis que Michigan restera toujours l'un de ces petits jeux de série B au gameplay guindé pour lequel j'aurai toujours une place d'honneur au sein de ma collection.

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le 2 mai 2016

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