Vis ma vie : « Je suis un flic arthritique. »

        Il existe certains jeux, et c'est le cas de ce "Condemned : Criminal Origins", qui ont le pouvoir de vous faire vieillir. La console à peine refroidie, on se sent mou, lent et démotivé. Un vrai fléau, mais qui aurait le mérite de faire disparaitre les accros à l'héroine, qui décideraient finalement de se shooter en toute légalité avec une bonne partie de "Condemned".

        Blagues à part, il commençait plutôt bien, ce petit FPS / Survival-Horror. Pas si moche malgré son âge, le jeu nous place devant une scène de crime qui fait diablement penser à "Seven". Et y a une putain d'ambiance qui met tout de suite en confiance.
        Puis tout s'effrondre quand il commence à y avoir de l'action. La jouabilité est véritablement à la ramasse. Le personnage avance à deux à l'heure, les combats sont répétitifs, les phases d'exploration sont une véritable torture puisqu'elles consistent à traverser sans cesse les mêmes couloirs insalubres... Sans parler de toutes ces putains de portes à ouvrir avec plein d'armes différentes : une hache pour certaines, une masse pour d'autres, une pelle pour les digicodes... Et vu qu'il semble possible pour Thomas de porter tout son matos de petit chimiste dans les poches de son blouson, mais qu'il se révèle incapable de porter plusieurs armes en même temps, on passe le plus clair de son temps à revenir en arrière pour trouver des armes / tabasser des mecs pour leur piquer leurs armes. Evidemment, dés qu'on trouve un flingue, on vide le chargeur puis on rend compte avec mépris que notre personnage préfère taper sur la gueule des gens avec son revolver vide plutôt que de le mettre dans sa poche.

        Il y a tout de même un truc qui m'a donné envie de continuer (temporairement) : le scénario. Parce que "Condemned", à défaut d'être un bon jeu vidéo, semblait pouvoir faire un bon thriller. Eh bien, même pas. Le scénario tombe vite dans le grand n'importe quoi : on est accusé à tort de meurtres (du jamais vu) et on passe notre temps à tabasser des clodos sans savoir pourquoi, à ramasser des oiseaux sans savoir pourquoi, et à utiliser notre matériel de chimiste - je vous le donne en mille -, sans savoir pourquoi. Résultat, j'ai pas eu le courage d'aller jusqu'au bout du jeu, rien que ça (mais suffisamment loin pour pouvoir m'exprimer dessus, je vous rassure).
        Et même, c'est bourré d'incohérences. Déjà qu'il fallait le faire pour sortir un mix entre un survival horror, Les Experts : Miami et un simulateur de personnes agées, mais faire croire au joueur qu'on peut analyser des preuves en deux secondes alors que ça prends des jours en réalité, c'est tout simplement le prendre pour un con.

        Peut-être qu'il y a une petite ambiance qui vient sauver les meubles. Mais j'ai l'intime conviction que ceux qui ont flippé sur ce jeu n'ont jamais touché à un vrai survival horror de toute leur vie. Et c'est bien dommage, parce que rien dans Condemned ne fait peur, même la nuit, lumières éteintes, tout seul et proche de la TV. Et oui, c'est du vécu.
Yoth
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le 28 juil. 2012

Modifiée

le 28 juil. 2012

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Yoth

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