Contrast
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Contrast

Jeu de Compulsion Games et Focus Entertainement (2013PlayStation 4)

NB : La prose qui suit a été originellement rédigée en 2014.


J'apprécie beaucoup les jeux vidéo qui se donnent pour objectif de jouer avec mes sens. Portal est un de mes jeux coup de cœur (et pourtant c'est un jeu PC…) avec son système super prenant des portails interdimensionnels (il serait d'ailleurs temps que je me fasse Portal 2, qui traîne depuis de longs mois dans ma ludothèque), tout comme Echochrome, et son principe original des changements de perspectives…


Tout ça pour dire que j'avais pas mal d'attentes vis-à-vis de ce Contrast, à tel point que je lui ai fait "l'honneur" d'inaugurer ma PS4 flambant neuve. Je ressors de l'expérience relativement conquis, mais je ne me voile pas la face pour autant : si le jeu n'est pas dénué de bonnes idées, il possède aussi un certain nombre de défauts plus ou moins agaçants…


Contrast nous plonge dans le Paris de l'entre-deux-guerres, ou en tout cas dans une ville et une ambiance qui s'en rapprochent fortement. Didi est une jeune fille espiègle et débrouillarde qui adore se faufiler en douce la nuit hors de sa chambre pour aller voir sa mère chanter au cabaret du coin, au grand dam de celle-ci. Avec une mère très prise professionnellement et un père on ne sait où, Didi s'est "fabriquée" une amie imaginaire prénomée Dawn, qui la réconforte un peu dans sa solitude…


Un soir, alors qu'elle désobéit à sa mère pour la énième fois, un invité spécial est présent au cabaret : Johnny, le père de Didi, qui veut réintégrer le cocon familial, plaidant sa cause à grands coups de phrases dithyrambiques auprès de Kat -la mère- comme quoi il a changé, qu'il ne trempe plus dans des affaires obscures et/ou foireuses, qu'il a des plans pour l'avenir…bref, il joue la scène principale du guide du parfait petit repenti, mais Kat n'est pas dupe…


Didi décide de filer son père, et ira au devant de nombreuses révélations et péripéties, tout en aidant du mieux qu'elle peut son papounnet qui s'est bien évidemment mis dans une situation des plus improbables, en comptant sur l'aide de son amie (pas si) imaginaire (que ça)…


Dawn possède une caractéristque des plus étonnantes : elle peut se déplacer dans les ombres de toutes choses. Pour se faire, il suffit qu'elle se colle à une paroi où une ombre est projetée, et par la magie de la pression d'un bouton, elle quitte notre bon vieux monde en 3D pour un plan unique, qui évolue au gré des sources de lumière, propice à de nombreux casse-têtes…


Si les premiers puzzles sont déconcertants de facilité (un vrai tutoriel géant), il faudra réfléchir un minimum sur les suivants, notamment au fil des nouvelles capacités qu'on acquiert au fur et à mesure, qui multiplient -et complexifient- les possibilités. Certaines énigmes demanderont ainsi de déplacer une source de lumière, ou d'autres de transvaser un élément du décor pour faire varier la taille de l'ombre projetée… le tout pouvant nécessiter un sens du timing relativement strict.


À propos des nouvelles aptitudes, faîtes bien attention à ne pas passer par inadvertance leur descriptif, car le jeu nous les explique une seule et unique fois… Ça serait trop bête de rester bloqué inutilement près d'une demie-heure avec une énigme au premier abord insoluble sans la dite nouvelle capacité… Oui, c'est une expérience personnelle…


Une esthétique plaisante rendant hommage aux années folles, un gameplay plutôt intelligent, un scénar' certes prévisible mais assez adroitement raconté…où c'est-il donc que ça cloche ? Ben en fait, un peu partout…


Les premiers griefs sont à mettre sur le compte de la jouabilité : les collisions ne sont pas toujours super bien gérées, l'inertie de Dawn est pour ma part très peu agréable -assez rigide tout en semblant trop légère, ce qui nuit à la précision des sauts- et plus que tout, les commandes ne répondent pas toujours au doigt et à l'œil…


La technique est aussi loin d'être parfaite car, malgré une expérience relativement courte, il m'est arrivé plusieurs fois de rester bloquer dans le décor et d'être oblgé de recharger le dernier checkpoint…et quand on voit la fin du jeu un peu abrupte, on peut se demander s'il n'y a pas un lien entre les deux, genre un soft fini à la hâte afin de respecter un délai trop juste, imposé par un éditeur qui a rarement le sens des réalités… J'dis ça, j'dis rien…


Enfin, même si là c'est sans doute voulu par les développeurs, la ville manque d'un minimum de vie… C'est certes coloré, et le principe de ne voir que les ombres projetées des pnjs sont une bonne trouvaille…mais en contrepartie, les rues semblent tristement désertes


Mais dans l'ensemble, on passe outre ses quelques insuffisances techniques pour se concentrer sur l'essentiel : la résolution des puzzles. Contrast n'a clairement pas comblé toutes mes attentes -à en attendre trop, on est forcément déçu- mais l'expérience proposée, bien qu'imparfaite, est digne d'intérêt.


On reste loin des perles que peuvent être les Limbo, Braid, VVVVVV et autres Stealth Inc., mais quand même bien au dessus d'un Chronovolt ou de l'over-surestimé FEZ… Faut voir maintenant si vous êtes prêts à mettre 15€ pour "seulement" 3-4h de jeu


PS : Au jour d'aujourd'hui, Contrast a très certainement baissé de prix... (mode captain obvious activé)
PPS : J'l'ai toujours pas touché, le Portal 2...

Wyzargo
6
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le 17 nov. 2015

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