Cyberpunk 2077 en 2023

Sorti en décembre 2020, la dernière sortie du studio polonais a fait bien du chemin. Je n'ai de mon côté jamais lâché le jeu une seule seconde. J'ai assisté à sa "remontada" mois après mois, année après année. Et déjà que j'étais un grand fan du jeu à sa sortie je dois dire qu'aujourd'hui je me sens obligé changer ma description de Cyberpunk pour mieux la faire coller à ce qu'il est devenu aujourd'hui. Je laisse tout de même ce que j'avais écris sur le jeu en 2020 parce que ce que j'y écris est tout de même loin d'être obsolète.

Evidemment les qualités que le jeu avait en 2020 ne se sont pas évaporées : une ville à l'immensité franchement bluffante ; je n'avais pas ressenti cette impression à l'égard d'une "map-ville" depuis Assassin's Creed Unity. Une histoire bien rodée, supportée par des personnages charismatiques qui ont une personnalité. Et des missions qui se veulent marquantes par le décor dans lequel elles prennent place, dans la mise en scène parfois, par les musiques ou les répliques des personnages impliqués également.

Maintenant de nombreuses qualités se rajoutent à ce qu'il y avait déjà. La conduite est franchement plus agréable ce qui ne mange pas de pain compte tenu du fait qu'on parle tout de même d'un monde ouvert et qu'il est important qu'on puisse l'explorer sans faire crise de nerf. Une grande diversité d'armes a été rajoutée en plus de l'arbre de compétence qui a été entièrement réimaginé. Le monde ouvert réagit mieux à nos actions avec notamment un système de course poursuite dans la ville, par la police ou par les gangs.

La très grande qualité reste tout de même payante : le DLC Phantom Liberty. Rajoutant une bonne vingtaine d'heures de jeu (il m'a fallu 30 heures pour en venir à bout) avec une quête principale centré sur une mission d'espionnage.

Les personnages sont totalement nouveaux, la plupart sont très bons et même si j'ai eu du mal à tous les apprécier autant que ceux rencontrés dans le jeu de base ils restent très bien écris. Mention spéciale à... Johnny Silverhand qui évidemment est toujours de la partie dans ce DLC et qui gagne beaucoup en écriture au travers des obstacles qu'on franchit à ses côtés.

Je trouve que le centre du jeu en général reste tout de même la relation V - Johnny et Phantom Liberty n'échappe pas à cette règle, l'histoire est d'autant plus marquante que l'on apprend toujours plus à connaître le personnage, à l'apprécier (ou le détester). On sens aussi que Johnny s'attache à V et ça rend la relation plus crédible dans le reste du jeu.

On parle là d'un jeu qui s'est affranchi de ses principaux défauts qu'il trainait comme un boulet depuis 3 ans. Le jeu ne s'est pas métamorphosé pour autant mais les améliorations sont bien là. Je vous encourage à ressayer le jeu si vous l'avez déjà, vous risquez d'être surpris.

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Depuis l'E3 2018, j'ai toujours eu le sentiment qu'on n'entendait plus parler d'autre chose que de Cyberpunk, qu'il allait être le messi, celui qui ouvrirait la voie à une nouvelle génération de RPG pour la décennie à venir ect, ect... Avec le recul, c'était peut être moi qui avait grimpé dans le hype train sans m'en rendre compte, mais visiblement par autant que certains (cf les mecs du forum de jvc bien entendu qui taillent le jeu en pièce depuis une semaine maintenant). CD Projekt Red en avait annoncé des choses : grimper sur les murs avec les mantis blade, des pubs qui s'adapterait à nos choix en nous proposant des produits qui nous ressemblent (des cookies dans le jeu quoi), différents apparts dans lesquels emménager, une personnalisation des véhicules et j'en passe et j'en oublie.

Mais comme vous vous en doutez, de tout ça peu de choses sont vraiment retrouvables dans le jeu en l'état. Et naturellement ça en a mit en colère plus d'un.

Alors attention, je dis pas que le jeu ne mérite pas tous les blâmes liés à ses promesses non tenues, mais ce qui me surprend, c'est que depuis toujours les jeux ont menti aux E3s. Y'a juste à voir Skyrim et Todd Howard qui annonçaient des quêtes et des PNJs 100% procéduraux, un cycle de reproduction pour les animaux, pour les PNJ's, une économie in game changeante... Au final le jeu était très bon, mais pas tel qu'il avait été annoncé. Alors j'ai du mal à comprendre pourquoi tout d'un coup cela semble être devenu la priorité pour beaucoup de souligner à quel CD Projekt a fait le même chose que tout le monde. Ca me semble dénué de sens quoi.

Mais en soit, le jeu reste plein de bon points passant souvent par son scénario, sa mise en scène, ses graphismes et la ville de Night City. C'est simple, c'est juste la ville la plus époustouflante que j'ai pu visité dans un jeu vidéo. Ses grattes ciels, sa luminosité, son ambiance, tout est parfait et envoutant. Et c'est surtout ce paradoxe morbide entre la violence des gangs dans les rues, les corpos qui contrôlent les faibles et ces derniers qui s'entretuent pour survivre s'opposant à la beauté superficielle de Night City qui la rend inoubliable. Ses personnages sont au pire ok-tier, au mieux excellents voir inoubliables. Johnny Silverhand, Judy, Panam, Rogue ou Alt Cunningham sont géniaux, très bien écrits et surtout incroyablement stylé. Tout ça mêlé à l'excellent travail de synchro labiale (en VF c'est franchement bluffant, je me souviens en comparaison que pour ce qui est de Fallout 4, c'était juste insupportable) qui renforce l'immersion et le côté "réel" de tout ce qu'on voit, ça rend juste génialement bien.
La B.O est aussi excellente (Chippin'in, Never Fade Away, V, The Rebel Path) et offre un vrai + parfois comme dans

Dans les phases de fight, quand on revit le passé de Johnny, la musique est vraiment en phase avec le futur synthwave qu'on imaginait dans les années 80, c'est vraiment magnifique

Le scénario est génial, les choix sont omniprésents dans les quêtes principales et les secondaires importantes, mais très anecdotiques dans les quêtes annexes. Cependant, les grosses suites de quêtes secondaires recoupent à la fin la quête principale, ce qui est très bien puisque ça casse l'impression que les quêtes secondaires et principales se passent dans deux mondes différents, ici les deux sont liées intrinsèquement. La relation entre V et Johnny évolue dans un sens bien venu, et assez mature. C'est une véritable cohabition, et c'est pas genre les deux qui se retrouvent, qui se connaissent ni d'Eve ni d'Adam et qui décident de tout faire péter ensemble. Et bien entendu, le jeu est graphiquement irréprochable.

Bref, un excellent jeu, victime de son pré-succès. Mais qui reste tout de même inoubliable selon moi. Malgré des bugs et des défauts (l'IA des civils pitié) qui parfois me semblent juste irréparables, Cyberpunk 2077 a su entrer dans ma mémoire comme l'un des meilleurs RPG auxquels j'ai pu touché ces dernières années.