Quand ça t'énerve, y a ExServ...

Et salut à tous, c'est ExServ !

Cette simple phrase a un parfum de délivrance. Après avoir erré sans but dans l'obscurité de votre propre désespoir, vous abordez enfin une terre accueillante où un guide vous indique la voie à suivre. Après avoir envisagé de revendre un jeu dont vous ne parveniez pas à dépasser la zone tutorielle, vous réalisez que pour rien au monde vous ne vous en séparerez. Après avoir pesté, hurlé et juré, vous vous taisez et vous écoutez. Certes, en bon no skill que vous êtes, vous n'avez pas fini d'en baver. Mais au moins, vous irez au bout et vous y reviendrez même avec une certaine délectation. Il se pourrait même que votre vision du jeu vidéo change un peu. Oui, Dark Souls est une sacrée expérience vidéo-ludique et pas mal de membres de la communauté francophone (sauf l'élite bien sûr) peuvent remercier le dénommé ExServ pour avoir été leur initiateur, ou tout du moins leur éclaireur. Bien sûr, il n'est pas ici question de rendre un hommage vibrant et dégoulinant à celui qui a pris son envol pour rejoindre la très chouette rédac' de Gamekult mais juste de lui adresser quelques remerciements bien mérités de la part d'un joueur qui, sans lui, serait sans doute passé d'une belle (mais très violente) aventure.

En effet, pour le joueur lambda qui tâte de sa console régulièrement mais sans pour autant exceller dans le domaine, Dark Souls peut s'avérer rébarbatif voire rédhibitoire. Mais pour qui saura "dompter" la bête, l'expérience proposée par ce RPG-Action pourrait devenir addictive. Alors oui, les joueurs qui apprécient l'exercice semblent appartenir à une secte friande de souffrance et d'excellence. Que les moins adroits se rassurent, à force de persévérance, de patience, d'arithmétique et d'un peu de chance aussi, il sera tout à fait possible de se coltiner avec un jeu qui propose l'un des tous meilleurs systèmes de combat à l'arme blanche (entendez par là : épée, lance, hache, marteau de guerre, dague, etc.) actuels.

Car c'est là que se trouve toute la force du gameplay de Dark Souls (et de son - ou espérons ses - successeur(s) maintenant que l'E3 2015 est passé). Le scénario, par trop cryptique, n'emballera pas les amateurs de bonnes histoires. On vous dira qu'il suffit de lire les descriptions d'objets pour tout comprendre mais sur ce point, le titre pêche tout de même. En ce qui concerne le build (c'est-à-dire l'évolution des compétences de votre personnage) ou la forge (la fabrication ou l'amélioration de vos armes, boucliers, armures, etc.), même reproche : il faudra aller glaner les informations auprès des autres joueurs ou auprès des personnes bien avisées (voir le premier paragraphe) pour au moins vous initier aux rudiments de ces "ateliers". Voilà pour les reproches. Les joueurs émérites de la licence vous diront qu'ils en ont assez qu'on les prenne par la main pour traverser, nous leur répondrons qu'il aurait été tout aussi avisé de nous apprendre à regarder à gauche et à droite avant d'aller courir sur l'autoroute.

Pour revenir au système de combat - et même si ce dernier aurait également mérité un didacticiel un peu plus avancé - attendez vous à danser avec Syrio Forel. Coups de taille, d'estoc, parades, ripostes, attaques sautées, esquives et (évidemment) roulades sont au programme. Le tout se gère de manière très instinctive (si l'on excepte le saut, mais la question fait débat) et une fois que vous aurez pris vos marques, le challenge n'en sera que plus savoureux. Car chaque ennemi de Dark Souls (en plus de réapparaitre à chaque fois que vous vous refaites une santé aux différents feux de camps qui servent de points de contrôle) sera en mesure de vous faire goûter aux délices de la mort, quel que soit votre niveau. Chaque sentier ou chemin un peu escarpé sera en mesure de vous faire apprécier les lois de la gravité. Et chaque boss sera en mesure de vous faire découvrir l'humilité, si tant est que vous soyez encore en l'état de ressentir un quelconque sentiment avec le palpitant qui tape dans la zone rouge à l'approche de la victoire.

Car s'il est une qualité indéniable de Dark Souls, c'est bien celle de vous faire sentir vivant en tant que joueur. La peur, le stress et la colère deviendront vos compagnons ainsi que la satisfaction, l'implication, la réflexion et... l'addiction. Car lorsque vous parviendrez au but ultime, épuisé et heureux, vous n'aurez qu'une envie : recommencer. La rejouabilité du titre est en effet un point fort incontestable. Que vous décidiez de jouer un chevalier lourd, un voleur virevoltant ou un magicien redoutable, sachez qu'il vous sera possible de combiner à l'envi vos statistiques afin de vous frotter derechef et sous un autre angle à l'épreuve de force que vous propose le jeu.

Oubliez donc les pisse-froids qui du haut de leur manette vous méprisent (N'oublions jamais que nous parlons ici d'un "simple" jeu). Faites donc l'effort de rentrer dans l'arène, si nécessaire en compagnie d'une communauté de joueurs qui ne demandent qu'à vous aider à progresser, et laissez ici toute espérance : une fois que vous y aurez goûté, l'Humanité sera votre seule nourriture. Et le pire, c'est que vous aimerez ça.