THE FIRE FADES

DARK SOULS III de Hidetaka Miyazaki

«Vous êtes mort.» Une phrase qu'il faut se préparer à voir souvent en jouant à Dark Souls! Réputée pour sa difficulté, le jeu est avant tout un Die & Retry punitif ne laissant que peu de place à l'erreur et à l'improvisation. Patience, rigueur et sado-masochisme seront les maîtres mots au cours de l'épopée qui vous attend! Quel est donc mon ressenti?

Il s'agit très probablement d'une de mes meilleurs expériences vidéo-ludiques. Rien que ça!

En perpétuelle lutte contre soi même, une découverte de chaque instant... Vers l'amélioration, l'optimisation... vers une compréhension toujours de plus en plus profondes des mécanismes et des diverses intrications dissimulées au sein du gameplay. L'univers à la fois si vide en apparence mais en réalité pourtant si riche et foisonnant, les décors racontant toujours quelque chose et chaque action et événement donné pouvant se justifier et s'expliciter en détails au sein d'un lore mirobolant...

Que dire des boss si ce n'est que certains d'entre eux font définitivement partie du panthéon de l'histoire du jeu vidéo. Leur mise en scène est si épique, le tout renforcé par des thèmes ultra inspirés.
L'immersion est d'une intensité grandiose. Bien que, comme à son habitude dans la saga, le jeu est économe en ce qui concerne les scènes cinématiques, la mise en exergue de l'histoire via de multiples explications etc. Pour autant l'expérience reste hautement mémorable et ce malgré le fait que l'on ait pas accès à la totalité des clés de compréhension. Cela n'entache en rien l'appréciation de l'aventure.

Toujours plus intelligent et subtil sur tous les aspects. Le jeu demande de l'effort et de l'implication afin de pouvoir pleinement apprécier la totalité de l'arbre des possibles laissé à la disposition du joueur. Cela pourra soit rebuter certains pour qui la difficulté et l'exigence requise sera un repoussoir mais bien évidemment l'effet inverse sera provoqué sur d'autres (dont votre serviteur fait partie) et pourra fasciner, captiver et donner une envie constante de s’améliorer et de progresser.

Au niveau esthétique le jeu est aussi un bel accomplissement doté d'une direction artistique élégante et aboutie bien que légèrement en deçà des standards techniques de haut niveau actuel en termes de qualité graphique, le jeu se rattrape et délivre un produit fini plus qu'honorable. Un univers dark fantasy regorgeant d'inspirations de Berserk en passant par Conan mais aussi Lovecraft... La quête «shonen» inhérente à tour RPG prend sens au sein de l'avancement du scénario où un simple guerrier accède au statut de légende.

Cette évolution est ressentie à travers les efforts requis par l'apprentissage des subtilités du jeu et l’évolution personnelle du joueur en traversant chaque épreuve de plus en plus dure... Ce renforcement se crée à l'intérieur de nous et il est possible de faire corps avec cet état... On se sent grandi de toutes ces expériences, on évolue et on en sort meilleur en quelque sorte!

Rares sont les jeux capables de créer une telle dynamique, une synergie qui nous traverse de part en part, un parallèle où l'acquisition d'une maîtrise spécifique est ressentie d'une manière réellement significative.

En définitive ce qu'il subsistera de ce voyage en moi, après moult énervements et frustrations, parmi les victoires d'anthologie et les moments décisivement marquants, en prenant compte la multitude d'ennemis redoutables et violents... Ce qu'il m'est resté finalement, en observant le générique de fin et après avoir fini l'intégralité du jeu ainsi que les DLC... c'est un grand sentiment d'apaisement et de complétude.

Merci à From Software et vivement que leur prochain projet (Shadows Die Twice) révèle au moins une partie de ses nouveaux mystères!

Dark Souls est mort. Longue vie à Dark Souls.