Darkest Dungeon
7.6
Darkest Dungeon

Jeu de Red Hook Studios (2016PC)

Du sang, des larmes et de la bière nom de dieu !

Alors, pour contextualiser un peu, il y a deux jours, j'ai traversé une crise existentielle vidéoludique de type chiante. Mais oui, vous savez ce genre de crise où vous êtes devant votre plateforme de jeux vidéo préférée comme Steam, Battlenet, Origin ou Uplay pour les plus masochi... les plus foufous. So, j'étais devant Steam, la bouche entrouverte, le regard vide et le moral à zéro, bordel rien ne me fait envie parmi tous ces jeux, ma vie est nulle, je vais aller faire un tour dehors ! Paniquée par cette réaction anti-geek caractérisée, ma copine a surgi des ténèbres dans mon dos en pointant son doigt vers un nom de sa bibliothèque steam qu'elle partage communistement avec moi : Darkest Dungeon. Après un très long soupir du au lobbying intense de 5 minutes qu'elle m'avait subir avant que je coupe court il y a quelques mois, temps suffisant pour qu'elle l'installe sur mon ordi, j'ai craqué, j'ai lancé le jeu et un drame est arrivé.


Parce qu'il faut se le dire, Darkest Dungeon n'est pas un jeu où :



  • Vous trouverez la vie belle et rose.

  • La Gauche a droit à la parole.

  • Vos nerfs seront ménagés.

  • Votre langage sera châtié.

  • Les mamans seront préservées.

  • Pareillement pour les développeurs du jeu.

  • Vous crierez "wouah c'est beau l'open world 1080p 60fps".

  • Vous aurez le temps de boire un petit café.

  • Ou d'aller faire un petit pipi.

  • Vous pourrez faire des alt + tab pour regarder Squeezie sur Youtube.

  • Ou mettre un like à votre BFE sur FB.

  • Ou RT parce que t'es triste que Trump soit président.

  • L'impatience est une qualité.

  • S'attacher à ses persos est une bonne idée.


Par contre, Darkest Dungeon est jeu où :



  • On pleure beaucoup sur l'injustice de ce monde.

  • On créera de nouvelles insultes dans des langues inconnues pour maudire le monde susmentionné.

  • On se sent sali par un jeu qui se fout clairement de nous.

  • On perd son temps, beaucoup de son temps.

  • On commencera les anxiolytiques.

  • Ensuite les antidépresseurs.

  • Ensuite ceux qu'on n'a pas encore perdu finiront probablement dans les substances illicites.

  • On fera appel à toutes les divinités du cosmos et d'ailleurs, en espérant un signe de bonne volonté.

  • On offrira son âme, son corps ou pire son chat à ces divinités toujours en espérant un geste de leur part.

  • On se met à chantonner du Black M pour se motiver.

  • Enfin, on criera notre joie à la terre entière après une réussite, avant de se prendre un dernier coup fourbe du jeu, nous faisant retourner à l'état fœtal sous notre bureau.


Voui, voui, DD, c'est tout ça. Un jeu putassier au possible, un peu à la XCOM à niveau de la gestion de nos personnages, on les forme patiemment en espérant en faire des machines de guerre sauf que contrairement à XCOM, ici la sauvegarde est d'office automatique, donc bonjour la mort permanente, et des traits psychologiques sont présents en plus des compétences et de l'équipement pour transformer nos courageux héros en serpillères humaines.


Prenons un exemple, comme ce tank niveau 5, monté en 10 heures de jeu (oui, je devais appréhender un peu les mécaniques au début !) et bien après sa dernière expédition où il est passé 5 fois à deux de la mort, sa jauge de stress flirtant avec le maximum, il n'a rien trouvé de mieux à faire durant la dernière partie de mon dernier donjon que de faire part de ses états d'âme dépressifs à ses compagnons qui ont eux aussi commencé à déprimer entrainant l'apparition du trait sadomasochiste sur deux d'entre eux. Bien évidemment, ce fameux tank devenu dépressif a refusé plusieurs fois des soins, ce qui a provoqué chez moi une poussée de transpiration de stress, sous prétexte qu'il en avait marre de la vie, que le soigner n'a plus aucun intérêt et qu'il fallait le laisser mourir si on avait une once de compassion pour sa souffrance.


Oh, j'ai toujours pas expliqué le principe du jeu ? Alors d'après Steam, DD est un RPG, difficile, Rogue-like, lovecraftien, difficile, dans un univers de dark fantasy, difficile, indé, solo, die & retry, ce qui je trouve est un bon résumé. En gros, vous devez explorer des donjons toujours plus durs jusqu'au DARKEST DUNGEON (insérer des éclairs, du tonnerre, des nuages noirs et un orgue déchainé) avec des personnages que vous monterez laborieusement pour qu'ils puissent ne fusse que franchir la porte. Le jeu est en 2D de coté et se passe majoritairement dans les couloirs et salles des donjons où vous rencontrerez des pièges, des monstres, des boss mais aussi du butin piégé, des livres maudits et autres cadavres infectés. A vous de bien vous préparez, tout étant cause de stress et donc de potentielle mort dans ce jeu, les devs ayant été tordu jusqu'à obliger d'utiliser des torches sous peine d'avoir nos persos qui paniquent à cause du noir !


A coté des donjons, il y a un petit village qui sert de point de départ à nos missions suicide, on y trouvera un bar/tripot/bordel pour remonter le moral des dépravés du groupe, une église pour les plus sages, un sanatorium pour les cas psychiatriques ou les maladies plus communes comme une syphilis attrapée au bordel, oui même ça, c'est possible, quand vous vous croyez en sécurité en dehors des donjons, le jeu se rappelle à votre bon souvenir !


Le gameplay sans concession n'est pas très compliqué à prendre en main, on a un florilège de classes à notre disposition et une réserve inépuisable de personnages pour remplacer les morts qui finiront forcément par arriver, souvent au pire moment. Pas de place à la rigolade ici, il faut s'attendre à tout et nos nerfs aussi bien que notre patience seront mis à rude épreuve étant donné que même si on triomphe des donjons, le chemin jusqu'au Darkest Dungeon sera très long et passera forcément par des séances de farm avec des personnages "poubelles" en attendant que nos favoris récupèrent, ce qui peut parfois être long. Mon dernier donjon m'a par exemple forcé à mettre ma team d'élite un mois au repos, ce qui correspond à 4 donjons, le temps avançant d'une semaine chaque fois qu'on fait un donjon.


Je conseille fortement DD, parce que même si il est ultra putassier, il est arrivé à me séduire, moi le gus qui met parfois ses jeux en facile pour je cite profiter de l'histoire, moi l'allergique à la vague indé et à tout le coté hardcore qu'elle apporte avec elle. Si vous ne deviez retenir qu'un argument se serait celui-là, DD est dur mais aussi incroyablement prenant une fois ces mécanismes assimilés et une certaine prudence acquise.


Oh un coffre, vite, je l'ouvhdugfhsdfgffg.............. MON TANK ??? POURQUOI ????


PS : Méfiez-vous des quêtes narratives. Vraiment.

Morthys
8
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le 22 janv. 2017

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Morthys

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