Darksiders
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Darksiders

Jeu de Vigil Games, Nordic Games et THQ (2010PC)

Plus de neuf mois que les joueurs PC l'attendaient, la galette de Darksiders est enfin disponible. Et avec elle, Guerre, l'un des quatre cavaliers de l'apocalypse. Les studios Vigil Games ont remanié notre bonne vieille mythologie pour faire naître une histoire rondement menée. Le tout dans le pur style beat'em all ponctué d'énigmes histoire de faire une pause entre deux combats acharnés.

« New York en plein cataclysme »

Dans Darksiders, Vigil Games a décidé de revoir quelque peu notre mythologie, les êtres humains ont été créés d'un commun accord entre les Enfers et le Paradis sous l'égide d'un mystérieux conseil auquel les cavaliers de l'Apocalypse obéissent. Ce triumvirat formait le parfait équilibre dans l'univers, pour symboliser cet équilibre, trois sceaux ont été créés, quatre autres représentaient les cavaliers. Le jeu commence quand les sceaux se retrouvent brisés, libérant les Enfers et son chef, le Destructeur, bien décidé à faire de la Terre son royaume. Malheureusement, quelques rebondissements fortuits obligent Guerre à rétablir l'équilibre sans ses trois partenaires. Balancé dans un New York dévasté, il comprend rapidement que les humains n'ont pas fait long feu dans cette guerre ouverte, et qu'il va falloir traiter avec des démons bannis et des archanges prêts à tout s'il veut mener à bien sa mission. A partir de ce scénario plutôt inspiré, le jeu amène dans un rythme soutenu les combats féroces et les énigmes.

« Un gameplay bien rôdé et éprouvé »


Darksiders ne tente pas de vous en mettre plein la vue avec des graphismes exceptionnels, ils sont mêmes plutôt faiblards et aucun paramètre nous est mis à disposition pour arranger cela. Le jeu préfère mettre le paquet sur son level design et son gameplay. Le cavalier rouge va en effet vite quitter les avenues autrefois bondées de New York pour se retrouver dans des lieux plus éclectiques comme cette cathédrale qui sera votre premier terrain de jeu avant des heures plus difficiles. C'est dans cette cathédrale, dans laquelle vous entrerez après une bonne heure de jeu, que Darksiders dévoile toutes ses qualités. D'abord sa jouabilité durant les combats est excellente, notre charismatique héros fait montre de nombreuses compétences pour éliminer ses coriaces adversaires. Muni de son épée, il est carrément redoutable mais il pourra aussi se servir d'autres armes dont certaines seront utilisables à distance. Comme dans tout beat'em all qui se respecte, les combinaisons possibles sont énormes et démultipliées grâce à cet arsenal. Et il faut bien ça car les hordes de démons sont particulièrement protégées et le mode moyen suffira à mettre pas mal de joueurs en difficulté. Darksiders ne réinvente pas le genre mais il le sublime, le combo clavier/souris est parfaitement fonctionnel même si la manette reste l'outil idéal, le joueur a de nombreux raccourci pour faire appels aux différentes armes en sa possession mais aussi ses artefacts qui octroient quelques bonus et ses pouvoirs qui éviteront qu'un combat bascule en sa défaveur. Les attaques sont parfaitement fluides et vous pourrez même enclencher vos finish moves en plein combo. Après quelques heures de jeu, vous pourrez vous transformer en démon quand vous le voulez, synonyme d'une puissance décuplée. Les combats ne se feront pas uniquement au sol mais aussi dans les airs, soit sur la monture ailée d'un ange qui passait par là sans prendre ses précautions, soit sur le dos de Ruine.

L'inventaire, bien qu'un peu déroutant au départ se montre efficace sur la durée grâce à un menu simple. Avec tout ça, le joueur profite pleinement de combats épiques où votre adversaire fera régulièrement dix fois votre taille. A chaque mort sur votre passage, Guerre ramassera des âmes dont l'utilité variera, certains remonteront votre santé, d'autres permettront l'achat de nouvelles armes ou compétences tandis que d'autres serviront à l'utilisation de vos pouvoirs. Darksiders nous offre avec brio un gameplay bien rôdé et éprouvé, et si le jeu, durant la vingtaine d'heures qu'il faut pour en voir la fin, ne se compose pas seulement de combat, ses énigmes sont elles aussi très réussies.

« Des énigmes parfaitement dosées »


Tout au long du jeu, Guerre devra faire face à de nombreux obstacles et énigmes dont on a du mal à croire qu'ils sont le fruit d'humains ou d'êtres démoniaques. Toujours est-il qu'il faut en venir à bout. Le level design tortueux prend alors tout son sens, il faudra grimper, sauter, déplacer, détruire, éviter, réparer pour arriver à vos fins. Votre énorme shuriken sera lui aussi souvent sollicité dans ces rudes épreuves. Car Vigil Games a brassé l'ensemble du monde vidéoludique pour nourrir son jeu, jusqu'à tomber dans le domaine fermé de Portal. Les puzzles sont variés et ont le mérite d'être plutôt intéressants, les studios ont même réussi à nous donner constamment une raison d'aller d'un bout à l'autre d'un lieu sans que nous ressentions une quelconque lassitude. Cela obligera néanmoins le joueur à suivre les objectifs fixés sans jamais sortir des clous alors que les environnements relativement ouverts voudraient l'inverse. Mais après deux ou trois sorties durant lesquelles le joueur, avide de trésors cachés, découvrira qu'il faudra revenir en ces lieux faute de ne pas encore posséder les pouvoirs adéquats, l'habitude sera acquise.

« Des personnages charismatiques »


Sur cette recette éprouvée par bon nombre de jeux avant lui, Darksiders réussit, il réussit grâce à des personnages charismatiques. A commencer par Guerre, imperturbable représentant du Conseil, prêt à tout pour ramener l'équilibre, obligé de s'allier à Vulgrim, un démon qui vous vendra vos futures armes et pouvoirs et vous téléportera dans n'importe quel lieu que vous avez déjà visité. Guerre pactisera aussi avec Samaël, un démon qui n'obéit à aucune règle de civilité, encourageant son nouvel allié à prendre le pouvoir. Si Samaël veut vaincre le Destructeur simplement pour prendre sa place, il n'en reste pas moins que ses paroles seront percutantes à souhait. Et ce n'est pas le guetteur qui dira le contraire, ce personnage greffé à votre corps par le Conseil pour vous surveiller. Ce casting ne s'arrête pas là et vos ennemis auront eux aussi de la gueule, Abbadon et sa gueule labélisée Warhammer 40.000, l'archange Uriel, les lieutenants du Destructeur. C'est simple, il n'y a pas un personnage, même secondaire, qui soit raté.

Entre ça, son gameplay efficace et son level design imaginatif, Darksiders accusent peu de défauts, il y a d'abord le temps de réponse entre la demande du joueur et la réalisation par Guerre, c'est flagrant pour les sauts, ce qui oblige à anticiper, heureusement, les sauts ne nécessitent pas une extrême précision pour que vous passiez au dessus d'un gouffre. Les graphismes en deçà suffiront à la majeure partie des joueurs qui se laisseront amadouer par l'architecture des niveaux. Vous pourrez aussi pointer du doigt le côté spectaculaire qui ne passe que par les boss et rarement par les attaques dont disposent le cavalier de l'Apocalypse, le situant aux antipodes de l'anti-héros de Prototype dont les capacités en mettaient vraiment plein la gueule. Dernier obstacle, les paramètres vraiment limités sans filtrage possible ni antialiasing, même la qualité des textures ne peuvent pas être choisi, il ne reste que la résolution à choisir. Et cette dernière ne fera que nous convaincre que le jeu ne mériterait pas une certification 1080p si celle-ci existait. Mais à quoi bon, le jeu est un délice, ses personnages, sa jouabilité, pour peu que l'on apprécie les jeux à énigmes et le beat'em all, Darksiders s'impose comme le jeu à posséder dans sa ludothèque. En espérant que sa suite sera elle aussi portée sur PC.
pathfinding
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le 10 oct. 2010

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