Dead Rising 2
6.4
Dead Rising 2

Jeu de Blue Castle Games et Capcom (2010Xbox 360)

Dead Rising 2, pour un jeu de zombies défoulant, se veut être particulièrement handicapant, du moins au début... Car Chuck est lent, très lent, et les allez-retours à la planque pour sauver les nombreux rescapés sont au centre du jeu. Il n’y a pas de touche pour courir, de quoi se rendre fou. On dispose de peu de vie, et le regain d’énergie automatique n’existe pas (dieu merci, car je ne suis pas spécialement pour ce concept). Pour récupérer, il faudra boire et manger un peu tout et n’importe quoi : Jus d’orange, hamburgers, bière, vodka, sushi… En faisant attention de ne pas enchainer trop d’alcools, sous peine de faire quelques galettes qui nous immobiliserons. Et il ne faut pas être immobile dans Dead Rising 2. Oh que non, car les zombies sont ultra-nombreux. L’une des grandes force de DR2, c’est le nombre de zombies affichés à l’écran.

Dans le centre commercial de Fortune City, on y trouve principalement des zombies, mais aussi de magnifiques galeries marchandes, avec plein de trucs débiles à chopper. Tout ou presque peut nous servir à tuer et repousser les hordes de zombies. Des armes traditionnelles comme le pied de biche, la batte de base-ball, ou la massette. Mais aussi des objets de tous les jours comme des balais, ou des ordinateurs… Plus insolite encore, des jouets tels que hélicoptères téléguidés ou des aspirateurs, ou même des fauteuils roulants pourront nous servir à nous déplacer plus vite et se frayer un passage plus facilement à travers les masses de zombies interminables…
Mais le plus intéressant, et ce qui fait l’un des principaux intérêts du jeu, c’est l’association de deux armes ou objets, pour fabriquer un truc unique et délirant, qui sera en général, plus efficace que tout ce qui peut nous tomber sous la main durant notre périple…

Pour se faire, pas mal d’ateliers sont disposés dans l’air de jeu afin de se mettre au taf. A l’aide d’une boite de clous, on peut donc fabriquer une batte cloutée, qui fera bien plus mal aux zombies, et qui permettra aussi (et surtout), d’augmenter plus vite ses points d’expérience (petit côté RPG sympathique avec des stats et du levelling, blablablabla). Cette boite de clous pourra aussi nous servir à fabriquer une bombe artisanale, associée à une bombonne de gaz ! Bien sûr, on a des tas d’autres exemples loufoques : Un fauteuil roulant combinée d’une batterie donnera une chaise électrique, géniale pour dégager le passage encore plus efficacement. Des gants de boxe associés à de l’huile moteur feront des gants enflammés, du whisky et du journal permettent de créer des cocktails Molotov… Bref, il y a des dizaines et des dizaines de possibilités, et de cartes combos à collectionner (sur ces cartes sont dessinés la combinaison d’objets pour fabriquer l’arme en question).

Du coup la trame principale de Dead Rising 2 est assez anecdotique par rapport à la profondeur du jeu. Certes le scénario est gentiment débile et accrocheur, mais les quêtes secondaires sont pas mal aussi. Le chrono avançant à vive allure, il sera malheureusement impossible de toutes les faire lors d’une première partie, il faudra donc faire des choix. Le plus dur étant de trouver le « Zombrex », ce fameux médicament permettant d’éviter la transformation de la fille de Chuck, en zombie. Il faudra donc se bouger le cul sans arrêt. Pas question de rester dans une zone à éclater du zombie, même si c’est très drôle au demeurant, on ne peut pas faire ça indéfiniment, sous peine d’arriver en retard à un RDV principal. Mais DR2 nous laisse AUSSI le choix (et si ça ce n’est pas généreux...), de continuer à faire n’importe quoi, en abandonnant la quête principale, et en laissant sa fille mourir, mais en sachant qu’en contrepartie, on ne verra jamais la fin du jeu.

Au chapitre des défauts, notons la disparition des zombies lors des cut-scenes, qui est assez choquante. Les boss parfois excessivement durs, qui nous forcerons à recommencer (le cuistot m’a rendu fou lol), et des temps de chargement nombreux et plutôt longs entre chaque zone, mais c’est le prix à payer apparemment, pour faire apparaitre autant de zombies... On a en effet l’impression d’en voir des centaines de milliers, c’est assez bluffant !

L’ambiance sonore est très sympathique aussi, avec des musiques d’ascenseur superbes lors de nos promenades folles dans les magasins, ou dans les options, alternées avec du hard-rock assez violent lors des affrontements de boss.

Basé sur des mécaniques de jeu frustrantes, typiquement Jap', DR2 exclu tous les joueurs qui cherchaient à la base, un bête bac à sable amusant avec des zombies à exploser. DR2 est riche de son gameplay simple mais accrocheur, de son univers loufoque et décalé, rarement vus dans d’autres jeux vidéo avec des zombies. DR2 ne se prend jamais au sérieux, et pourtant, sa réalisation est brillante pour un titre de 2010. Le background est bien bossé, le game design franchement génial et atypique, le système des armes à confectionner et collectionner, nous pousse toujours à avancer. L’aventure principale tient en haleine sans en faire des tonnes, et le challenge qui consiste à sauver tous les survivants et de les ramener à la planque propose des évènements variés et parfois vraiment drôles. Par exemple, une jeune femme en mayo de bain nous obligera à nous changer et à mettre un magnifique caleçon avec des cœurs dessus, pour qu’on ait autant la honte qu’elle. Il s’agira ensuite de la porter sur son dos car cette dernière prétextera que le sol est trop froid ! Un autre bougre ne voudra pas qu’on l’aide à se déplacer mais nous suivra extrêmement lentement, de par son physique de gros lard, et il faudra éviter qu’un maximum de zombies l’encercle durant son périple à la planque. Des survivants stupides ou têtus, des boss complètement camés, une ambiance de dingue, un univers riche et coloré, un jeu de zombie pas comme les autres, DR2 possède tellement d’atouts, qu’il se révèle être une vraie tuerie à la longue. Réservé en revanche, aux vrais gamers, qui aiment le challenge et les univers absurdes. Vous êtes prévenus.
Addryu
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le 8 déc. 2013

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