Sorti le 23 octobre 2008, Dead Space est le tout premier survival horror d'EA. Voulant s'imposer sur un marché contrôlé par les japonais, Capcom et Konami en tête (avec respectivement Resident Evil et Silent Hill), les équipes de Visceral Games ont travaillé d'arrache-pied pour proposer un titre original et complet, et quand on voit le résultat, on se dit "Continuez!"



Nous mettant dans la peau d'Isaac Clarke, un technicien de l'espace, Dead Space nous invite à visiter les couloirs déserts (Ou pas) de l'USG Ishimura, un des plus grands vaisseaux spatiaux de la galaxie, chargé d'emmener des colonies de mineurs sur des planètes mortes, afin d'en prélever les minerais. Comme de par hasard ce grand bâtiment ne donne plus signe de vie depuis un impensable SOS, et la visite de cette épave, bah c'est pour not' pomme!

Oui le scénar' c'est pas vraiment le point fort du titre, on en convient tous. De plus, à la manière de beaucoup (trop) de titres actuels, le background de Dead Space nous est raconté via des messages radio parsemés un peu partout dans les niveaux, ou via des inscriptions sur les murs (Qu'on peut tout à fait rater si on n'y prête pas attention). Nous faisant crapahuter dans l'intégralité ou presque du vaisseau, l'histoire s'avère sans surprise, même concernant les retournements de situation, visibles depuis deux niveaux.

Pour le scénario, je crois qu'on peut dire "ça c'est fait...", et passons au gros du jeu : son ambiance!
Et là, l'équipe de Visceral Games, a fait un boulot de malade mental. Alors que graphiquement on prend déjà une bonne baffe tellement c'est soigné, truffé de détails, nous sommes en plus gratifiés d'une ambiance sonore tout simplement PARFAITE. Musiques stressantes au possible, flippantes lorsqu'on est attaqué, et le silence pesant lorsque rien ne se passe... Perturbé par le choc d'un objet métallique sur le sol au loin... Glacial.

Côté gameplay c'est encore une fois une belle réussite, et j'irai même jusqu'à dire (Sans trop prendre de risque) que Dead Space explose Resident Evil 5 sur la jouabilité, bien qu'il soit sorti avant! Impensable de voir que Capcom n'a pas songé à modifier son gameplay, aux vues de la fluidité d'Isaac.
Notre bon samaritain est un délice à manier, on peut tourner la caméra tout autour de lui, on peut courir, tirer en marchant (Bam RE5), le système de visée est le même que celui de RE4 (la caméra passe à l'épaule, et un rayon montre la trajectoire de vos munitions) et est en plus servi par l'origine des armes. En effet, Isaac se sert principalement dans son aventure, d'outils de travail, et niveaux boucherie on peut pas faire mieux.
Car Dead Space a une particularité, pour tuer vos ennemis, il faut les démembrer. Offrant au jeu une ambiance encore plus gore, avec moult gerbes de sang, éclaboussures et bruits ignobles, ce système de démembrement a de particulier qu'il ne faut pas simplement trancher la tête de vos ennemis, mais bien une jambe et un bras (au moins) au risque de les voir ramper dans leur propre sang, pour vous écorcher vif. Important pour progresser dans ce cauchemar, l'évolution de la combinaison d'Isaac s'avère essentielle. En récupérant de l'argent, des objets, ou des points de force, vous pouvez améliorer les caractéristiques de votre armure. Pour cela deux moyens sont proposés, upgrader les compétences de votre RIG (le nom de l'armure) avec des points de force à appliquer sur un arbre de compétences, ou bien en achetant une nouvelle armure (au nombre de 6).
Ce système vaut également pour les armes, dont vous pourrez améliorer le temps de rechargement, ou la puissance des dommages. Vous pourrez également dénicher des plans de fabrication pour les munitions, afin d'en acheter dans des cabines de stock, disséminées un peu partout dans le vaisseau, plutôt que d'attendre d'en trouver sur les cadavres.
Isaac est également capable de ralentir le temps, à l'aide de la Stase, dont vous devrez vous recharger pour pouvoir l'utiliser. Cette stade vous donne la possibilité de ralentir vos ennemis, mais également certains objets afin d'accomplir un objectif. Il vous est aussi offert la possibilité de déplacer les objets par télékinésie, même si le jeu ne vous propose pas beaucoup de situations où cette capacité est nécessaire, il est toujours important de noter sa présence.

Afin de varier les situations, Dead Space vous propose deux phases de shoot, où Isaac prendra place sur une tourelle de tir. Le but étant d'éliminer "l'objectif" en préservant le bouclier du vaisseau. Malheureusement ces phases sont assez agaçantes, surtout si on veut débloquer les trophées correspondants. Dans le même registre il faut évoquer le stand de tir, qui mettra votre dextérité à l'épreuve pour débloquer des bonus, et un concours de panier de basket cosmique peu intéressant, qui ne vous gardera que pour débloquer le trophée correspondant, et les bonus de fin.
Mais plus important, les phases "sans air" et "sans gravité" sont beaucoup plus agréables à jouer, plus intéressantes, et bien plus travaillées. La première vous emmènera dans une zone sans oxygène, où Isaac devra compter sur sa réserve pour progresser. Vous demandant d'accomplir un objectif, en vous lançant quelques monstres aux basques, ces phases s'avèrent stressante, sans être rébarbatives.
La deuxième phase, vous propose de vous jouer des lois de la gravité, en vous jetant dans un environnement où il n'y a plus de haut, de bas, où les objets planent, vous forçant à garder un bon sens de l'orientation. Assez perturbantes, m'ayant filé de bons maux de tête, ces phases sont intelligentes, sans être véritablement chiadées, mais apportent un petit break par rapport aux couloirs sombres et oppressants de l'Ishimura.

On pourrait certainement en dire plus, comme les menus holographiques sans pause qui ne vous donnent pas de répits, les informations du personnages incrustées dans son armure pour virer toute trace de HUB ou les monstres dont j'ai préféré vous priver d'explication. Ce qu'il faut retenir, c'est que Dead Space est un très bon jeu, un premier essai réussi de la part d'Electronic Arts dans le genre horrifique, mettant un coup assez violent à Resident Evil nouvelle génération. Malheureusement la peur viscérale (games) du début s'estompe pour retomber complètement à la fin, car vous serez habitués à cet environnement qui n'arrivera plus à vous prendre par surprise. Il n'en demeure pas moins que Dead Space a marqué son monde, et j'attends le deuxième opus avec grande impatience, car quand un premier jet arrive avec si peu de défauts, il est forcément logique de trépigner devant une suite + + + .
Anfalmyr
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le 16 janv. 2011

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Anfalmyr

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