Dead Space 2 par Leo White
Il semblerait qu'après ses nombreuses mésaventures à bord de l'Ishimura, Isaak Clark ne soit toujours pas sorti d'affaire. Si Dead Space en avait surpris plus d'un avec son ambiance terrifiante et son gameplay efficace, Visceral Games a décidé de remuer le couteau dans la plaie pour nous faire saigner davantage. Deux ans après un premier opus d'une qualité rarement atteinte dans le domaine du survival horror, la suite arrive enfin dans nos salons. Il fait nuit, lumière éteinte, personne à la maison, casque sur les oreilles : toutes les conditions sont réunies pour pouvoir profiter pleinement du nouveau‐né de chez Visceral Games.
Dead Space 2 commence là où Dead Space s'était arrêté : après un épisode pour le moins éprouvant à bord de l'Ishimura, Isaak Clark est sauvé in extremis et est pris en charge par une équipe médicale de la station spatiale "Méduse", gravitant autour de la planète Titan. Sauvé ? Pas vraiment non.. Ce bougre d'Isaak tombe dans le coma pendant quelques mois et la situation dégénère sévèrement. A son réveil, pas question d'aller en rééducation ; la camisole bien serrée, Isaak doit déjà slalomer entre les nécromorphes pour négocier sa survie, de quoi nous re‐familiariser avec le gameplay du premier épisode.
Si les premières minutes sont assez brouillonnes, le rythme se ralenti par la suite pour nous permettre de mieux savourer l'ambiance exceptionnelle des couloirs de Méduse et mettre nos petits coeurs à rude épreuve, parce que finalement, c'est quand il ne se passe rien qu'on a le plus peur.
Le gameplay de Dead Space 2 n'est pas vraiment différent de celui de son aîné mais apporte son petit lot de nouveautés : la kinesis (technologie servant à faire léviter les objets) peut à présent servir à arracher les griffes des nécromorphes abattus pour aller empaler leurs confrères, très utiles lorsque les munitions se font rares.L'autre différence notoire se trouve dans les phases sans gravité : cette fois‐ci notre cher Isaak est un peu mieux équipé et n'a plus besoin de sauter d'un mur à l'autre pour se déplacer, il peut tout simplement léviter grâce aux mini‐réacteurs de sa combinaison. Ce petit détail rend ces phases beaucoup plus jouables et bien plus intéressantes que dans le 1er opus. Sans oublier que certaines de ces phases sans gravité se situent en extérieur, amenant le joueur dans des lieux et des environnements sublimes.
Le fait de se trouver dans une immense station orbitale permet de visiter des lieux variés et très travaillés, ayant chacun leur ambiance propre : vous serez amenés à visiter des appartements, une église, tout ça en passant par une école et des magasins... Vous croiserez à l'occasion certains habitants tentant vainement de fuir les nécromorphes, histoire de vous rappeler que des gens habitaient paisiblement ici avant votre arrivée. (Ah bah Bravo Isaak !)
La touche graphique de Dead Space était déjà sublime, mais l'aspect graphique de ce deuxième opus est encore plus poussé : c'est plus sombre, plus glauque et plus varié. Certains regretteront le fait que les couloirs oppressants de l'Ishimura aient laissé la place à des zones plus vastes, mais ce n'est pas vraiment un mal car Méduse fourmille de zones sordides à souhaits, de plus, contrairement au premier opus, vous ne reviendrez jamais sur vos pas.
Station orbitale oblige, l'arsenal d'Isaak s'est quelque peu renfloué. En plus des classiques et très efficaces Cutter Plasma, Line Rack et autre Machinegun, vous pourrez vous procurer une panoplie de nouvelles armes, pas toujours très efficaces mais assez fun à utiliser. En revanche, les nécromorphes aussi ont subi quelques petites mutations pendant votre coma et ces nouveaux sont assez intelligents pour vous donner des frissons dans le dos et du fil à retordre... surprise surprise !
La bande son ‐ qui était déjà saisissante dans le premier opus ‐ vous scotchera littéralement à votre siège : musiques oppressantes, claquements lointains, voix murmurant votre prénom... Chaque petit détail compte, et nombre d'entre eux sont pratiquement imperceptibles sans casque. On a beau savoir qu'un nécromorphe va surgir dans le coin juste en face de nous, on se fait toujours surprendre.
L'autre force principale de Dead Space 2 est sa mise en scène parfois comparée à celle d'Uncharted 2. Certaines scènes sont spectaculaires mais globalement moins bien maîtrisées que dans Uncharted 2 ce qui les rend assez confuses. Elles ont cependant le mérite d'être vraiment impressionnantes et de donner du rythme à votre progression, ne baissez jamais votre garde !
Malheureusement, le scénario n'est pas fidèle à la réalisation du jeu. L'histoire n'a pas vraiment d'intérêt, la plupart des apparitions de Nicole ( la défunte compagne d'Isaak ) sont plus ridicules que terrifiantes, et le fait qu'Isaak parle ne lui permet hélas pas de dire que des choses intelligentes. Les quelques personnages de l'histoire sont trop caricaturés et manque cruellement de charisme, mais ce que l'on demande au jeu c'est avant tout de nous faire frissonner, et ça fonctionne !
Au final, Visceral Games ne s'est pas foutu de nous et a créé une suite digne de ce nom, et encore plus marquante que son aîné. Si vous voulez vous essayer à découper du nécromorphe, je ne peux que vous conseiller de commencer en mode Survivalist (Difficile), la difficulté n'est pas excessive et vous apportera un petit peu de challenge, de quoi encore mieux vous plonger dans ce cauchemar aux tons carmins.