Dead Space est mort, vive Dead Space !

Alors déjà je rassure les fans de la première heure : oui j'ai adoré Dead Space 1 à sa sortie, l'arrivée sur l'USG Ishimura, l'ingénieur pataud dans sa tenue de combat pressurisée, le stress dans les couloirs, à l'aguet du moindre petit bruit, les monstres qu'on préférait éviter, ceux qu'on devait découper avec soin et rapidité. Tout était excellent dans ce premier opus.

Oui dans ce troisième épisode vous ne retrouverez pas ce huit-clos oppressant, cette sensation de passer chaque instant à juste survivre. Et c'est presque tant mieux. Dead Space 1 était parfait (le 2 beaucoup moins), quel aurait été l’intérêt de refaire le même jeu. On crie trop souvent à la fainéantise ou version 1.5 ou 2.5 quand on parle des suites d'une saga. Là Issac à vieilli, il s'est endurci, et il en a marre qu'on essaie de le bouffer. Donc il est devenu un peu plus violent, et le jeu passe à l'offensive, mode Die Hard in space.

Forcément que ça correspond à une volonté de coller plus aux standarts du genre (un heureux mélange entre Uncharted, Mass Effect et Alan Wake), de donner plus de scènes d'action au joueur, mais j'ai pas trouvé ça ni déplacé ni malheureux. Et on a echappé au too much de certains épisodes de Call of Duty, aux système de cover qui transforment les TPS en jeu de Dunk Hunt, et à trop de QTE useless.

Car les developpeurs ont su garder ce qui faisait la force de Dead Space : une ambiance de film de Science Fiction aux petits oignons. Les environnements sont magnifiques (comme quoi un portage DirectX 9 suffisait largement à envoyeur du lourd visuellement), la direction artistique inspirée (l'espace, le feu, la glace tout est réussi), et l'ambiance sonore un vrai bijou. Est-il utile de le rappeller mais un jeu à vivre avant tout au casque et dans une ambiance sombre, pour ne rien rater, et garantir une immersion totale. On n'a plus la peur chevillée au corps à chaque instant, mais il y a quand même des petits moments chair de poule, lorsque l'adrénaline monte à la vue des quatres espèces de trucs rampants hurlants,et épineux qui s'avancent pour vous arracher la colonne pendant que vous rechargez.

Alors oui certaines "nouveautés" me paraissent ratées. La romance est mal jouée (à la limite du supportable), le jeu en solo est un peu cassé par les PNJ qui ne servent à rien (mis de côté pour la partie coop sans doute), et trouvent toujours un pretexte bidon pour vous laissez seul (comme c'est pratique). Le craft perso ça m'a pas du tout interessé, du coup j'ai fait les 3/4 du jeu avec le découpeur plasma (en le boostant un peu), le cédant juste sur la fin pour le marteau hydrolique assez jouissif quand les gros streums débarquent. Le spam d'ascenseur et de sas est toujours là (pour masquer les loadings et garantir une expérience continue), mais c'est quasi toujours bien intégré, et ça contribue à l'ambiance "steampunk" tres portée sur tout ce qui est piston et gros mécanisme (non non pas de cuir moustache dans ce jeu pour autant).

Mais encore une fois, la balade fantastique dans cet univers SF permet de faire fi sans grande difficultés de ces petits errements. Et j'ai pris un énorme plaisir à avancer tout au long (plus de 10h pour rusher la quete principale sans grosse difficultée) de ce shooter SF tres linéaire, mais très gratifiant tout au long de ses nombreux épisodes et rebondissements.