Hypnotique bien qu'il ne s'y passe rien
Expérience narrative et contemplative, Dear Esther fait le choix de limiter le gameplay à son plus simple appareil en n'autorisant que le déplacement dans des décors très linéaires, ainsi qu'un léger zoom pour mieux apercevoir les détails. Quant à la partie scénaristique, là encore il ne se passe absolument rien dans le jeu si ce n'est le récit sybillin de fragments d'une oeuvre écrite par le narrateur à sa bien aimée Esther, oeuvre dans laquelle il se livre à une véritable introspection teintée de remords et de nostalgie.
A dire vrai, il est difficile de véritablement juger Dear Esther puisque bien qu'il ne s'y passe rien et qu'on ne joue pas vraiment, le jeu demeure relativement envoûtant avec ses décors graves et romantiques, son récit intrigant, une atmosphère étrange parfois même inquiétante, sa musique nostalgique, ... Je me suis senti tel un Chateaubriand marchant sur les côtes bretonnes en pleine tempête. Cependant, je trouve que les développeurs auraient pu aller plus loin dans le jeu en ajoutant davantage de détails (sans pour autant ruiner le mystère du jeu, mais pour ça il y a de la marge...). Quand j'ai fini le jeu en fait, malgré la fin sublime, je suis vraiment trop resté sur ma faim.
Je ne sais donc pas trop si je dois conseiller ce jeu ou pas. Bien qu'il fut une expérience envoûtante sur le moment (et paradoxalement très pauvre), je trouve que le prix est trop élevé (4-5 euros serait plus correct à mon sens) pour un travail qui aurait pu être bien plus poussé. Si un jeu d'aventure plus fouillé venait à sortir avec de tels décors, je serais le premier à me jeter dessus.
Je lui mets 7 mais la note n'est vraiment pas significative ici.
(Ah et autant prévenir, l'anglais du jeu est assez "costaud" par moments)