L'ambiance graphique, sonore ainsi que la narration sont parfois des éléments placés au second rang par les développeurs de jeux vidéo, qui veulent alors se concentrer sur l'interactivité et le plaisir limbique du jeu.
D'autres jeux comme Dear Esther prennent cette interactivité à contrepied et nous place dans des plaisirs tels que ceux du photographe, du conteur ou de l'aventurier. Derrière cette île dont on ne connaît que l'aspect, on écoute la voix d'un homme qui s'adresse à on ne sait qui, et le flou s'empare de nous dès la première heure de jeu. On marche alors lentement, avec pour seul point de repère cette antenne clignotant d'un rouge vif, régulière comme le battement d'un coeur.
On se prend lentement au plaisir du jeu de la découverte, de l'appréciation de décors majestueux, d'une voix interprétée avec majesté, et de la compréhension progressive d'une histoire. Dear Esther se classe dans ces jeux où la seule action de bouger vous emmène dans un univers qui n'a pas besoin que vous y touchiez : il est là, il suffit de le regarder et d'apprécier la vie qu'il contient.