DeathSpank
7.2
DeathSpank

Jeu de Hothead Games et Electronic Arts (2010Xbox 360)

"We are no longer the Knights who say NI! We now are the knights who say EKE EKE EKE PA TANG!"

Pitch: Deathspank, héros à la réputation aussi impressionante que celle de Chuck Norris, poursuit sa quête de "l'Artefact" qui l'amène en de funestes lieux puisqu'il devra pénétrer sur les terres du tyrannique Lord Von Prong qui a kidnappé quelques orphelins pour d'obscures raisons. Le sang de notre héros ne fait qu'un tour et celui-ci se lance dans une nouvelle croisade "idéaliste et périlleuse"...

Dérrière ce pitch "tiré d'une histoire vraie", se cache le dernier projet vidéo-ludique de Ron Gilbert (auteur de jeux magistraux comme Maniac Mansion ou Monkey Island) qui cette fois abandonne le Point'n Click pour un genre plus acéré: le Hack 'n Slash sous hormones héroïques. Le résultat: Deathspank (Féssée de la Mort, un pied de nez un rien taquin à tous ces joueurs en mal d'imagination qui peuplent les jeux en réseau et dont les pseudo se résument souvent à Deathmachin ou Darktruc...), un héros décalé porteur d'un slip magique violet, source de sa puissance ainsi qu'une d'une forme d'invulnérabilité lui permettant de renaître dans les latrines les plus proches. Motivé par une quête de grande importance (mettre la main sur "l'artefact" puis défaire un tyran improbable), il va traverser un environnement relativement vaste et offrant une multitude de paysages "clichés" de l'heroic-fantasy, de la forêt enchantée où la Mafia Leprechaun fait régner la terreur et où les Licornes ne défèquent qu'une fois l'an aux Terres Désolées où les villageaois rêvent de manger de la poussière propre en passant par des mines infestées de démons, de cimetierres blindés de Zombies affamés ou encore de marais infestés d'ânes en furie... Vous l'aurez compris le soft est encore plus délirant que ce à quoi nous a habitué Ron Gilbert. A l'instar des frasques des Monty Python, le jeu fonctionne à l'humour improbable pour ne pas dire simplement absurde dilué avec une très forte louche de références littéraires, cinématographiques et bien sûr vidéo-ludique. Une sauce qui se mélange assez bien avec le genre hack'n Slash puisque l'humour permet plusieurs libertés qui viennent briser la lassitude que peut induire un tel genre (rappellez vous Diablo et ses ennemis, au final, tous pareils...). Que ce soit le bestiaire, les quêtes, les dialogues (entièrement doublé en anglais - j'y reviendrais), les décors ou encore une fin surprenante (appellant forcément une suite sortie en septembre 2010 et avec la présence de Tim Schafer), tout est un dépaysement total sous l'égide de l'humour barré. Les exemples sont légion mais je résumerais simplement le ridicule de chaque sitaution en citant un dialogue de quête:
- Ramenez moi 20 lèvres de poulets.
- Les poulets ont des lèvres?
- Bien sûr, sinon ils ne pourraient pas sifflotter...
On retrouve donc ce qui fait le succès de jeux comme Monkey Island avec en plus un petit côté bourrin qui ne déplaiera pas aux amoureux de violences gratuites que sont les joueurs Next-Gen (et oui sinon ils jouraient sur Wii! - non ne brandissez pas Mad World!). En dehors de l'humour, toutes les ficelles du genre sont maîtrisées: le bestiaire est conséquent et certains ennemis offrent un challenge sans concession (bien que le héros soit invulnérable), la map est vaste et riche en coffre aux trésors et autres objets destructibles, on retrouve largement ce qu'il faut niveau armes et armures (qui, bien sûr, modifie l'apparence de Deathspank) et potions ou nourritures. Les quêtes annexes sont également très nombreuses et accompagnent relativement bien la quête principale de telle sorte qu'il est toujours possible de faire un petit écart pour grapiller de l'xp...

Le gameplay est simpliste en offrant tout de même la possibilité de s'équiper de 1 à 8 armes qui vous attribuerait via l'inventaire à tel ou tel touche de votre pad (la croix directionnelle ou les 4 boutons classique du pad), 4 armes étant une bonne moyenne que le joueur pourra attribuer aux boutons du pad alors qu'il attribuera les potions et autres objets magiques aux différents axes de la croix directionnelle. Une idée pour le moins évidente mais qui rend la jouabilité aussi agréable qu'intuitive. Si la possibilité de se mettre en garde est bien présente, la magie est absente du soft (merci!) et il faudra se contenter d'une jauge "héroïque" qui une fois remplie donnera accès à un coup spécial qui variera en fonction de l'arme avec laquelle vous frapperez (effet de zone, toupie mortelle, étourdissement...). Les plus fourbes compensseront avec les nombreux objets magiques permettant de jouer les sorciers revanchard en invoquant des armées de mort-vivant ou en faisant pleuvoir sur les adversaires des pluies de flammes. On retrouve également les classiques menus concernant l'inventaire qui permettra de stocker un nombre malheureusement limité d'objet ainsi qu'un tableau de gestion des quête clair comme de l'eau de roche avec la possibilité moyennant un Biscuit Chinois de la chance d'obtenir quelques infos précieuses. Un hack'n Slash n'en serait bien sûr pas un sans levelling. L'xp engrangée vous permettra, ici, d'obtenir des avantages (sou sla forme de cartes) boostant telle ou telle compétences (corps à corps, vitesse, tri, etc...) pour vous rendre la vie plus facile (20 niveaux au total) et ainsi, parvenir à défaire le boss final après une bonne dizaine d'heure de jeu...

Techniquement, le jeu n'a pas à rougir et offre des décors souvent très réussis grâce à leur design à la limite du surréalisme avec d'improbable diagonales donnant naissances à des édifices contrefaits. Ces décors jouissent (ce n'est pas sale) d'un effet 2D superposée ce qui donne l'impression qu'il s'agit de décor de carton pâte (tout à fait appropriés à l'ambiance du soft). Le perso et les ennemis profitent d'un design plus qu'éfficace et qui colle bien avec la 3D utilisée. Deathspank a tout du héros (je dirais même du super héros) avec sa machoire proéminente, ses mucles d'aciers et ses jambes maigrelettes. Niveau ambiance sonore la musique, bien que répétitive, est très réussie avec un style funky à base de beaucoup de basse. Le doublage est d'une qulaité irréprochable, en particulier celui du héros (ces injonctions sont souvent délicieusement grotesque). Le tout en V.O bien sûr. Par contre, les non anglophones seront pris de crampes d'estomac car le soft n'est absolument pas traduit en français (que ce soit les voix ou les textes). Cela ne gène en rien pour ce qui est de résoudre les quêtes qui sont toujours assez simples à comprendre mais cela peut nuir à l'immerssion et surtout à la compréhenssion de toutes les références et à l'humour truculent du soft...

Depuis quelques temps (disons le clairement: l'arrivée de soft comme Shadow Complex...), les jeux destinés uniquement à la vente dématérialisée font preuves d'un vrai soucis de qualité et Deathspank ne déroge pas à la règles puisqu'il offre un HnS plein d'humour, au gameplay simple mais agréable et à la durée de vie plus que satisfaisante pour le prix (une dizaine d'euros) et qui offrira même quelques surprises comme un famillier pour l'avatar ou des images pour la carte de joueur. Un must have pour les amoureux de la dérision saupoudrée de violence décomplexée.
Manji1981
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le 14 déc. 2010

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Manji1981

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