Je n'irai pas souligner les défauts de mécanique et de répétitivité et d'interface évidents du jeu, d'autres l'auront fait bien mieux que moi... Je n'irai pas souligner les défauts narratifs évidents du jeu, ils sont bien présents mais in fine je ne leur ai pas consacré trop d'attention... Je n'irai pas appuyer plus que nécessaire sur ces combats de boss bêtes et hors de propos, à mon sens, que j'ai recommencé plusieurs fois pour certains alors qu'ils me gavaient monstrueusement (je jouais en difficile)... Je n'irai pas théoriser sur Hideo Kojima, dont j'apprécie finalement moyennement l’œuvre, en dehors des premiers Metal Gear (et encore, la nostalgie joue à bloc, dans ce cas)...
Par contre, je dirai que j'ai rarement vécu une expérience comme celle-là, vidéoludiquement parlant, car c'est un jeu qui m'a accompagné pile au moment du Premier Confinement 2020, et dans lequel je me suis engouffré comme on cherche une porte de sortie, une bouffée d'oxygène, une allégorie qui s'impose à soi... Je dirai que j'ai voulu installer un circuit de catapultes le plus efficace et soigné possible dans le décor escarpé et dangereux des sommets enneigés de la deuxième map et que ça a été un ravissement, le paquet d'heures que ça a duré... Que j'ai pris 36 000 douches, rien que pour le plaisir de voir couler la boue, et la saleté, et le sang accumulés au fond du siphon... Que j'ai bu à la chaîne je ne sais combien de canettes énergisantes pour remonter ma barre d'endurance au maximum avant de ressortir en mission à l'air libre... Que je pense que ce seront des détails, tout un ensemble construit de micro-détails qui parleront à quantité de joueurs ayant fait la même expérience, dans la même période (ou non, d'ailleurs, peu importe)...
Pour tout ça, Death Stranding restera comme un jeu unique à mes yeux, tout raté et imparfait qu'il soit... Un jeu mémorable.