Après deux premiers jeux Deus Ex datant du début des années 2000, le studio Ion Storm avait réussi à créer une série de jeux de tir à la première personne mêlant à la fois des éléments de RPG, d’infiltration et de combat dans un univers dystopique et crédible faisant la part belle aux technologies liées au transhumanisme. Ce troisième épisode est une préquelle aux jeux originaux développée par le studio canadien Eidos Montréal. Cet opus nous met dans la peau d’un chef de sécurité d’une multinationale, Adam Jensen qui devra faire face à l’évolution technologique forcée de son corps et qui sera confronté à des multinationales de plus en plus forte cherchant à asseoir leur autorité.


Les points positifs :



  • L’univers dans lequel le joueur est plongé prend le parti d'adopter un ton sérieux et dystopique sur de nombreux points. Ici, les évolutions technologiques ne sont pas acceptées par tous et la population de 2027 est partagée entre les défenseurs du transhumanisme et ceux, le-voyant comme une hérésie. Le joueur sera confronté à de nombreux personnages travaillant pour la plupart pour des entreprises au rayonnement mondial et pesant de plus en plus de poids sur les différents états du monde.

  • L’ensemble des personnages du jeu parviennent à être très charismatique et pour la plupart très bien écrits et développés. À commencer par le personnage principal, Adam Jensen un personnage non-manichéen confronté à une société en perpétuelle évolution et ses dérives. Suivre son aventure et ses relations avec les différents personnages du jeu est un plaisir et l’aventure parvient à nous capter du début à la fin.

  • Le gameplay est organisé autour de trois approches dans lequel le joueur pourra se spécialiser pour progresser dans les missions. Le joueur pourra tout d’abord décider de tuer ou non ses ennemis grâce à des armes non-létales. Puis, il pourra se spécialiser soit dans les affrontements directs ou plutôt opter pour de l’infiltration en évitant ou en neutralisant discrètement les ennemis sur son passage. De plus, il pourra choisir de se spécialiser dans le piratage afin d’utiliser de la meilleure façon possible son environnement pour progresser grâce à de nombreux terminaux permettant de lui ouvrir des accès fermés, de désactiver des caméras ou des robots de surveillance…

  • La progression du personnage se fera à l’aide d’évolutions cybernétiques réparties sur le corps d’Adam et choisis par le joueur. Ainsi, le joueur pourra améliorer son corps pour supprimer les dégâts de chute, courir plus vite, soulever des objets très lourds, être insensible à l’air empoisonné… Ces évolutions sont aussi utilisables en dehors des combats pour progresser dans l’environnement.

  • En effet, le jeu est composé de plusieurs villes réparties à travers le monde. Au fil de l'avancement, le joueur est transporté d’une zone à l’autre pour y effectuer plusieurs missions. Le level design est réussi puisqu’il permet plusieurs approches pour chaque mission en plus de posséder une bonne verticalité. Ainsi, il sera possible d’entrer dans un bâtiment par son entrée principale, par un conduit d’aération dissimulé ou en déplaçant une caisse lourde nous bloquant un passage secondaire.

  • Les quêtes secondaires sont variées et sont quasiment toutes scénarisées.

  • Un système de choix permet d’influencer sur le déroulé des dialogues et de certaines missions de manière à s’orienter davantage vers la diplomatie ou l’action pour la résolution des problèmes. Le système de phéromone est une bonne idée de gameplay permettant d’analyser le profil de son interlocuteur pour savoir par quel biais l’approcher dans le but de le séduire, l’intimider…

  • L’inventaire du personnage est un élément central du jeu puisque l’ensemble de l’équipement utilisé par le joueur (armes, munitions, consommables) prend une place physique plus ou moins importante dans notre inventaire. Il faudra donc gérer le rangement de notre inventaire en sélectionnant judicieusement son équipement. Le manque fréquent de munition dans le jeu est un élément à prendre en compte dans nos combats.

  • Les menus du jeu et l’interface affiché sont relativement clair et facile à utiliser.

  • Les mini-jeux pour pirater des terminaux sont plutôt faciles à comprendre et ne suspendent pas trop longtemps l’action du jeu. Effectuer des piratages nous permettra d’obtenir des ressources, de désactiver des caméras ou de retourner des robots de sécurité contre nos ennemis.

  • Les armes disponibles sont relativement classiques, mais sont toutes personnalisables à l’aide de modules récupérables dans l’environnement ou achetables (silencieux, viseur, chargeur plus grand…).

  • Les ennemis ne sont pas des sacs à points de vie et un ou deux tirs dans la tête mettront hors de combat la majorité de nos assaillants.

  • La direction artistique du jeu est très réussie et s’inspire beaucoup de l’œuvre Blade Runner en laissant place à l’urbanisation à outrance et à la surpopulation.

  • Les cinématiques en CGI du jeu sont très bien mises en scène et nombreuses dans le jeu.

  • Les mini-scènes d’élimination des ennemis au corps-à-corps sont variées et bien implantées dans le jeu.

  • Le jeu possède une durée de vie située entre 20 h et 25 h permettant de conserver un jeu au rythme efficace et limitant ainsi les temps morts dans l’histoire principale.

  • La bande sonore du jeu est très qualitative que ce soit au niveau des musiques mettant tout de suite le joueur dans une ambiance pesante ou les doublages français également réussis.


Les points négatifs :



  • Le bestiaire du jeu est très limité puisqu'il se compose des soldats de base, de soldats en armure et des robots de sécurité. Les joueurs auraient apprécié un peu plus d’originalité avec des ennemis utilisant des améliorations spécifiques en combat. À cause du manque de diversité dans les ennemis affrontés, le joueur pourra trouver au fil du jeu que les combats se ressemblent.

  • Les boss du jeu ne sont pas intéressants à combattre malgré plusieurs approches possibles, car ils sont bien trop simples dans leur conception et se résument souvent à un combat en arène contre un ennemi encaissant un peu plus de dégâts qu’à l’accoutumé.

  • Malgré une direction artistique réussie, le jeu est techniquement imparfait notamment avec une modélisation des personnages relativement limité, des textures approximatives et des cinématiques bien trop compressées qui apparaissent de façon floue.

  • Dans le jeu, beaucoup de saccades surviennent et font chuter drastiquement les FPS du jeu pendant une courte durée ce qui rend l’exploration très désagréable par moment.

  • Les temps de chargement du jeu sont bien trop longs et leur durée se fait cruellement ressentir lorsque notre personnage meurt.


Conclusion :


En conclusion, Deux Ex Human Révolution est un jeu à la première personne réussi mêlant à la fois des éléments de RPG, d’infiltration, d’exploration et de combat tout en donnant au joueur une grande liberté d’action. Il réussit à nous plonger dans un univers crédible où notre personnage sera confronté à des enjeux sérieux sur lesquels il pourra influer lors d’une aventure riche en rebondissements.

Oxymoron_VII
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le 14 févr. 2021

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