Doom Eternal
8.1
Doom Eternal

Jeu de id Software et Bethesda Softworks (2020PC)

Doom 2016 avait été une bombe sale, reboot dantesque qui m'a fait dire à l'époque dans une autre critique "qu'il est impossible de faire plus intense et bourrin"... OH GOD CA NE POUVAIT ÊTRE PLUS FAUX !


HISTOIRE ET CONTEXTE :



  • Suite plus ou moins directe du reboot de 2016, la terre a été envahie et c'est à vous de renvoyer tout ses trou d'cul à corne chez eux à coup de pied dans le fion ! Chose étonnante, Doom Eternal a un vrai background et cet épisode relis tout les jeux existant dans une espèce de scénario de série Z débile et nanard, mais c'est vraiment pas ça qui vous fera acheté le titre, de plus il n'y a aucune cinématique interactive ou imposée, donc libre à vous d'ignorer totalement la trame scénaristique (qui est en plus raconté majoritairement dans des codex à trouver). Ce qui importe ici, c'est le ton résolument bourrin. Une chose à raconter et à faire ? C'est éclater des démons dégueulasses (comme d'hab) par centaine, en boucle, dans un contexte désinvolte et bien con. Beaucoup moins oppressant que le jeu de 2016, plus léger et absurde, le jeu assume complétement le délire et pousse au paroxysme la violence gratuite et décomplexée, tout n'est que rivière de sang, douche d'organe et poudre à canon, le tout parsemé de quelques blagues potaches. Et bien que le joueur soit surpuissant, dans un sens c'est un jeu d'horreur... MAIS POUR LES MONSTRES !


GRAPHISME ET DIRECTION ARTISTIQUE :



  • Avouons-le les graphismes ne sont pas particulièrement réalistes, on est pas au summum de la technologie, c'est propre mais sans plus si on parle uniquement de l'aspect technique. Par contre, oh putain, oh jesus marie satan, la direction artistique est folle. Alors que le précédent opus vous laissait comme maigres décors : l'enfer ou la base martienne, ici vous avez de tout ! Des châteaux médiévaux, l'immanquable passage en enfer (plus malsain et répugnant que jamais), de la neige, de la ville en ruine et... le paradis, qui a un design encore jamais vu, mêlant les peintures de Giger avec les vaisseaux covenant de Halo. Il y a des petites fioritures de partout, des ornements dans tout les coins, c'est complétement dingue, je peux vous dire que l'équipe artistique s'est lâché grave. Chose aussi assez surprenante est ce côté très coloré, presque cartoon par moment... c'est déstabilisant en comparaison du précédent opus, mais on s'y fait vite et ça colle parfaitement au style résolument arcade du jeu. Le design des créatures est dans la droite lignée du grand frère avec quelques nouveaux venus. Et un ajout qui fait particulièrement plaisir : les dégâts localisés ! Qui arraches des bouts de chairs là où vous avez tiré ! Dit autrement vos flingues peuvent dépecer les démons, révélant leurs squelettes et organes au fur et a mesure que vous les canardez de plombs. Ça semble être un détails mais ça rajoute énormément au feedback et à la sensation de puissance des coups portés.


GAMEPLAY :



  • C'est là l'argument principal de Doom Eternal, son gameplay est le plus nerveux et riche que j'ai jamais vu dans un FPS à ce jour. Comprenez que les mécanique de jeux sont parfaitement articulés autour d'une chose : le meurtre sauvage !!!


Doom 2016 vous demandait de réaliser des finish sur les monstres affaiblit pour récupérer vie, armure et munitions. Là le concept est le même, mais va bien plus loin. Car chaque façon de tuer vous donnera une ressource différente (tronçonneuse : munition, finish au poing : vie, attaque incendiaire : armure) ce qui oblige le joueur à utiliser tout le spectre de ses mouvements dans une danse de carnage s'il veux survivre aux affrontements. De ce simple fait les gunfigth prennent des allure de chorégraphie morbide et sanguinaire absolument jouissive. A ça s'ajoute de nouvelles capacités comme le ralentit, le double dash aérien/terrestre, le double saut, se balancer aux barres transversales, s'accrocher aux murs, geler les ennemis, les brûler, les pilonner, je continue ? La personnalisation ingame de vos flingues, de votre armure et de vos pouvoirs passifs sont encore plus complet qu'avant. C'est pas assez ? Pour les grosses bestioles vous pouvez charger un coup de poing dévastateur pour mettre à nu les points faibles, ou sortir une épée démoniaque pour déchiqueter tout ce qui passe. Et ce ne sera pas de trop, car les démons sont encore plus agressifs et vicieux qu'avant, ils feront tout pour vous encercler. Chaque armes aura une efficacité plus importante selon le démon ou la situation, il ne s'agit plus de bêtement tirer avec ce que vous avez sous la main mais bien de réfléchir, gérer et temporiser durant les combats, c'est criant de génie et d'équilibre. Car malgré ses airs bourrins décérébré Doom Eternal propose un gameplay vraiment intelligent et vous demandera à la seconde de choisir telle ou telle action pour vaincre ou mourir. Parfois ça vire au pari que vous devez faire en une demi seconde comme "j'ai plus vie, je fait un finish pour récupérer ma santé sur cet ennemi qui est K.O, mais il est proche d'un énorme démon, ou je renonce et je tente plus loin mais je risque de me faire toucher", c'est vraiment une question de choix et de skill. Ça parait rien comme ça, mais le jeu à réellement une part de micro-gestion quand vous jouez. D'ailleurs on pourrait croire que les glorykills nuisent au rythme du jeu, alors que cette action permet de marquer une micro pause pour s'y retrouver tant l'action est frénétique, ceux ci donnant également 1 ou 2s d'invincibilité, ce qui rajoute là aussi une part de gestion et de choix.


Avec une telle palette de mouvement vos parties vont d'avantage ressembler à une séance de sport qu'a un moment de détente. Le système de jeu est un bijoux d'ingéniosité, tout est fait pour vous empêcher de rester statique ou passif. C'est tellement intense et rapide qu'il est difficile de jouer plusieurs heures d'affiler sans avoir mal à la tête, c'est aussi plaisant qu'éprouvant. Et je ne dis pas ça en l'air, certaine arène vous demanderont de vous battre comme un lion dans un espace confiné pendant près d'un quart d'heure, décimant vague après vague sans aucune pose, c'est un mélange de plaisir et de souffrance nerveuse. Ici vous êtes l'incarnation de la destruction, vous êtes la mort, le sentiment de puissance clavier/manette en main est indescriptible.


Le premier Doom de 1993 avait quasiment inventé le FPS, et en 2020, Doom Eternal le réinvente, tout ce qui est contemporain est renvoyé immédiatement à l'âge de pierre, la concurrence va devoir faire fort. J'ai jamais vu ça, l'unique jeu à ce jour qui se rapproche d'un tel niveau de surexcitation dans son gameplay ce serai Titanfall 2.


Ah, et y'a des gros boss ultra énervé, un plaisir à défoncer.


DURÉE DE VIE ET REJOUABILITÉ :



  • C'est la foire à la saucisse car le jeu est taillé pour être fait, refait, et rerefait. Déjà la campagne solo en ligne droite vous demandera bien 15h de baston. Non seulement vous avez les modes de difficultés classique allant de "trop facile" à "part pitié je veux mourir", mais vous avez également le mode "maître" qui change complétement la configuration des ennemis dans les niveaux. D'ailleurs le bestiaire est vraiment fourni, avec en prime, des anges a massacrés ! Il faudra aussi trouvé tout les combats cachés, les secrets, les bonus, les balises d'énergies (pour débloquer des zones de votre QG) et tout un tas d'objet à collectionner et exposer fièrement. Sans compter le Battlemode qui est un mod multi ou 3 joueurs s'affrontent dans une arène, opposant un Slayer et deux démons, possédant chacun armes, aptitude, bonus et mouvement propre. Tout cela est bien entendu personnalisable, et customisable avec plein de connerie à débloquer.


Le jeu prévois aussi des missions et des défis journaliers, en bref, vous en aurez pour votre pognon. (j'espère un retour du mod permettant de créer ses propres niveaux)


BRUITAGE ET SON :



  • Mick Gordon... le retour. Du métal, du métal et encore du métal. Bien que la B.O soit toujours solide et violente à souhait, j'ai moins apprécié que dans Doom 2016, il y a ici et là plus d'aspect électro qui m'ont parfois donné mal à la tête, j'ai trouvé que c'était trop à des moments. En revanche tout ce qui est son d'ambiance, soundesign des armes et le doublage, c'est parfait, absolument parfait. On sent la puissance des flingues, la violence des coups portés sur les carcasse dépecées des démons, les râles d'agonie, les mantra inquiétant dans la dimension du paradis, une pure merveille.


LA CONCLUSION :


Ce jeu est épique, violent, dingue, sanglant, nerveux, bourrin, gras, vulgaire, gore, obscène, dégueulasse, rapide, novateur, intelligent, brutal, efficace, exigent, punitif, vicelard, insolent et méchant. Tout ça mais x100. On vient tout juste de démarrer les années 2020 que j'ai l'impression qu'il est déjà le FPS de la décennie. Un opus diabolique, il est un diamant parmi les diamants et va sans aucun doute imposer un nouveau standard ! Il prouve que même après 30 ans, il est toujours possible de repousser les limites du FPS et de ses mécaniques, revenir sur les origines du mythe et le moderniser, le sublimer, le transcender.


Véritable lettre d'amour écrite à l'encre de sang, hurlement sauvage de passion dévorante dédié aux joueurs, Doom Eternal est le parangon de son époque, et il aurai touché à la perfection à quelques détails prés. Offrez-vous une tranche de sadisme et de violence, incarnez la mort et semez la désolation chez ses connards de l'enfer.



BRULEZ TOUT.



Les plus :



  • gameplay d'une violence jamais égalée

  • direction artistique satanique et inspirée

  • riche en contenu

  • la bande originale TROP METAL

  • la rejouabilité

  • rythme soutenu

  • stable et optimisé (sur PC)

  • le battlemode très original

  • le boss de fin


Les moins :



  • histoire osef et perso creux

Payn
9
Écrit par

Créée

le 21 mars 2020

Critique lue 1.9K fois

31 j'aime

4 commentaires

Payn

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4

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