Le premier opus ayant cartonné, succès mérité car le jeu est très bon, une suite à Double Dragon fut très tôt mise en chantier…et disons-le tout de suite, améliora sur absolument tous les points la recette. Dans ma critique de Double Dragon, j'avais passé en revue pas moins de 6 versions du jeu, qui parfois se différenciaient drastiquement selon le support. Point de cela ici, je parlerais seulement de la meilleure (et accessoirement celle que je connais le mieux) : la version NES.


Mais pour les curieux, sachez qu'il existe 3 versions de Double Dragon II :



  • la version arcade, de laquelle sont issues toutes les conversions micros (MSX, Amiga, Atari ST, CPC, C64, ZX Spectrum…) ainsi que la pathétique version Megadrive (loupée au-delà de l'imaginable).


  • la version Game Boy, qui est en fait un jeu adapté de la série des Kunio-kun, au nom à rallonge mais qui tient sur la jaquette grâce aux kanjis : Nekketsu Kouha Kunio-kun – Bangai Rentou Hen.


  • et enfin la version qui nous intéresse, dont j'ai appris très récemment qu'il existait un portage au Japon sur PC-Engine CD incluant quelques cutscenes entre les stages…



Pas de version 2600 cette-fois-ci, ce qui aurait pu être le cas, la machine terminant sa très longue carrière en 1991…


On se souvient du plot de départ assez simpliste de Double Dragon : le gang des Shadow Warriors avait enlevé Marian, la copine de Billy Lee, pour faire pression sur lui et son frère Jimmy, afin qu'ils arrêtent d'enseigner les arts martiaux à tout un chacun. En réponse, les frangins infiltrèrent l'organisation, défi(è)rent leur chef Willy (un nom décidément prédestiné à faire le mal…et j'en connais un!), et sauvèrent Marian, dans une happy end typique, Disney copyright et tout… Dans ce Double Dragon II, ce qui reste des Shadow Warriors ont carrément été jusqu'à la buter !! Pour se venger, les frères Lee décident alors d'exterminer le gang jusqu'au dernier de ses membres…


Si vous enchaînez Double Dragon II tout de suite après son prédécesseur, attendez-vous à être quelque peu destabilisé, le jeu ayant en effet opté pour ce qu'on appelle le système "renegade" (du nom du premier jeu à l'avoir utilisé) : appuyer sur B fait taper vers la gauche, appuyer sur A fait taper vers la droite. En clair, si vous êtes tourné vers la droite, vous donnez un coup de poing avec A et un coup de pied arrière avec B, et inversement.


Une fois accoutumé, on découvre une profondeur de jeu assez incroyable pour un gameplay à deux boutons d'action, avec entre autres choses la possibilité d'effectuer quelques combos, de choper l'ennemi et le maraver de coups et/ou le balancer sur ses potes, et on a bien sûr toujours la capacité d'utiliser les armes laissées tombées au sol par les opposants, composées de couteaux, de fouets ou de masses d'arme… À cette très chouette panoplie de mouvements s'ajoutent deux coups spéciaux, qu'il faut absolument maîtriser si on veut aller au bout : le coup de pied tournoyant (maintenir A ou B à l'extrémité d'un saut), et surtout le coup de genou (A+B à la réception d'un saut).


Oh, j'allais presque oublier : on retrouve avec "joie" ces géniallissimes phases de plateforme ultra-rigides, qui maintenant semblent presque prendre un malin plaisir à bouger, voir carrément disparaître, comme si elles n'étaient pas déjà assez difficile à appréhender !! Rappelons qu'on dispose de seulement 4 vies pour TOUT le jeu, et qu'un saut mal négocié signifie dans 99% des cas une vie de perdue (mais pas 10 de retrouvées)…


Visuellement parlant, Double Dragon II est franchement beau pour un jeu NES. Les environnements sont très détaillés et la palette de couleurs de la machine est utilisée à bon escient, donnant à chaque niveau son ambiance propre. Les sprites sont de taille respectable et l'opposition reste assez diversifiée, allant de la punkette armée d'une masse d'arme au Schwarzy jaune à caleçon vert bien bourrin. De plus, le level design fait souvent dans l'originalité, jouant pas mal sur les perspectives : on peut par exemple citer l'écran réduit d'un tiers pour simuler l'espace cloisonné d'un hélico, ou encore le sous-sol orné de stalactites empêchant de sauter…


Côté technique, le jeu s'en sort avec les honneurs. Il y a bien quelques clignotements de sprites, en particulier quand on joue à deux, mais rien de bien méchant : ce sont surtout quelques concessions pour maintenir une action fluide en toutes circonstances. N'oublions pas l'IA fort correcte des ennemis, qui n'hésitent pas à prendre des initiatives un minimum futées, comme par exemple ramasser une arme par terre ou tenter de nous encercler…


Enfin, comment pourrais-je être exhaustif sans toucher un mot de l'excellent OST de ce Double Dragon II ? Entre l'intro qui magnifie encore plus un thème déjà magistral, des musiques géniales et entraînantes exclusives à chaque stage (avec une préférence pour les missions 2 et 4) et un thème final qui explose le compteur de l'epicness, qui rentrerait sans peine dans mon top 100 des meilleures ziks de JV, si jamais il me prenait l'envie d'en faire un, l'ambiance est tout simplement parfaite. Petite anecdote à ce sujet, la première fois que j'ai enfin atteint la fin, j'ai tellement été absorbé par la musique que j'en ai presque lâché le pad ; en résulta ce qu'on pourrait trouver comme illustration à la définition de l'expression prendre une "BRANLÉE MONUMENTALE"…


Malheureusement, et c'est là mon seul "grief" envers le jeu (quoique, les phases de plateforme…), je doute que la grande majorité des joueurs ait découvert à l'époque ce fantastique thème… En effet, le jeu propose 3 modes de difficultés, mais seul le mode HARD offre les neuf stages du jeu, les modes NORMAL et EASY proposant respectivement 7 et 3 stages. Et je trouve ça complètement con. Que la vraie fin se dévoile seulement en HARD, soit, une récompense ça se mérite, mais empêcher les joueurs moins agiles de leurs doigts de découvrir l'intégralité du jeu, c'est un peu dégueulasse… Car oui, découvrir les deux derniers stages en direct live la première fois, quand il nous reste à peine de quoi tenir debout, c'est très loin d'être une sinécure


Certains diront que c'est l'époque qui veut ça, et n'auront pas forcément tort…en tout cas pas plus que ceux qui défendent becs et ongles le troisième opus, qui lui est une aberration question difficulté. Ce qui est dommage car il n'est pas dénué de bonnes idées… Mais en l'état actuel des choses, et probablement pour toujours, le meilleur épisode de la franchise reste incontestablement ce Double Dragon II – The Revenge.

Wyzargo
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le 16 juil. 2016

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