Comme souvent chez les jeux Bioware, Inquisition est un jeu que j'ai envie d'aimer. Et qui est un jeu intrinsèquement plutôt bon. Mais il est plombé par une foule de défauts qui au final ruine l'expérience de jeu.

J'insère la galette dans ma Xbox 360 et là j'ai un message qui me dit : pour une expérience de jeu encore meilleure, veuillez installer le jeu sur votre disque dur. S'il y a bien quelque chose que je déteste, c'est quand ma console me dicte ce que je dois faire. Je veux jouer putain !

Mais je n'ai pas le choix et j'installe le bestiau. 7 GO de mémoire quand même. Vingt minutes. Une fois cette corvée réalisée, je crée mon personnage et je m'attends à ce que le jeu me demande si je veux importer ma précédente sauvegarde de Dragon Age Origins et Dragon Age 2. Rien. M'étant peu informé sur la sortie du jeu, je fonce regarder sur internet et j'apprends qu'il faut se servir d'un site, Dragon Age Keep, pour faire tes choix manuellement. Sauf que j'ai une mémoire de poisson rouge et que je ne me souviens plus de mes choix faits dans les précédents épisodes. Que j'ai pas envie de passer non plus encore une demi-heure à me rappeler si j'ai bien sauvé le PNJ machin ou si je l'ai laissé crever. En plus, le Dragon Age Keep est en phase béta et il ne se souvient pas de tous mes personnages ! Et pour pouvoir l'utiliser, il faut un compte Origins mais comme je ne l'utilise jamais, j'ai oublié le mot de passe !

Bref, j'ai même pas commencé une partie que ça me saoule déjà. De bon augure. Je crée mon personnage et...bordel, c'est quoi ce temps de chargement ? A chaque changement de zone, le jeu charge, charge, pendant une bonne minute ! Voilà clairement l'exemple type du jeu qui n'a pas du tout été optimisé pour les consoles d'ancienne génération. Bah oui désolé mon petit Bioware mais j'ai pas encore déboursé 400 € pour une PS4. Dire que je râlais que le prochain Mass Effect ne sorte pas sur Xbox, finalement je me dis qu'il fait bien.

Passé l'intro où je me fais cracher à la gueule par Cassandra, la chercheuse de la chantrie qui asticotait Varric dans le 2, je remarque deux choses : le changement de moteur graphique a rendu certains personnages moches. Cassandra est devenu moche avec sa cicatrice sur la joue. Varric est devenu moche aussi. Bon, je sais que ça ne se fait pas de critiquer le physique n'étant pas moi-même le dieu Apollon mais comme je vais passer des dizaines et des dizaines d'heures avec eux, ça compte un peu non ?

La deuxième chose, c'est l'open-world. Là où Dragon Age Origins et Dragon Age 2, surtout le 2, étaient très linéaires, Inquisition est très ouvert. Et comme chaque monde ouvert, j'ai eu la sensation d'être paumé au beau milieu de nul part. Et surtout, c'est viiiiiiiiiiiiiiiiiide. Je n'ai rien contre les open-world. Dans Assassin's Creed, le 2 par exemple, il y a le contexte historique, celui de la Renaissance, très intéressant. Dans Fallout New Vegas, Obsidian a su créer une ambiance western très prenante où j'ai pris plaisir à jouer les shérifs dans le désert du Mojave à buter du radscorpion et du gecko. Dans Inquisition, la musique est très discrète. Il n'y a aucune immersion et l'aire de jeu n'est qu'une succession de collines, de montagnes, de falaises ou de lacs. Dans Les Royaumes d'Amalur, si les quêtes n'étaient pas folichonnes, au moins les graphismes cartoon rendaient le jeu mignon à la manière d'un Fable. Dans Inquisition, je me suis fait chier comme dans Red Dead Redemption. Et j'ai horreur de me faire chier dans un jeu vidéo, me faisant déjà assez chier tous les jours au boulot.

En parlant des quêtes, il y a celles du scénario principal et le reste soit 90 % du jeu. Avant de vouloir sauver le monde, je me suis transformé en chasseur, cueilleur, facteur, forgeron. Car oui le craft tient une place primordiale. Chaque arme ou armure portée peut être fabriquée, modifiée, enchantée grâce à des matériaux trouvés sur le terrain ou les ennemis. Même les potions sont améliorables auprès de l'alchimiste à condition de posséder suffisamment d'herbes correspondantes à la potion.

Alors, histoire d'être honnête, ces quêtes très MMO que l'on trouve en lisant au hasard des lettres trouvées dans l'herbe ou sur une table, ou en parlant à des PNJ, on les retrouvait dans Origins. Mais il y en avait beaucoup, beaucoup moins. Et les quêtes de collecte dans un open-world à quoi ça sert ??? C'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Je ne joue pas à Dragon Age pour ramasser des éclats, des bouteilles d'alcool ou des chansons. Ça et les plumes d'Assassin's Creed, faudrait que les développeurs se mettent dans la tête qu'on n'est pas cons et qu'on sait bien que c'est pour rajouter de la durée de vie de manière artificielle. Bioware parlait de 200 heures de jeu. Elles y sont peut-être mais faut voir le contenu.

Le système de combat, je ne peux pas trop en dire vu que je joue en facile. Avant de dire "houuuuuuuu", et de me jeter des tomates, il faut savoir que je n'avais pas envie de lutter comme si j'avais déjà anticipé la déception que me causerait ce Dragon Age. En fait, dans un Uncharted ou un Mass Effect, ça me gêne pas de jouer dans le mode de difficulté le plus élevé. Autant dans un Dragon Age, je n'essaie même pas.

Bon sinon, comme il est de coutume, à chaque niveau, on peut dépenser un point de talent dans plusieurs arbres de compétences. En fait, tout dépend de l'orientation de votre personnage. Par contre, on a perdu la gestion des points d'attribution pour regagner le droit de gérer à nouveau l'inventaire de nos compagnons. Chaque fois que l'on fait une bonne action, on gagne des points de puissance et d'influence nous octroyant des bonus chaque fois qu'on gagne un niveau d'influence. Pour les points de puissance, l'inquisiteur devra les dépenser sur la table de commandement. Soit pour lancer des missions principales soit pour envoyer certains de ses compagnons sur le terrain. Un procédé qui m'a rappelé Assassin's Creed Revelations il me semble.

Pour résumer, c'est un genre de World of Warcraft sur console avec du Dragon's Dogma, du Skyrim, du Assassin's Creed. Un peu de tout, quoi. Comme si Bioware avait cherché à piocher chez tous les jeux d'aventure/RPG sortis ces dernières années, pour y mélanger dans un cornet et paf ! ça fait des chocapics. Enfin en tout cas, il y avait un plaisir de jeu dans Dragon Age Origins et Dragon Age 2, si, si, que je n'ai pas retrouvé dans çui-ci. Question de goût sûrement. Je ne vais pas jeter la pierre à Bioware engagé sur une pente suffisamment savonneuse depuis son rachat par E.A en 2009, mais j'espère juste que le prochain Mass Effect en plein développement ne suive pas le même chemin. Alors pour ma centaine d'heures de jeu promises et espérées que je ne verrai pas ayant jeté l'éponge, Bioware, par les pouvoirs qui me sont conférés, tu mérites un 4.
Incertitudes
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le 10 févr. 2015

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