La quête des boules m'habite.

Il y a maintenant plus de vingt ans que la saga Dragon Ball m'a enseigné à mimer correctement le Kamehameha dans la cour de récréation ou à concentrer mon énergie en hurlant comme un putois. Merci le Club Dorothée qui fut la première émission française à proposer des animés japonais avec, en prime, des doublages d'anthologie et un générique inoubliable. Figurines, cartes à collectionner (j'en avais des centaines), pyjama et bien sûr jeux vidéo, DBZ est une licence déclinée à l'envi qui a bercé l'enfance et l'adolescence de nombre d'entre nous. Même si j'ai pris mes distances avec la série depuis (méconnaissance totale de Dragon Ball GT ou de la nouvelle série sortie récemment ; mal dessinée de surcroît), j'aime de temps en temps renouer avec le Sayen qui sommeille en moi. Les soldes Steam de l'hiver dernier étaient, de fait, une occasion en or pour essayer Xenoverse. Pour info, le dernier jeu vidéo Dragon Ball que j'ai acheté est Budokaï premier du nom sur Gamecube. Oui...ça date ! Donc je ne ferai pas de comparaison pertinente avec la kyrielle d'opus sortis entre-temps.

Malgré la richesse de l'univers Dragon Ball, il est de plus en plus ardu de proposer un scénario original en mode campagne qui n'a pas été traité cinquante fois auparavant. Du coup, pour cet épisode les développeurs nous gratifient d'une histoire faiblarde à distorsions temporelles dans laquelle un mystérieux ennemi parvient à changer le cours de l'histoire et surtout l'issue des principaux combats de la saga (Freezer, Cell, C17 et C18 etc.). Dans Xenoverse vous n'incarnez pas un des nombreux héros d'Akira Toriyama mais un avatar que vous aurez crée au départ parmi les cinq races proposées aux caractéristiques uniques : Humain, Sayen, Namek, Majin et Extraterrestre (race de Freezer). C'est ce tiers personnage, un patrouilleur du temps selon les termes, qui interviendra aux côtés de Trunk du futur pour sauver le cours de l'histoire. La quête principale n'est pas linéaire car il est impossible de la terminer d'une traite. En effet, celle-ci vous impose d'augmenter de niveau en accomplissant les quêtes secondaires. Xenoverse est original en ce sens qu'il croise avec brio des univers pourtant très éloignés. Le jeu de combat classique se mêle à des notions propres aux RPG dont le gain de niveau, le loot, les statistiques, le craft et divers objets à déverrouiller pour personnaliser votre avatar en sont des composantes.

Très addictif, le mode quêtes parallèles jouable en solo ou à plusieurs propose une longue succession de missions au scénario aléatoire comprenant chacune divers objectifs cachés. Le but est de trouver comment parvenir à la "Fin Ultime" tout en essayant de faire le meilleur score possible. Elles permettent de déverrouiller des techniques, des âmes à équiper (renforçant vos statistiques), des vêtements (idem), des objets aléatoires comme les fameuses boules de cristal ou encore du cash à dépenser dans les boutiques. Votre score, tout comme la manière dont vous vous êtes battu, est sanctionné d'une note allant de Z (au dessus du rang S) à D. L'expérience gagnée dépendra de cette note. En revanche, le loot de fin de mission est attribué de manière complètement aléatoire. Ceci nous impose donc de recommencer les missions parfois des dizaines de fois avant d'obtenir la technique ou l'item désiré. Et oui, il faut farmer ! Lorsqu'on prend un niveau, il est possible de répartir trois points de compétences dans six stats : endurance, vie, ki, attaque normale, attaque spéciale et attaque ultime. La méta du jeu fait qu'il est plus rentable de blinder de points l'attaque ultime afin de détruire la plupart des ennemis en trois secondes avec notamment la technique du "Kamehameha Parfait".

Les différents modes de jeu dont la cinquantaine de quêtes secondaires s'inscrivent dans un univers parallèle en ligne. Cette petite ville sert d'interface tout en permettant de croiser les autres joueurs connectés avec qui il est évidemment possible d’interagir. À savoir qu'actuellement les serveurs de Xenoverse sont toujours ouverts et que de nombreux joueurs continuent à se déboîter gaiement la mâchoire. Question maniabilité, c'est du tout bon. Votre personnage est entièrement paramétrable puisque l'intégralité des attaques sont personnalisables soit les coups basiques, les boules de ki, quatre attaques spéciales et quatre attaques ultimes. Ceci dit la personnalisation de votre combattant n'empêche pas de s'apercevoir qu'une grande partie des techniques sont à chier. La plupart des joueurs utilisant les dix meilleurs, celles généralement des personnages les plus fort de la série : Kamehameha, Final Flash, Genkidama etc. De fait, la plupart des joueurs disposent finalement du même personnage, entendons par-là, sur le plan technique et matraquent sans relâche les puissants coups ultimes en espérant vider au plus vite la barre de vie de votre adversaire humain ou non. On assiste alors à une hiérarchisation des coups : les techniques intermédiaires sont peu utilisées au profit des attaques ultimes nécessitant toutes trois barres de ki et ce, quelque soit la difficulté d'exécution ou la puissance de cette dernière.

Nonobstant le gameplay répétitif sur le long terme rebutant les joueurs soucieux de le terminer à 100%, Dragon Ball Xenoverse propose un contenu conséquent et généreux d'autant plus si vous avez à votre disposition les divers DLC (Pack GT, costumes supplémentaires et missions annexes en plus). Avec plus d'une cinquantaine d'heures au compteur à un prix dérisoire, Xenoverse est un excellent jeu. Toujours d'actualité grâce à une communauté active et sympathique, sa rejouabilité au terme de l'aventure est réelle puisque les races ne peuvent porter les mêmes éléments vestimentaires et n'ont pas les mêmes spécificités. Enfin, mêlant des éléments MMORPG au jeu de combat classique, la production de Bandaï demeure donc une très bonne surprise et une nouvelle occasion de retourner en enfance le temps d'une distribution de marrons chauds dans l'tarin ! Je recommande "over nine thousand" !