Fin du voyage.
L'aventure aura été belle, longue et toujours passionnante. Elle a commencé doucement, par une mise en place qui s'éternise gentiment, repoussant le moment du premier affrontement comme s'il fallait préparer le joueur, lui susurrer délicatement à l'oreille que le voyage ne faisait que commencer, qu'il fallait qu'il soit patient et commence à s'habituer au fait qu'il faille prendre son mal en patience avant de voir le bout de cette quête des vestiges du monde. Après tout un voyage à travers temps et espace, un combat divin entre incarnation du Bien et du Mal, un conflit séculaire, millénaire même, cela ne se règle pas en un RPG d'une trentaine d'heures.
L'équipe se met en place, les protagonistes se développent, le schéma village en danger/donjon à parcourir/boss à battre se répète sans lasser grâce à la qualité des petites scénettes, à l'épaisseur étonnante des personnages croisés dans des lieux tous plus moins proches de régions bien réelles de notre chère planète bleue. Et au diable finalement l'intrigue principale, simpliste et pourtant étonnamment confuse qui passe au second plan à l'heure du bilan.
On apprécie la diversité des situations, les énigmes (hélas trop rares) dans les donjons qui rappelleront de bons souvenirs aux amateurs de Golden Sun (la meilleure recette) et ce système de vocation efficace et bien calibré. Tout coule bien malgré l'interface à des années lumières de l'ergonomie d'un Bravely et les ralentissements étranges dans les menus.
Le jeu qui paraissait daté dans les premiers instants et sur la carte du monde (avec ses pops d'arbres dégueulasses) offre à quelques rares moments une grâce époustouflante dans les décors (à l'orée d'une chute d'eau et d'une pyramide par exemple) et surtout des fonds lors de combats qui ravissent les mirettes.
Le voyage est relativement aisé, les combats ne font guère peur à l'image du design génial des ennemis et de leurs animations rigolotes et travaillés, et ce malgré des boss moins inspirés et transparents dans leur caractère (en opposition avec les humains mémorables).
On a marché, mis les voiles, avant de voler, vu du pays sur des musiques un brin avares en quantité et manquant parfois de caractériser un peu plus les lieux dits mais quand même magnifiques.
On a vu mourir des gens, d'autres se retrouver, et les souvenirs ne manquent pas à l'heure des célébrations.
Vous l'aurez compris DQ 7 est beau voyage, avec quelques lacunes et quelques tares mais finalement un rythme maîtrisé et un très peu de moments en trop malgré son imposante stature. C'est un jeu comme on en voit plus trop, qui offre une aventure consistante en elle-même et pas artificiellement gonflée par des statistiques et des objets à collecter.
Une vrai carrure de héros !