Hé m'sieur, t'aurais pas un fragment de tablette steuplé ?

Décidément, les fans de Dragon Quest ont de quoi se réjouir depuis quelques années : boudant tout d'abord les occidentaux jusqu'au 8ème épisode, la saga Dragon Quest n'arrête maintenant plus de ressortir ses précédents titres chez nous, et remis aux goûts du jour s'il vous plait ! Après la sympathique "trilogie zénithienne" sortie sur Nintendo DS, voici que l'épisode 7 pointe le bout de son nez sur la génération portable suivante.


J'avoue ne pas être un grand spécialiste de l'univers DQ, mais j'attaque toujours un nouvel épisode avec plaisir, quand ces derniers s'offrent à moi. C'est pourquoi je ne savais rien de cet épisode lorsqu'il est sorti, mais j'avais pu voir que les critiques étaient majoritairement très bonnes, faisant l'éloge d'un jeu considéré comme étant une référence du J-RPG à l'époque de sa sortie sur PSX. C'est donc avec une grande assurance que je me suis procuré le jeu, m'attendant à passer de bonnes soirées recroquevillé sur ma 3DS, bercé par la lueur d'un feu de cheminée affiché depuis une vidéo youtube sur mon ordinateur.


Une chose est sûre, c'est que cette aventure m'aura prit un temps fou, puisqu'il m'aura fallu environ 110h de jeu pour en voir le bout. Oui, c'est long, très (trop ?) long même, si comme moi vous êtes du genre à parler à tous les PNJ et à fouiller tous les lieux dans le moindre détail à la recherche d'un objet ou d'une mini médaille. Je crois cependant savoir que les plus pressés peuvent avoir fini le jeu en environ 60h (c'est dire à quel point je prend mon temps). Mais quantité ne rime pas tout le temps avec qualité, je vais donc passer en revu les différents points qui me semblent importants :


Tout d'abord, l'histoire : je dois bien avouer que les premières heures de jeux sont un peu difficiles. Le scénario met quelques temps à se mettre en place, et vous ne croiserez d'ailleurs aucun monstre avant un certain temps. Il faut savoir que le jeu est TRÈS bavard, mais puisqu'il s'agit d'un J-RPG, je pense qu'on peut voir ça comme un bon point. Une chose est sûre : avec ce jeu, vous allez voir du pays ! Sans trop en dévoiler sur le scénario, sachez que cet épisode pourrait se diviser en plein de mini épisodes différents : vous voyagerez un peu partout, et chaque lieu aura une trame scénaristique qui lui sera propre. On peut aimer ou pas ce choix, mais il faut bien admettre que, bien que l'on puisse être décontenancé de premier abord, on finit par s'y faire et même à apprécier cette variété de situation, tout en se demandant à chaque fois quelle sera la prochaine péripétie à laquelle notre équipe sera confrontée. Le déroulement de l'histoire peut être résumée ainsi : vous allez quelque part, c'est la merde parce que insérer problème, vous réglez le problème, les gens sont contents, vous récupérez des fragments de tablette qui, une fois reconstituées, vous débloquent de nouveaux lieux, et c'est reparti pour un tour ! Parfois certains événements viendront casser un peu cette routine, mais globalement les choses se déroulent ainsi. La dernière partie du jeu nous fait sortir un peu de cette routine, mais paradoxalement je l'ai trouvé bien moins inspiré que le reste du jeu, voire même assez inutile. L'histoire aurait pu s'écourter de ces 20 dernières heures que ça n'aurait strictement rien changé au reste. Bien sûr, tout cela est servi sous fond d'une trame principale, mais celle ci se révèle être tout à fait classique (les gentils les méchants bam boum c la guèr).


Comme je le disais précédemment, les dialogues sont très nombreux. Exemple fictif : Vous arrivez dans un nouveaux village, vous parlez à tous les habitant de choses et d'autres. Suite à cela vous rencontrez Monsieur Robert, fâché de retrouver des rats dans sa cave, et là BIM, tous les habitants se mettent à en parler (à conditions que cet événement fasse partie de la trame principale). Vous tuez les rats dans la cave, et là BOUM, les villageois vous parlerons de vos exploits de dératiseurs. C'est cet élément qui fait que, en fonction de votre volonté ou non de perfectionnisme, la durée de vie peut doubler (voire tripler). Si vous êtes du genre à parler à tous le monde, cela risque de vous prendre un temps fou, mais comme ce n'est pas obligatoire, c'est du tout bon.


Visuellement, le jeu est sympathique, bien qu'un peu répétitif il faut bien l'avouer, mais c'est un problème qui je crois est symptomatique de la saga DQ. Ne soyez donc pas surpris de croiser toujours les mêmes trognes tout au long de votre épopée, puisqu'une trentaine de modèles de villageois est proposée, et que vous les retrouverez tout au long du jeu (hormis les personnages importants et quelques peuplades un peu différentes). Pour les villes, tout dépendra du contexte et du lieu dans lequel vous vous trouvez, mais si vous visitez un village situé dans une plaine, et bien les autres villages de plaines seront assez similaires (puisque les modèles de bâtiments changent également peu).


La musique est sympathique au début, mais bon là encore c'est assez répétitif, à tel point que vous finirez sans doute par couper le son pour écouter à la place votre musique préférée du moment (ou bien le son du feu qui continue d'émettre sur YouTube, mais vous risquez alors de vous endormir). Version 3DS oblige, les versions orchestrales ne sont d'ailleurs pas disponible, à la place nous avons le droit aux musiques remastérisées en mode synthétiseur de l'enfer.


Côté gameplay, on reste sur du très classique, type DQ là encore (en tout cas, c'est exactement le même système de combat que celui de la trilogie zénithienne) : Interface très simple, actions aussi classiques (attaque, sorts, capacités, objets...). Le jeu n'est jamais impossible, au pire cela vous prendra un peu de temps, le temps de lvl up vos personnages afin qu'ils deviennent assez puissant pour passer un boss un peu compliqué.


Notez qu'au bout de 20-30h de jeu (à la louche), vous aurez l'occasion de spécialiser vos personnages en fonction d'une dizaine de classes proposés, rendant les combats bien plus intéressants : guerrier, mage, guérisseur, voleur... il y en a pour tous les goûts et toutes les stratégies (rien ne vaut les classes bourrines si vous voulez mon avis). La particularité de ce système est qu'il existe une sorte de hiérarchie, à savoir que certaines classes avancées ne seront disponible qu'après avoir maîtrisé complètement deux (ou trois) classes précises, moins puissantes. Par exemple, être guerrier puis mage vous permet de devenir ensuite un... guerrier mage ! (j'avoue ne plus me souvenir du nom de la classe, mais vous comprenez l'idée). Et OH GRAND MERCI, changer de classe vous permet aussi de changer de look. Non parce que le héros avec une bite verte sur la tête c'est cool au début, mais niveau prestige on repassera (carton rouge également pour Maribel et sa magnifique tenue, parfaitement adaptée pour aller acheter ses légumes sur la place du marché). Alors qu'en le faisant devenir paladin vous aurez une armure qui crache du feu tellement qu'elle est belle !


Enfin je précise qu'il existe quelques quêtes annexes ici et là assez sympathiques mais pas indispensables, une en particulier qui consiste à "collectionner" les monstres du jeu et pouvant prendre un temps considérable, tant elle est soumise à l'aléatoire (même si certains objets et classes peuvent rendre la chose plus simple). Enfin, 2 ou 3 donjons bonus seront disponibles une fois l'aventure terminée, mais je vous avoue ne pas avoir eu la foi de m'y atteler (apparemment les combats de boss sont très corsés).


Bref, pour résumer ce beau pavé je dirai ceci : jeu avec un très grand potentiel, mais il faut s'accrocher au début. Une fois qu'on est dedans, ça va beaucoup mieux. Un peu répétitif en substance, mais une grande diversité de situations. Réservez vous du temps pour le faire, parce que vous en aurez pour un moment.


Sur ce je vous laisse, je dois maintenant m'attaquer au 8ème opus de la série.


S'envole sur son aspirateur magique Ikea.

Yril
8
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le 9 avr. 2018

Critique lue 236 fois

Yril

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