Que d’émotions à l’annonce de ce Dragon Quest XI, et quelle attente. Le temps d’avoir pu faire et refaire Dragon Quest 8 dans tous les sens. Et le voilà qui arrive tout beau tout neuf dans la boite aux lettres.


Quelle claque visuelle dès les premières minutes, et quelle DA tout au long du jeu pour quelqu’un qui attend un nouveau Dragon Quest.


L’histoire assez épique d’un héros, choisi pour sauver le monde des forces obscures qui le menacent, peut sembler, de prime abord, assez banale. Mais rapidement, cette trame est traversée d’événements divers à la fois attachants et, par moments, surprenants. La première partie du jeu, à elle seule, aurait pu décevoir quant à son scénario, mais arrivés dans la seconde partie, toute l’aventure prend un sens nouveau, passionnant, bien pensé et qui laisse des souvenirs plus que positifs en tête.


Ces souvenirs, ils se gravent, avant tout, grâce au charisme des personnages, qui, pourtant, de base, étaient loin de faire l’unanimité. Deux sœurs, une casse-pied, et l’autre fade, un « clown » issu du cirque, difficile à cerner (son visage et ses expressions semblent faire de lui un méchant, ses actions nous prouvent le contraire), un vieillard accompagné d’une jeune fille, tous deux experts en arts martiaux. Bref, aucune envie de jouer avec eux, d’autant que l’équipe de base fonctionne assez bien. Et puis, coup de génie, on découvre leur back-ground travaillé aux petits oignons et on commence à jouer avec le vieux, le « clown », quitte à en oublier parfois les personnages du début.


Bref, l’univers Dragon Quest est présent, plaisant, on retrouve les monstres qu’on aimait, les techniques et sorts d’avant, le casino, le bateau… Et comme les graphismes, l’histoires et les personnages sont au top, ça aurait dû être LE jeu tant attendu. Malheureusement, l’effet, même s’il est là, n’est pas assez là, pas comme il l’avait été pour le 8, et ce, pour diverses raisons.


D’abord, la musique, c’est du Dragon Quest de bas étage, elle ennuie vite alors qu’elle devrait sublimer les cinématiques, donner un caractère épique à l’œuvre, j’ai pourtant dû passer les 9/10e du jeu avec le son de la télé sur 3… Pourquoi ne pas simplement reprendre les musiques de Dragon Quest 8 ? Ça aurait rendu le jeu juste meilleur.


Du point de vue des combats, l’idée semblait novatrice de pouvoir se déplacer au milieu des actions en mode « combat libre », mais la caméra ne suivant qu’à moitié nos déplacements, on loupe la plupart du temps les informations de dégâts subis, ce qui handicape plutôt que cela n’aide le déroulement du combat. Du coup, retour au mode de caméra normal et là… Quelle déception, le mode normal est, et je pèse mes mots, moins bien fait et bien moins clair que dans Dragon Quest 8 sorti pourtant près de 15 ans plus tôt ! Et c’est sans parler du nombre astronomique de capacités accessibles dans ce jeu. Il y en a tellement qu’au final on se contente de jouer avec moins de 50% de l’ensemble des capacités.


Troisième point qui froisse assez, c’est l’arrivée dans un monde « à couloirs ». Fini le repérage d’endroits inaccessibles que l’on ne pourra accéder qu’avec le bateau ou en volant (seuls quelques endroits gardent un intérêt grâce aux montures accessibles dans le jeu, et encore, elles sont limitées à des zones très petites). Et c’est là que le bas blesse. On se réjouit de pouvoir prendre le bateau pour découvrir de nombreux nouveaux lieux, pour pouvoir accoster presque partout et… Non… On ne peut accoster qu’aux endroits où un rond rose apparaît sur la carte, c’est-à-dire qu’en plus de nous limiter, on enlève une part d’exploration. On se dit alors que ça n’est rien et que l’objet qui nous permettra de voler arrangera ce léger problème. C’est pire encore… On ne peut s’arrêter qu’à quelques endroits sans beaucoup d’intérêt, on ne peut même pas se poser près ou aux endroits déjà visités ! Ce qui nous oblige à retourner à un endroit éloigné d’un point de téléportation à pied quitte à perdre 5 minutes et parfois sans aucun intérêt ! Ils n’ont même pas pris la peine de faire redémarrer l’objet volant de l’endroit où l’on se trouve, il redémarre toujours au même point de la carte nous obligeant à faire et refaire le trajet sur la map. Bref, un gros retour en arrière, et un grand manque de liberté d’exploration, c’est bien triste. Même Secret of Mana faisait mieux sur SNES en 1993.


En définitive, c’est un très bon jeu si vous recherchez un Dragon Quest ou un bon RPG au tour par tour, car graphiquement, scénaristiquement et du point de vue de l’attachement des personnages, tout fonctionne et accroche. Mais ne vous attendez pas à une révolution, loin de là, de nombreux éléments tendent même à la régression par rapport au dernier grand titre de la série comparable (à savoir DQ8) et n’allez pas me dire qu’en 15 ans, on n’a pas les capacités de modéliser tous les équipements pour les voir apparaître sur les personnages ni même d’améliorer l’ergonomie des menus ! En somme, seuls certains éléments amènent un brin de nouveauté agréable, comme la transforge ou les arbres de compétences, mais on en attend plus, et rien ne vient. Le jeu était pourtant bien, et j’en garde un très bon souvenir, seule l’envie de le refaire un jour n’est pas là et c’est bien dommage…


Foncez donc si vous aimez le style Dragon Quest et les combats au tour par tour, profitez de l’histoire, des personnages et d'une excellente durée de vie (à peu près 120 heures), sans espérer pour autant le bijou de révolution que 15 ans d’attente auraient pu créer.

Nouwanda
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le 23 oct. 2018

Critique lue 268 fois

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