Sans être des produits d'épouvante de grande qualité, les deux DreadOut numérotés avaient un petit charme qu'ils devaient essentiellement à leur lieu de développement. DreadOut est fait en Indonésie et propose une mythologie horrifique intéressante, avec des lieux du quotidien (école, temple, immeuble...) envahis de démons et fantômes animaliers, ou d'humains réduits à une simple tête flottante. On y incarne une adolescente qui exorcise ce beau monde à l'aide de son appareil photo ou de son téléphone portable, qui sert également de lampe torche. En un mot comme en cent, DreadOut c'est un peu Fatal Frame/Project Zero sans les moyens de Tecmo/Koei.


Avec cet opus intermédiaire non numéroté, on sent un peu le spin-off au rabais. Le jeu se présente sous forme d'un étage d'hôtel où chaque porte nous envoie vers un nouveau lieu à explorer. Enfin, explorer est un bien grand mot puisqu'en lieu et place des niveaux un peu plus élaborés des deux autres épisodes, qui se focalisaient sur proposer une expérience assez proche d'un survival-horror PS2 (comme Fatal Frame par exemple), on a vraiment affaire à des couloirs sans vie, sans background (enfin si quand ils sont liés aux autres opus), sans lecture, sans système de clé etc...À la place, on a quelques créatures fantomatiques à exorciser avant de faire apparaitre un boss. Cet épisode est donc 100% focalisé sur les combats et quelques éléments scénaristiques pour les fans hardcore et franchement, ça n'est pas suffisant.


Que ça soit en terme de contrôles ou de mécaniques, DreadOut en général n'est pas assez profond ou même nuancé pour le peu qu'il propose pour que l'on puisse avoir un jeu qui se tienne seulement sur ses combats. Le personnage est maniable comme un personnage de survival-horror PS2, c'est à dire très bien pour de l'exploration et des combats lents et posés. Par contre, il n'y a aucune des finesses de la saga à laquelle DreadOut empreinte: pas de pellicules à gérer avec différentes puissances, pas de soin, puisque la vie est auto-régénérante, et pas de système de sauvegarde, puisque l'on doit faire chaque défi en un coup pour qu'il soit validé.


Du coup, on se retrouve avec des combats où l'on passe son temps à se faire stun lock au sol, en attendant de vaguement pouvoir bouger, sans avoir à gérer ni munition, ni barre de santé. Cela transforme la plupart des rencontre en combat d'endurance ou de rush, contre des boss aux patterns pas super engageants, malgré des designs sympathique.


Keepers Of The Dark sonne par conséquent très creux. Il rappelle étrangement le troisième opus de Penumbra qui ne s'appuyait que modérément sur les forces de sa saga au profit de ce qu'elle faisait le moins bien. À choisir donc, évitez celui-ci et faites vous les cinq Fatal Frame puis les deux autres DreadOut.

seblecaribou
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le 25 oct. 2020

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