Earthworm Jim
7.4
Earthworm Jim

Jeu de Shiny Entertainment et Virgin Interactive (1994Mega Drive)

En 1994, David Perry a déjà un palmarès à mettre à son crédit sur Megadrive. Il est le concepteur de Mick and Mack : Global Galdiators, jeu sponsorisé par une enseigne de fast-food très connue, Cool Spot, mais surtout, en 1993, il a réalisé le sublime Aladdin sur cette console. Après le succès de ce jeu, il décide de quitter Virgin Interactive, pour créer sa propre boite de développement, Shiny Entertainment. Son premier jeu fut Earthworm Jim, un jeu conçu en collaboration avec DouglasTenNapel, créateur du personnage dont le jeu porte le nom. Cette association de créateurs a t-elle donné quelque chose de bon ? Retour sur un jeu que certains ne connaissent peut-être pas et qui déjà, a l'audace de mettre en scène... un ver de terre.

UN VER, CA VA...
Dans l'espace, un vaisseau renégat s'échappe de la planète où règne une reine malfaisante et les rebelles ont réussi à subtiliser une combinaison dotée de grands pouvoirs. Mais Psy-Crow, un mercenaire à la solde de la reine, les traque sans relâche. Gravement endommagé, le vaisseau laisse tomber la combinaison qui se dirige droit sur la Terre...
Pendant ce temps, Jim n'est qu'un ver de terre ordinaire, passant sa vie à se cacher des corbeaux qui le traquent sans relâche dans la décharge où il a élu domicile. Mais la combinaison lui tombe dessus, et par les pouvoir qu'elle contient et la force des atomes, Jim devient... Super Ver De Terre, doté d'une force qu'il devra maîtriser. Il se sent alors investi de grands pouvoirs, comme aller délivrer la princesse What's Her Name, détenue par la reine. Déjà, rien que l'histoire est complètement sans queue ni tête, ça promet pour la suite.

TROIS VERS, BONJOUR LES DÉGÂTS !
Et comment dire, sur le plan délire total, le jeu se lâche carrément et ce dès le premier écran, lorsque Jim fait des étirements en dessous du logo Sega... Ensuite, une fois le jeu lancé, ça commence dès le départ, entre corbeaux fous et chiens enragés, lancer de vache, sans compter la poubelle sur pneus qui fait office de premier boss et la gardien des lieux qui n'hésitera pas à vous cracher des poissons à la figure! Mais il y a d'autres gags de ce genre, et tous vous les lister serait une gageure, chacun trouvera toujours de quoi rire, sachez qu'un des boss de fin de niveau n'est autre qu'un...poisson rouge dans un bocal.
En effet, Earthworm Jim propose toute une galerie de personnages plus loufoques les uns que les autres.
Dans sa structure, le jeu est composé de 10 niveaux principaux, certains comprenant plusieurs sections, assez vastes et originaux, sou la forme d'un jeu de plates-formes/action. Cependant, il arrivera de vous retrouver dans des situations plus originales, comme faire du saut à l'élastique au dessus d'une marre de morve, sans la combinaison, ou enfermé dans le noir avec une «  grosse bête » ( on ne saura jamais quoi)...Les situations au sein même des niveaux peuvent varier, ce qui est une bonne chose, au moins, on oublie pas de s'amuser. Pour relier les niveaux entre eux, Jim enfourchera sa fusée de poche et devra faire la course contre Psy-Crow entre les astéroïdes. S'il gagne, vous verrez une animation délirante et passerez au niveau suivant. Sinon, vous devrez affronter le corbeau fou en combinaison en combat singulier.
Jim ne perdra de vie, sauf si bien sur il tombe dans un précipice et cas exceptionnels, que si l'énergie de sa combinaison, exprimée en pourcentage, arrive à zéro. L'énergie n'est pas rechargée d'un niveau à l'autre, et il est possible de perdre des vies dans les courses d'astéroïdes si vous ne faites pas attention. Heureusement, on peut recharger l'énergie avec des atomes un peu partout dans les niveaux, et les boules oranges vous redonneront la totalité. Jim peut également trouver des vies supplémentaires dans les niveaux.
Les bonus sont différents lors des courses spatiales : le parcours sera jonché de boules bleues. Si vous en ramassez 50, vous gagnerez une boite de vers, c'est à dire un continue. Vous trouverez aussi des boucliers que vous pourrez activer avec le bouton B, servant à vous protéger des astéroïdes qui trainent pendant quelques secondes, et il est possible de les cumuler. Les boules orange sont des accélérateurs, pratiques pour devancer Psy-Crow, mais attention, lui aussi pourra s'en servir...
Notre lombric n'étant plus un simple ver de terre, il a maintenant les moyens de se défendre. Jim se retrouve doté d'un blaster orange, à munitions rechargeables. Il pourra également trouver des super-tirs qui lui permettront de pulvériser n'importe quoi, sauf les boss, en un seul coup. Mais il devra aussi utiliser sa tête, littéralement. En effet,en appuyant sur le bouton B, la combinaison prendra Jim pour en faire un fouet qui claque et qui sera utile non seulement pour économiser des munitions, mais aussi pour franchir certains passages avec des crochets, c'est souvent utile pour «  swinguer » entre les pièges, ainsi que de déclencher des mécanismes à distance. Mais il pourra également utiliser sa tête pour faire l'hélicoptère en cas de passage...pointu .

VERMEILLEUX !
Les graphismes sont justes splendides. Les programmeurs ont donné au jeu une réelle identité, non seulement dans les niveaux, mais aussi aux personnages et ennemis que vous rencontrerez. Il n'y a qu'à voir la tête de certains pour éclater de rire. Le level design est une merveille d'inventivité et de gags visuels tant on peut y trouver tout et n'importe quoi, comme des WC téléporteurs, par exemple... le tout accompagné d'une fluidité et d'une rapidité qui feraient pâlir Sonic de jalousie. Jim dispose d'encore plus de mouvements de décomposition qu'Aladdin et il a fallu moins d'animateurs pour parvenir à cet exploit. Mieux encore, les situations d'animation rendraient jaloux Tex Avery, c'est pour dire.

La musique est juste magistrale. Les thèmes sont variés, parfois bien référencés, comme Une nuit sur le Mont Chauve de Moussorgski dans le deuxième niveau... Les thèmes sont rythmés, bien faits, et accompagnent à merveille les endroits traversés. Mais le jeu ne serait rien sans ses bruitages et les voix. La version Megadrive a été gâtée sur ce plan par rapport à sa concurrente directe, elle compense le manque de certains décors, mais cela reste rare, par des bruitages et des voix supplémentaires, comme le «  Auf Wiedersehen! » ( « Au revoir! »en allemand), non présent sur sur SNIN. Le jeu dispose de nombreux bruitages, lui conférant un véritable aspect dessin animé... La véritable série animée d'Earthworm Jim n'est jamais sortie chez nous, d'ailleurs.

La jouabilité est exemplaire : Jim répond au doigt et à l'œil bien que maîtriser le swing demande un peu d'entrainement, pour le reste c'est impeccable. Les boutons de la manette s'adaptent aussi aux différentes situations dans lesquelles on se retrouve. Dans tous les cas, c'est parfaitement calibré. Si la maniabilité de base ne vous convient pas, vous pouvez toujours la configurer dans les options.

La durée de vie est garantie. Non seulement les niveaux sont longs, mais surtout, le jeu est réputé pour sa difficulté légendaire. Changer le niveau de difficulté dans les options permettra juste de varier le nombre de vies et la vivacité des boss, mais certains passages sont justes à s'arracher les cheveux. Combien de vies perdues dans le troisième niveau ? Dans celui avec le chiot qui ne cesse d'avancer ? Mais ne vous inquiétez pas, avec de la persévérance, on y arrive. Finir le jeu est possible. Mais on y revient toujours, tant les situations absurdes s’enchaînent et sont justes énormissimes, n'hésitant pas parfois à faire dans le scato.

VER...DICT :
Comment passer à côté d'un tel jeu ? Beau, varié, Earthworm Jim est juste grand. Véritable dessin animé, car doté d'une animation et d'une ambiance uniques, il était l'une des plus grosses cartouches de la Megadrive en terme de données à l'époque de sa sortie. La place a été très bien utilisée. Ce joli n'importe-quoi complètement barré saura vous retenir devant votre écran, si toutefois vous acceptez les challenges relevés. Car même des années après sa sortie, la difficulté elle, n'a pas vieilli. J'étais loin de me douter que sa suite ferait encore mieux.
Julius
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 10 nov. 2010

Modifiée

le 12 nov. 2013

Critique lue 741 fois

6 j'aime

1 commentaire

Julius

Écrit par

Critique lue 741 fois

6
1

D'autres avis sur Earthworm Jim

Earthworm Jim
Julius
9

Un petit ver pour la route ?

En 1994, David Perry a déjà un palmarès à mettre à son crédit sur Megadrive. Il est le concepteur de Mick and Mack : Global Galdiators, jeu sponsorisé par une enseigne de fast-food très connue, Cool...

le 10 nov. 2010

6 j'aime

1

Earthworm Jim
Jimmy_le_ver
9

Le début d'une saga culte!

J'ai découvert ce premier épisode après avoir gouté au numéro 2 sur Mega Drive. Si je préfère le second (chef d'oeuvre absolu), il faut dire que les bases étaient déjà posées ici. C'est beau, bien...

le 20 avr. 2019

Earthworm Jim
RobinBeaugendre
8

Ver solitaire

Simple ver de terre, Jim n’a pas une vie des plus passionnantes. Il rampe, doit éviter de se faire écraser, mange ce qu’il trouve. C’est alors que par un beau matin d’automne, poursuivi par un énième...

le 18 juin 2016

Du même critique

Final Fantasy XII
Julius
9

Le FF made by Matsuno

Mesdames, Messieurs, membres du jury, monsieur le président, je suis ici pour défendre mon client : Final Fantasy XII. Accusé de trahir la célèbre saga de Square Enix, je suis ici pour démontrer que...

le 2 janv. 2011

53 j'aime

20

Astérix chez les Pictes - Astérix, tome 35
Julius
6

Un début encourageant pour le nouveau duo...

Il était difficile de faire pire que le tome précédent,et creuser plus profond dans le nullissime eut été difficile. Ce sénile d'Uderzo s'est enfin décidé à passer la main. Que dire sur ce nouvel...

le 24 oct. 2013

52 j'aime

10

The Room
Julius
10

Le meilleur du pire du nanar

La notation d'une telle oeuvre est juste impossible. Ce n'est pas du cinéma. Ce n'est pas un navet complet non plus... En réalité, il faudrait inventer une autre catégorie de nanar rien que pour...

le 22 janv. 2013

51 j'aime

2