J'arrive sur la fiche du jeu et j'apprends qu'il a été financé sur Kickstarter. Eh bien, ça fait plaisir de voir que les gens qui ne se barrent pas avec la caisse arrivent à pondre des bons jeux !
Faster Than Light est un jeu qui ne paie pas de mine au premier abord, mais la réflexion est énormément mise en avant : le soft demande au joueur d'établir sa propre manière de jouer et met à sa disposition suffisamment d'outils pour permettre un large éventail de stratégies. Cela commence par le choix du vaisseau. Au départ, seul le Kestrel est disponible : il s'agit probablement du plus polyvalent. Mais rapidement, on débloque d'autres vaisseaux ayant des fonctionnalités différentes. Par exemple, le Torus base son offensive non pas sur les armes lasers mais sur l'utilisation de drones. De plus, un vaisseau possède plusieurs modèles (nommés B et C) qui modifient l'équipement ainsi que l’agencement des salles. Le joueur devra donc faire des choix, sachant que commencer avec une bonne arme n'est pas forcément la bonne solution si son équipage est incapable d'aller éteindre rapidement un incendie qui s'est déclaré dans une salle peu accessible.
Une fois le jeu lancé, la réelle stratégie commence. Dès le départ, il est important d'attribuer un poste à chaque membre de l'équipage. Par exemple, le temps de régénération du bouclier est réduit si une personne est présente dans la salle de contrôle, et il en va de même pour les autre fonctionnalités. Un système de compétence permettra d'améliorer progressivement l’efficacité de chacun. De plus, les différentes espèces d'extra-terrestres que l'on peut recruter possèdent des caractéristiques qui leurs sont propres. Les Engis sont d'excellents mécaniciens, il convient donc de les envoyer faire les différentes réparations. En revanche, ils ne sont pas très efficaces au combat, mieux vaut envoyer les Mantis éliminer les intrus qui se seraient infiltrés. C'est au joueur d'orchestrer au mieux tout ce petit monde, en veillant à maintenir en état de marche les salles de contrôles.
Je ne vous cache pas que parfois, entre les tirs ennemis à essuyer, les brèches à réparer et les effets météorologiques à prendre en compte, c'est la panique à bord. Les développeurs ont cru bon de rajouter un bip à chaque fois que quelque chose nécessite l'attention du joueur, mais en temps de crise cela devient très confus. Le mieux est d'activer la pause (salvatrice !) et d'analyser tranquillement la situation. Quand on entends les sonorités électroniques très relaxantes de l'OST, on comprend que respirer un grand coup et prendre son temps est quelque chose qui a été prévu par les créateurs. En outre, le titre fait preuve d'une ergonomie rare et d'une efficacité exemplaire. Si vous perdez, c'est que vous avez mal géré l'assaut de l'ennemi...
...ou que le jeu veut votre mort ! Car Faster Than Light laisse une place importante à l'aléatoire, pour le meilleur et pour le pire. D'un côté, cela créé un réel sentiment de voyage. Chaque arrêt du vaisseau est en soi une petite aventure, on ne sait jamais à quoi s'attendre. D'un autre côté, les situations à choix sont bien souvent piégeuses, surtout dans les difficultés les plus élevées. Il n'est pas rare de perdre un équipier en explorant une planète, où de se faire subitement attaquer par un vaisseau tout en se faisant infiltrer par des ennemis prêts à en découdre. Au début on tente sa chance, puis on finit par ne plus prendre de risque tant les pertes peuvent être importantes. Le jeu est par conséquent dur, même en facile, et rien ne dit que vous terminerez le jeu en arrivant dans le dernier secteur armé jusqu'au dents. Vous risquez de vous heurter au boss de fin, si puissant que cela devient improbable. Quand je suis arrivé avec mon bouclier niveau 4, mes trois armes différentes et mes 3 drones (un offensif et deux défensifs) je me suis dit que j'étais paré, et pourtant j'ai pris une grosse claque. J'ai finalement gagné mais je n'étais vraiment pas loin du casse-pipe.
Malgré ce côté aléatoire frustrant, on prend beaucoup de plaisir à jouer. Faster Than Light est le genre de jeu qui possède une ambiance sympathique cachée derrière un scénario des plus simples. De plus, la rejouabilité est bonne, le gameplay rend le titre accrocheur et on relance régulièrement une partie ou deux en se disant "Allez, cette fois-ci je vais jusqu'au bout !" (et en général on ragequit à la fin).